A méditer.... (surtout les webmasters)
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A méditer.... (surtout les webmasters)
WEBMESTRES... VOS PAPIERS !
Salut à toi, le flic qui bientôt me lira Salut à toi, le délateur qui retrouvera enfin bientôt la glorieuse époque de la France milicienne Salut à toi, le staracadémicien enfin rassuré sur la régence établie des majors sur les circuits de diffusion culturels
Salut et merci à tous d’être là pour assister à l’enterrement de ce lieu de dépravation qu’était cet Internet prétendument libre, truffé de sans-cravattes qui se riaient des lois et des impératifs du Grand Marché Mondial.
L’exécution s’est bien passée, merci à tous de votre discrétion et de votre fair-play.
Le Net est mort, que vivent à jamais dans nos mémoires ces glorieux jours de Mai où, le CD-ROM à la boutonnière, les représentants élus du peuple ont su faire comprendre à ce dernier que le premier droit en matière d’expression était celui de s’en passer.
Hier la LEN (Loi de confiance dans l’Economie Numérique) a été définitivement adoptée par l’Assemblée Nationale, sur la base du texte amendé par la commission mixte Assemblée-Sénat. Elle sera de nouveau présentée au Sénat la semaine prochaine, et bien entendu votée aussi par le Parti Unique régnant. Avec bien sûr quelques coups de gueule opportunistes des rosatres, verdatres et autres oublieux de leurs propres responsabilités passées dans la genèse des lois sécuritaires en matière d’Internet (cf la LSQ du Sieur Jospin, digne précurseur amnésique de la clique Raffarin).
Aujourd’hui le mail n’est plus de la correspondance privée. Aujourd’hui les hébergeurs sont co-responsables des contenus qu’ils hébergent. Aujourd’hui le poujadiste nostalgique peut se laisser aller à la délation des contenus "litigieux" mis en ligne par son voisin. Aujourd’hui la prescription des articles de presse en ligne n’existe plus. Aujoud’hui la police peut me solliciter directement sans passer par la case "juge" pour obtenir des informations (Loi Perben 2)
Aujourd’hui ce texte même pourrait m’attirer des ennuis, est-il vraiment raisonnable de l’écrire... ?
Demain (dans le courant du mois de juin), je serai obligé de me renseigner sur l’identité et les coordonnées précises de chaque personne à qui j’ouvre une boîte mail, dans les mêmes conditions que lors d’une ouverture de compte d’hébergement.
Je devrai conserver des traces des mails échangés et plus généralement de tout ce que les uns ou les autres des utilisateurs de mon service feront sur mes serveurs.
Je devrai mettre à l’accueil de Propagande un lien vers un formulaire permettant aux bons français de se plaindre des sites que j’héberge.
Je devrai informer le procureur de la République de toutes les plaintes que je recevrai.
Je devrai être capable de déterminer si les plaintes que je reçois sont justifiées, et décider si besoin de couper l’accès aux contenus incriminés. Je ferai ce choix sur la base des emmerdes que je risque si je ne le fais pas (un an de prison), ma profession est finalement plus risquée que celle des véritables auxiliaires de justice.
Je devrai accorder un droit de réponse aux pauvres gens dérangés par les horreurs qu’ils lisent sur les sites que j’héberge.
