Au-dehors des villes…

[mitsu77]

Certains énergumènes veulent virer des villes et principalement de la Capitale les 4x4 car ils puent, ils polluent, ils sont un danger pour les pauvres piétons et les pauvres cyclistes si respectueux des us et coutumes en matière de circulation, du partage des espaces et du respect de l’équilibre écologique.

Alors j’imagine qu’en France un dictateur écologiste prend le pouvoir et voici ce que cela pourrait donner.

Augustus TROUILLEPOILS dit Augustus II, second empereur autoproclamé de l’histoire de France, avec l’aide de l’armée a pris le pouvoir de notre pays depuis quelques années. Fervent défenseur de la rigueur, de l’autoritarisme, mais aussi de la nature, il décide que les Français n’ont plus besoin des principes de la démocratie puisque celle ci ne permet pas de régler les nombreux problèmes rencontrés dans notre pays comme l’insécurité, le chômage, le déficit de la sécurité sociale, les finances désastreuses des hôpitaux, etc. etc. !

Ainsi plus d’élection au suffrage universel puisque Augustus II décidera te toute façon de ce qui sera bon ou pas pour les Français ! On est mal barré ! En premier lieu, il décide d’interdire l’automobile dans les grandes villes. Pour se faire, il fait implanter des gigantesques parcs à vélos, car attention, les parisiens, les Lyonnais, les Marseillais, les Lillois, enfin tous ceux qui crèchent en ville n’ont plus d’autres choix que de prendre le métro, le RER ou le vélo.

Plus un seul taxi, plus un seul bus ne fonctionne en dehors des périphéries, les marchandises elles mêmes sont livrées via des lignes spéciales de Métro, puis à la surface par des petits véhicules électriques sur coussins d’air !

Les accès aux villes sont gardés par les forces de l’ordre et croyez moi, personne n’a envie de contrevenir aux décisions prises par Augustus II. Il y a bien eu au départ quelques journalistes qui ont voulu faire de la résistance, aidés en cela par les associations de défense des consommateurs et des conducteurs.

Les journalistes et les associations disparurent comme par enchantement, du jour au lendemain.

Quelques temps après, alors qu’Augustus II consultait les relevés de taux de pollution dans la capitale, il fut saisi d’un haut-le-cœur ! Alors que l’air était devenu plus sain qu’à trois mille mètres d’altitude, soudain les courbes semblaient s’inverser, la pollution semblait vouloir reprendre non seulement à Paris, mais également dans toutes les villes de France.

Il fit venir ses conseillers techniques qui bien gênés lui expliquèrent que concentrer en périphérie des villes la circulation des véhicules à moteur ne faisait que déplacer le problème et qu’en tout état de cause, la pollution véhiculée par les vents atteignait toutes les zones environnantes. A merde alors, personne n’y avait pensé !

Il fallait trouver une solution rapidement ! Augustus II, fertile en idées et capable d’en produire une toutes les secondes pris les décisions suivantes :

- Interdiction pour les particuliers de circuler tant que les cinq places du véhicule ne sont pas occupées par des passagers,
- Interdiction pour les particuliers de tracter une caravane, une remorque, un plateau, car cela entraîne une surconsommation de carburant, donc une sur-pollution de l’air,
- Interdiction de circuler avec une galerie de toit, un coffre de toit, un porte vélos, pour les mêmes raisons,
- Limitation de la vitesse à 20 km/h en ville, 70 sur nationale et 90 sur autoroute.
- Limitation de prise de carburant à 30 litres par mois et par véhicule,
- Interdiction d’utiliser des véhicules pour des loisirs, jetski, moto-neige, bateaux à moteur,
- Les groupes électrogène sont proscrits, les manèges forains qui ne fonctionnent pas uniquement à l’électricité sont interdits,
- Les carburants sont en priorités utilisés l’industrie, par les véhicules militaires et policiers, mêmes les véhicules de secours doivent être strictement équipés de moteurs électriques,
- Il est interdit de prendre l’avion plus d’une fois par an, par personne,
- Les barbecue autre qu’électriques sont interdits,
- Les deux roues à moteurs thermique sont proscrits,
- Les systèmes de climatisations sont interdits,
- Le monde agricole doit abandonner les équipements tels que les tracteurs, les moissonneuses et autres engins, pour revenir au tout cheval,
- Dans le domaine de la construction, les engins de chantier motorisés sont prohibés car trop consommateurs d’énergie et donc trop pollueurs,

Augustus II demande également à ses conseillers une grande étude sur les économies réalisables en matière de production industrielle. On constate rapidement une augmentation du nombre des délocalisations et une montée en flèche du nombre des chômeurs.

Comme le dit Augustus II, cette flambée des chiffres du chômage est conjoncturelle, elle n’a rien à voir avec les dernières décisions prises. De plsu en plus de français partent revendre leurs véhicules dans les pays d’Europe ou d’Afrique, car l’utilisation en France d’une automobile est devenue impossible.

