Jeep22 a écrit :Je constate qu'à Brest l'école navale prend des "branleurs" et arrive à leur inculquer une éducation (pour certains) , une formation, un métier .
le tout avec des méthodes qui ne sont pas "habituelles".Des marins, des "personnels issus de l'éducation nationale "
Je constate qu'ils apprennent la "pratique "avant que la théorie ne leur soit enseignée.Là ils pigent et sont bons.
Pour fréquenter ce milieu (pas péjoratif) c'est vrai que c'est surprenant , encourageant aussi.
Les "gamins" arrivent; Plus de portable, facemachin et le reste , coupés.
Très peu de "déchet" à la fin du cycle.
Je ne peux pas suivre un gamin sur son cycle , mais entre l'arrivée et la sortie...Il y a un monde.Et là chapeau bas aux équipes.
Dans le cas que tu évoques, cela marche bien, (à mon avis) parce qu'il n'est pas interdit, de faire subir une certaine "violence" à l'élève, qui peut difficilement se rebeller.
Je m'explique.
Si cela se passe comme dans l'Armée de Terre (école mili ou incorpo, il y a 20 ans), les gamins se retrouvent dans un environnement inconnus (loin de chez eux, des inconnus tout autour, des lieux inconnus, des règles parfois nouvelles ou dont la façon dont elles sont appliquées n'est pas connue, un enfermement).
Il y a forcement une petite angoisse, c'est normal, c'est animal (comme en voyage où faire ses besoins est parfois contrarié). Alors du coup, quand un encadrant arrive pour donner la solution à l'angoisse, ils suivent tous, dans le sens de l'encadrant, le plis se prend dès le début (sinon c'est foutu).
Tu peux accentuer le phénomène en mettant exprès le groupe dans une situation insoluble pour eux, et l'encadrant d'arriver en sauveur. A l'extrême, c'est le fameux "casser" pour mieux formater (jusqu'à l'esprit de corps).
Ben, dans un établissement de l'EN, tout est fait pour faciliter la vie du gamin. Dernier exemple en date, des profs multi matières en 6°, pour ne pas dépayser les gamins qui arrivent de primaire (où ils n'ont qu'un seul prof).
Les directions refusent même le principe et le subisse. On ne vire pas un gamin, parce que, tu comprends, on va devoir en recevoir un autre, aussi pire, et que l'on ne connait pas ! (angoisse de l'inconnu).
Quant à la rébellion, comme le nouvel arrivant est dépendant (lever les angoisses incertitudes, qualité de vie) du système, il a pas intérêt à se rebeller. D'autant plus, qu'il ne va pas forcement trouver du soutient chez ses camarades qui sont aussi dépendants. Dans ce cas, au besoin, tu peux y prendre son tél portable.
Dans un établissement de l'EN, tu peux aussi chopper le portable. Mais, cela peut être long et compliqué, et la direction te fait bien savoir que c'est à tes risques et périls.
Le problème, c'est que toutes les matières ne se prêtent pas à une approche inductive (la pratique avant, la théorie après). Par exemple, je vois mal la déclinaison en histoire géo.
Le "d'abord la pratique", marche bien quand tu dois manipuler physiquement des objets. Ca, c'est sûr, tu travailles le tactile, le musculaire, le visuel etc. Tu est obligé d'interagir donc tu retiens bien mieux. Mais, si tu veux réaliser un calcul de force (pour qu'un objet ne bascule pas par exemple), cela a beau être concret, pratique, technique, cela demande quand même quelques concepts qui sont assez dures à amener juste par la pratique.
Le problème d'une approche uniquement pratique, c'est que le gamin doit refaire par lui même tout le cheminement (expériences, essais, découvertes). Donc, c'est potentiellement très très très long. Il ne faut pas oublier que ce que l'on sait maintenant, est le résultat d'une accumulation sur des générations. En plus, sachant que tout le monde n'est pas Newton ou Roland Moreno.