J’aimerais pouvoir écire "Poisson d’Avril !"... mais on est en mai. J’aimerais rêver de plus glorieux mois de mai... mais ma capacité de remontée dans le temps se bloque à 1984. J’aimerais dire "On s’en fout, on les emmerde !"... mais ce petit plaisir vaut-il un an de taule ? J’aimerais croire à la grande unité de l’Internet Non Marchand et à son soulèvement comme un seul internaute... mais j’ai perdu mes illusions.
Alors ?
Savoir et faire savoir dans quel monde on vit. Diffuser l’info sur ces débordements sécuritaires de la prégnance du profit sur le droit et l’expression. Inciter le plus de monde possible à la résistance légitime et, si besoin est, à l’insoumission. Rappeler que d’évidence ce n’est pas par le réformisme bon ton que l’on protège sa liberté, quand elle n’est que l’enjeu d’une partie de Monopoly dont nous ne sommes que les pions.
Vous avez des sites web ou des journaux ? Ecrivez ! Vous avez des micros ? Gueulez ! ! Vous avez des scènes ou des tribunes ? Hurlez qu’on vous entende juqu’au dernier rang ! ! !
Qu’il ne reste pas un citoyen qui ne se soit débarassé de cette étiquette pour simplement se déclarer individu, libre de dire et faire ce qu’il veut où il veut sans risquer de se faire écrabouiller par les intérêts économiques des lobbys qui prétendent nous gouverner.
No-Log sera bientôt illégal. Propagande.org se fera peut-être fermer à coups de réferrés bien menés par quelques maisons de disques qui ne craignent pas autant que moi les frais de justice. Le juke-punk vivra le temps de déranger suffisamment pour avoir de bonnes raisons de disparaître. De nombreux autres opérateurs alternatifs finiront peut-être par abandonner, dans l’indifférence totale de leurs utilisateurs persuadés du bon droit de la lutte contre d’hypothétiques pédo-nazis virtuels.
Mais qu’il ne soit pas dit que nous n’aurons pas ouvert notre bouche avant, tant qu’aucune loi ne propose de nous la coudre avant la naissance.
Si le coeur vous en dit, si un lieu s’y prête, si une date est envisageable, si vous avez envie,..., je ne rêve aujourd’hui que d’une chose : une occasion de prouver à tous ceux qui voudraient nous faire taire qu’il va falloir commencer par nous apprendre à baisser le volume, et prouver qu’il est bien vrai que si les kids sont unis...
Et puis tiens, au passage, pourquoi pas un petit concert de soutien à Universal, en bons internautes repentants que nous sommes, histoire de pouvoir leur offrir en grande pompe une gerbe à la mémoire de l’Internet ?
Enfin bref, la seule idée insupportable serait de ne pas réagir. Parce que cette fois-ci la coupe est plus que pleine, et pour ma part soit ça bouge un tant soit peu dans les mois qui viennent, soit je replie tout et je passe à autre chose de plus excitant.
Voilà, j’espère que ce petit billet d’humeur maussade ne vous aura pas trop gonflés.
Have Fun !... tant qu’il en est temps
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re: A méditer.... (surtout les webmasters)
Nous allons d'ailleur certainement devoir fermer, dans ces conditions, si les choses aboutisses exactement ainsi.
Car un forum tel que celui çi n'a pas d'avenir dans un monde tel que vous l'avez voulu. (C'est vous qui votez, non ?)
Liberté chérie...
Phil.
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re: A méditer.... (surtout les webmasters)
plus de 4x4 plus de net

