Deux des trois assassins présumés des touristes français tués le 24 décembre en Mauritanie, considérés comme des proches d'Al-Qaïda, ont été arrêtés vendredi en Guinée-Bissau avec l'aide de policiers français après une cavale de plus de deux semaines.
Ils ont ensuite avoué aux enquêteurs avoir tiré sur les cinq Français, en tuant quatre, déclarant n'avoir "aucun remord" d'avoir tué des "infidèles et des alliés des Américains", a indiqué un responsable de la police bissau-guinéenne.
"Je suis surpris par la détermination des deux suspects qui, malgré leur détention, continuent à marteler n'avoir aucun remord d'avoir tué des +infidèles+ et +alliés des Américains+", a déclaré à l'AFP le chef des opérations ayant conduit à leur arrestation, Orlando Da Silva.
Les deux suspects sont présentés comme des proches de la Branche d'Al-Qaïda au Maghreb (Baqmi).
"Ils disent qu'ils sont prêts à répéter le geste s'ils en ont encore l'occasion", a ajouté M. Da Silva, ancien directeur de la police judiciaire.
"J'ai tiré sur les Français et je n'ai aucun remord", aurait notamment déclaré aux enquêteurs Sidi Ould Sidna, un des deux suspects arrêtés, selon M. Da Silva.
Une source auprès du parquet a confirmé les aveux: "Ils l'ont avoué d'ailleurs sans détour et disent n'avoir aucun remord d'avoir tué des +blancs+".
Ould Sidna, né en 1987 à Nouakchott, avait été arrêté en novembre 2006 pour appartenance à un groupe terroriste. Il aurait notamment, selon la police mauritanienne, subi des entraînements militaires dans les maquis du GSPC algérien, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat, devenu Baqmi.
Il était notamment chargé du recrutement de jeunes Mauritaniens qui devaient aller combattre en Somalie, selon la police.
Ould Sidna avait été jugé et acquitté par un tribunal de Nouakchott en juillet 2007.
Le deuxième suspect, Ould Sidi Chabarnou, né en 1981 à Nouakchott, n'a jamais été jugé mais plusieurs fois interpellé. Selon la police, il aurait eu des relations avec le GSPC et reçu des entraînements militaires dans ses camps.
Les interrogatoires des deux Mauritaniens ont été bouclés vendredi soir. Ils pourraient être extradés dès samedi vers la Mauritanie. "Nous allons tout faire pour les extrader samedi", a indiqué à l'AFP la directrice de la police judiciaire Lucinda Barboza Ahukarié.
Selon M. Da Silva, les deux assassins présumés disposaient de moyens financiers "conséquents" et ont déclaré qu'ils étaient en route pour Conakry (Guinée) d'où ils comptaient prendre l'avion pour l'Algérie.
Ils ont été arrêtés dans la nuit de jeudi à vendredi au Bissau Palace Hôtel, un hôtel cinq étoiles, prés de l'aéroport. Il se seraient fait passer pour des hommes d'affaires et ne sont pas sortis de l'hôtel, selon une source à la police bissau-guinéenne, attendant un contact ou des instructions.
Les mesures de sécurités ont été renforcées autour des locaux de la police judiciaire, où sont détenus les deux suspects. Un détachement de l'armée est venu en renfort aux forces de police d'intervention rapide, selon plusieurs témoins.
Trois autres Mauritaniens ont par ailleurs été interpellés vendredi soir dans le cadre de l'enquête. La police leur reproche d'avoir porté assistance aux fugitifs.
"Nous sommes à la recherche du troisième suspect. Pour cela, aucune piste ne doit être négligée" a indiqué M. Da Silva.
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