

En fait, mon idée de départ était de montrer qu’avec un véhicule commun, on peut quand même se faire plaisir sur nos pistes des Alpes.
Parmi les autres raids de cette époque, on a écumé le coin de Casterino en réussissant à faire 2 des 3 pistes qui sont aujourd’hui réservées aux « Taxis 4x4 des Merveilles », celle de la Valmasque et celle de Fontanalbe jusqu’au Lac Vert et plus haut, au Jas des Pasteurs, là où se trouvent les gravures de la Voie Sacrée. Par contre (et j’en suis encore étonné aujourd’hui !!), on a renoncé à tenter la piste du Lac Long et du Refuge des Merveilles. Mon pote Christian, le meilleur de l’équipe, l’avait jugée « impossible ». Quand plus tard, à la création du Parc National du Mercantour, en 1979, on enlèvera l’épave d’une vieille 403 Peugeot abandonnée à 2 pas du lac, je n’ai pu m’empêcher de me dire que si quelqu’un était monté avec cette 403 (quitte à ce qu’elle y laisse sa peau !! :lol

La piste « Mussolini » directe de Casterino à la Baisse de Peyrefique était dans un état lamentable. Ni la Fiat, ni la Kadett ne l’ont grimpée ! Faut quand même pas rêver ! Mais la Méhari, oui !!! De dépit, Christian a annoncé qu’il la ferait au moins en descente ! Et on l’a descendue tous les trois. Après coup, un passage sur le pont du garagiste s’est imposé pour voir s’il n’y avait pas trop eu de dégâts sous la caisse !
A cette époque, à deux dans la Kadett de mon copain Christian, on s’est attaqué au Grammondo au-dessus de Menton par l’ancienne piste militaire côté Vintimille. Beau travail de mon pote qui a mené sa Kadett jusqu’à la caserne ruinée en-contrebas de la cime, au bout de la piste ! Sueurs froides par moments mais grande joie à la caserne ! Pour un peu, on y aurait planté un drapeau !!!

Le Parpaillon qu’on a fait plusieurs fois, en comparaison, c’était sans souci. A noter d’ailleurs que ce Parpaillon, comme l’Assietta, je l’ai toujours passé avec différentes 2 roues motrices sans jamais rester planté.
En 72/73, j’ai sauté sur une occasion en or qui s’est présentée : une BMW 2002 ti destinée à courir en course de côte en Groupe 1 (Tourisme de Série) et que son propriétaire n’a finalement jamais engagée. Même officiellement « de série », elle avait bien été préparée. Plus que quelques chevaux gagnés par rapport aux 120 CV d’origine, le point fort, c’était son pont court autobloquant homologué en Groupe 1 car vendu à plus de 5000 exemplaires. A fond de 5ème, à la limite du rupteur qui agissait à 6400 trs/min, elle plafonnait à 150 km/h mais la nervosité était au rendez-vous. A cette époque, la garde au sol était plus importante qu’aujourd’hui. Sur la 2002, elle était de 16 cm d’origine. Là, j’ai éliminé l’idée des cales de rehausse car ça aurait été dommage de gâcher une tenue de route qui était très bonne en conduite sur route rapide. Mais, après quelques hésitations, je me suis dit qu’elle allait connaître un peu nos pistes de montagne !!!

A cette époque la liaison La Brigue – Col de Tende par le Tanarel puis la Via del Sale actuelle à péage était une grande aventure. Le Tanarel côté français était pourri. Avant le Col des Seigneurs, en venant de Monesi, c’était souvent obstrué par des chutes de pierre là où la piste contourne la Cime de Pertègue. Vers le col de la Boaira, la piste en partie effondrée ne dépassait guère 1 m.80 de large en certains endroits. Et le tout, ça faisait plus de 40 km de mauvaises pistes ! Je m’y suis lancé en solo un début d’après-midi côté La Brigue. L’objectif était d’essayer de me la faire et d’être rentré à Nice pour le soir. Bilan : j’ai réussi ma traversée après un peu de ménage sur la piste et surtout une satanée sortie d’épingle sur des pierres meubles qui m’ont coûté un long moment d’essais avant de passer (merci au passage au système de pont autobloquant !). Seule différence par rapport au programme prévu : j’ai atteint le Fort du Col de Tende vers ……. 9 heures du soir !!! En espérant trouver encore une pizza à Tende !!

On est tous sortis de cette époque avec de bons souvenirs. Et en n’étant monté (en passager) qu’une seule fois dans un véritable 4x4, une Jeep de l’armée récupérée par un Tendasque. Jamais plus !! Je n’avais pas encore de problèmes de dos à cette époque mais je me demande s’ils ne sont pas apparus suite à cette unique virée en Jeep !!