fuck les casses brunes

les gendarmes je les enclume

que des tafiioles qui s'afiole

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re: A méditer.... (surtout les webmasters)
pitié pas toiwebmaster a écrit :Oui.
Nous allons d'ailleur certainement devoir fermer, dans ces conditions, si les choses aboutisses exactement ainsi.
Car un forum tel que celui çi n'a pas d'avenir dans un monde tel que vous l'avez voulu. (C'est vous qui votez, non ?)
Liberté chérie...
Phil.
tu va pas tomber dans le truc

les flics yen a partout pourquoi pas sur la toile

on est cleen ya qua virer Taz et on est tranquil


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re: A méditer.... (surtout les webmasters)
et pas sur la toile
normal j'ai 2 pitchounes et pas envie qu'il se fassent agresser virtuellement
bon c'est mon opinion et je le respecte


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Les censeurs du Net censurés 16/06/04 Liberation
Le Conseil constitutionnel a partiellement purgé la loi sur l'économie numérique de dispositions que l'opposition avait jugées «liberticides».
Par Florent LATRIVE
mercredi 16 juin 2004 (Liberation - 06:00)
Le bourbier de la loi sur l'économie numérique (LEN), taxée de «liberticide» par l'opposition et une flopée d'associations, s'achève après plus de dix-huit mois de polémique par un sérieux écrémage du Conseil constitutionnel.
Dans un avis rendu public hier, le Conseil a censuré une disposition du texte qui pénalisait lourdement la publication en ligne par rapport à celle sur papier. Il a par ailleurs émis une réserve d'interprétation sur un autre point, qui confiait aux hébergeurs le soin de censurer les sites litigieux qu'ils accueillent sans en passer par un juge.
Brutal. C'est la mise en place d'un régime spécifique de prescription des délits commis sur le Web qui a le plus nettement irrité le Conseil. Pour les médias «classiques», comme la presse écrite, tout délit est prescrit trois mois après la publication. Aucune poursuite ne peut plus être engagée après ce délai. Cette mesure a notamment pour objectif d'éviter aux journaux de crouler sous les procédures. Le Parlement et le gouvernement avaient décidé d'alourdir ce régime pour le Web, où cette prescription de trois mois ne commençait à courir qu'à partir du retrait de l'article incriminé, et non de sa publication. Selon les nombreux opposants à cette disposition, comme Reporters sans frontières et différents syndicats d'éditeurs de presse, cela revenait à faire courir un risque juridique quasi permanent aux professionnels ou particuliers s'exprimant via le Web. Une différence de traitement entre le papier et l'Internet qualifiée hier de «brutale et disproportionnée» par le secrétaire général du Conseil, Jean-Eric Schoettl.
Plus polémique encore, la LEN confiait aux hébergeurs, bien souvent des entreprises privées, le soin de fermer eux-mêmes, sans intervention d'un juge, tout site dont ils auraient eu «connaissance de l'activité ou de l'information illicites», notamment avertis par un tiers. S'ils ne se pliaient pas à cette règle, ces intermédiaires techniques prenaient le risque d'assumer la responsabilité du délit au même titre que l'éditeur. Les parlementaires à l'origine de la saisine du Conseil craignaient l'instauration d'une censure privée avec l'application d'«une sorte de principe de précaution» par les hébergeurs, tentés de fermer un site au moindre piaillement d'un tiers.
Selon eux, il serait devenu très difficile, dans ces conditions, de critiquer une entreprise ou quiconque pourrait se sentir froissé d'être mis en cause. Les «sages» ont entendu cet argument et tenu à «vider le texte de son venin», en rappelant qu'il était hors de question de laisser des intermédiaires techniques décider seuls ce qui est légal ou non. Les hébergeurs devront fermer les sites sans intervention d'un juge seulement si le délit est «manifeste», comme dans le cas d'«images pédophiles» ou de «certains sites racistes», a précisé le secrétaire général du Conseil. Ce dernier a même déclaré que, «à [sa] connaissance», ni la diffamation ni les atteintes à la propriété intellectuelle (détournement de logo, présence de musique potentiellement protégée par le droit d'auteur) ne pouvaient être considérées comme des délits manifestes. Ce recadrage a de quoi réjouir les opposants au texte, même si la Ligue des droits de l'homme et Iris (Imaginons un réseau Internet solidaire) estiment que «le problème de transfert des prérogatives de l'autorité judiciaire à une partie privée reste entier».
Fouiner. En revanche, le Conseil constitutionnel a validé la troisième disposition contestée par les parlementaires de l'opposition, inquiets que la définition retenue par la LEN pour le courrier électronique ne fasse aucune mention de la notion de «correspondance privée». Selon les «sages», cette définition, «de caractère strictement technique, ne saurait ni restreindre, ni même affecter les notions de "correspondance privée" et de "secret des correspondances"». Autrement dit : il n'est pas question de laisser quiconque fouiner sans contrôle dans les e-mails, pas plus que dans le courrier papier. Un rappel bienvenu.
MOI AUSSI !, je protège la nature, je respecte les autres et je roule en 4x4
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re: A méditer.... (surtout les webmasters)

- cedricfred
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re: A méditer.... (surtout les webmasters)
Mais jusqu'à quand ?