Malgré des ventes à l’export toujours en progression, PSA et Renault connaissent d’énormes difficultés, Ford envisage de racheter les deux groupes Français à condition de pouvoir délocaliser toutes les usines vers les pays en voie de développement.

Augustus II se dit satisfait de la proposition faite par l’américain Ford, mais à la condition que les bâtiments soient démantelés et l’espace réorganisé en jardins. On constate que des villages entiers proches des frontières se dépeuplent. Il semble que de plus en plus de français quittent la patrie de Molière pour aller vivre sous des cieux plus accueillants.

On assiste en France à la fermeture en chaîne de stations essence, celles ci sont souvent abandonnées aux intempéries, il en est de même des zones industrielles qui se vident, des concessions automobiles qui se remplissent de véhicules invendables sur le réseau de l’occasion, certains terrains vagues deviennent des décharges sauvages, y sont déposés des vieux cyclomoteurs, des motocyclettes devenues interdites donc invendables, idem pour les scooters, idem pour un grand nombre de véhicules abandonnés sur place.

Le chômage en France augmente dangereusement, les grandes surfaces commencent à ressentir de plein fouet la baisse de consommation des français dont le principale problème est devenu de se nourrir ne serait ce qu’une fois par jour.

Ceux qui disposent encore d’un emploi se préparent à quitter le pays. Le déficit de la sécurité sociale devient ahurissant à tel point que les hôpitaux ferment les uns après les autres, impossible de payer le personnel, d’acheter les fournitures médicales. Les praticiens pratiquent dans des conditions d’hygiène qui génèrent de plus en plus de morts et les conflits violents apparaissent de plus en plus entre patients et médecins.

L’exode vers l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, le Portugal, l’Italie et l’Angleterre s’intensifie. L’Europe prends de plein fouet les désagréments que cela occasionne, la France est isolée au sein de la communauté Européenne, les efforts diplomatiques des pays membres n’ont aucun effet.

Les pays frontaliers de la France ne sont pas organisés pour accueillir 60 millions de français, la tension monte et les accrochages entre les forces de police et les émigrants tournent à l’affrontement violent.

Partout en France c’est la décrépitude. Cet été les incendies de forêt font des ravages et les quelques pompiers encore présents n’ont plus le matériel pour combattre les feux. Deux tempêtes hivernales ont frappé l’hexagone, les forêts ont souffert, le patrimoine culturel aussi, la toiture du château de Chambord est en grande partie détruite, mais tout comme il manque des fonds pour évacuer les arbres déracinés, aucun crédit n’est disponible pour réparer les dégâts occasionnés au château.

A Paris, les égouts ont débordés, les dégâts sont importants, mais là encore aucun moyen financier ou humain pour déblayer et réparer. La capitale n’a plus d’eau potable, la population de rats a triplé, les pannes électriques sont de plus en plus fréquentes.

Les campagnes sont désertées, les animaux, abandonnés à leur libre arbitre redeviennent sauvages,

La vie semble s’arrêter sur tout le territoire. La communauté scientifique internationale s’inquiète. En France les centrales nucléaires ne sont plus surveillées, ne sont plus entretenues et les risques sont chaque jour de plus en plus importants.

On commence à trouver aux coin des rues, sur les routes et les chemins, les corps sans vie de français morts de faim ou dans de sordides bagarres entre groupes pour la capture d’un animal capable d’offrir un bon repas.

Pendant ce temps, sous l’égide des Etats Unis, une grande discussion à lieu afin de définir que faire face à cette situation en France. Destituer Augustus II est faisable, mais cela peut il être considéré comme une ingérence Américaine par la communauté internationale ? Qu’elle sera la part qui reviendra aux entreprises Américaines pour la reconstruction de la France ? L’Amérique pourra t elle choisir qui sera le remplaçant d’Augustus II ?

Les partenaires européens ne sont pas d’accord entre eux, certains pro-américains veulent donner pleins pouvoirs aux américains, les autres veulent conserver l’autonomie européenne tout en n’ayant pas les moyens de proposer un programme efficace.

Les discussions perdurent, les français continuent de quitter la France, ceux qui ne peuvent partir entre dans un mode de vie où le manque d’hygiène et la violence prédominent, les faibles disparaissent.

Le pays devient une gigantesque poubelle à ciel ouvert. Petit à petit, la nature commence à reprendre ses droits. Elle envahie tout, morcelle les façades, perce l’asphalte, ruine les monuments historiques. L’Europe regarde disparaître une nation, Augutus II est parti s’installer en Afrique, après avoir raflé toutes les liquidités de la France, l’Amérique en demande encore plus.

Tout ce qui n’est pas déjà mangé par la verdure, apparaît encore sous forme de portions de mur, de structures métallique rouillées, battus par les averses et recuites par le soleil.

Le mois dernier, la tour Effel s’est effondrée, elle était le dernier vestige historique debout, représentant les capacités industrielles du pays. Les grandes villes sont des champs de ruines parsemés d’éclats de verdure noyés d’un silence pesant.

La place est à vous, Messieurs les écolos !