Notre expérience. Si Didi nous lit il va avoir une crise.
En fait cela c’est fait très naturellement. Comme les cartes achetées en France étaient pas du tout à jour et que je ne sais comment je me suis débrouillé mais j’avais perdu la carte dans mon GPS.

(Heureusement qu’il me restait les pistes et les WP) Donc nous étions obligé bien souvent demander notre route aux gens qu’on rencontrait.
En bas dans la vallée, à proximité des gros villages, pas de soucis, il y avait toujours une personne qui parlait français. Mais la chose se corse dans les montagnes ou ils ne semblent pas parler l’arabe. (Enfin cela ne ressemblait pas du tout à l’Arabe classique que j’avais appris les quelques mois avant notre départ. Un copain m’avait filé une clé USB avec des courts d’arabe et je me les passais en boucle, tous les matins, sur l’autoradio pendant les trajets pour me rendre au boulot:lol
Impossible de comprendre un mot de ces berbères, et malheureusement ils nomment les lieux et villages autrement que ce qui est noté sur la carte. En plus, la carte, ça ne leur parle pas plus qu’une poule devant un couteau suisse. Donc un vrai dialogue de sourd.

Mais quand on arrivait quand même à se faire comprendre, on voyait bien qu’ils lorgnaient un peu sur nos affaires. Ils ne demandaient rien mais leur regards étaient expressifs. C’est à ce moment la que nous qui leur proposions des vêtements. A ce moment la, pas de soucis, ils prennaient tout ce qu’on avait et parlaient et discutaient sans que nous comprenions quoique ce soit mais à leur sourire on voyait qu’ils étaient content.
On voyait bien qu’ils en auraient encore pris plus mais bon nous ne pouvions pas tout laisser aux mêmes
Nous avions défini au départ du voyage que nous commencerions à distribuer ce que nous avions de préférence à des femmes vivant pauvrement dans les lieux de haute altitude. C’est un critère

, va savoir pourquoi on a décidé cela comme cela. Je n’en sais fichtre rien.

Nous avions convenu que lorsqu’on demanderai notre chemin et bien nous proposerons en retour, pas systématiquement, des vêtements pour enfants.
C’est con, mais on en arrivait à se disputer dans le véhicule à cause de ces critères farfelus que nous avions défini au départ.
Une autre fois, on rencontre sur le bord du chemin une fileuse de laine comme le faisait peut être nos arrières grands parents. Dès qu’on s’arrête elle court au loin, risquant de se casser un membre dans les rocailles.

Bizarre cette réaction de crainte, constaté plusieurs fois avec d’autres jeunes gens d’environ 15 ans. On reste au loin, on l’appelle, enfin elle ose montrer le bout de son nez et se rapproche craintive. La on lui explique en langage des signes qu’on aimerait bien la prendre en photo en train de filler et qu’on ne lui veut pas de mal. Rassuré qu’on ne va rien lui demander d’autre, elle est trop heureuse et posera sans le moindre problème. On lui a proposé des vêtements pour enfants. Pas de soucis elle à pris et on s’est quitté avec de grands sourires et de grands signes de la main.
Encore plus loin un groupe de femme marche le long de la route. La encore, on leur demande le chemin et pour les remercier on leur propose des vêtements et chaussures pour enfants. La encore elles sont contentes. La plus âgée du groupe, nous demandera de l’argent. Une fois de plus nous refuserons fermement. Elles ne seront pas fâchées on se quittera avec de grands sourires. Je sais bien qu’elles nous auraient donné le chemin sans aucune contre partie mais bon, ces femmes dont on n’arrive pas a définir l’âge tant les conditions de vie sont rudes et ravinent rapidement les visages, n’ont pas grand-chose. Elles ne demandent rien.
Plus loin encore, on voit un groupe de femmes en train de laver. Seul un homme est présent. La encore on s’arrête et on leur montre les vêtements pour enfants, ils accourent et entourent la voiture. La encore ils prennent sans souci et en redemande mais sans pour autant être envahissant. Il faudra juste faire un peu gaffe aux enfants qui voyant les gilets fluos (le truc à porter en cas de problème sur la route ici en France) essayeront de nous les subtiliser discrètement

. Bon, il faut expliquer et rester ferme dans ces cas la, surveiller quand même un peu le véhicule, mais nous n’avons jamais eu le moindre souci.
Lui essayera de nous faire comprendre en langage des signes, le chemin à suivre. A si on avait eu de la place dans le véhicule, il serait parti avec nous pour nous montrer le chemin tellement il était reconnaissant que nous ayons laissé des vêtements pour enfants. Nous n’avions plus rien pour lui. Mais bon, le châssis court n’est pas doté d’une place infinie, impossible de partir avec lui.
La une des femmes nous montre un bébé, il a la peau du dos et de la tête complètement rouge. La je comprendrai enfin le signe que me faisait les jeunes bergers rencontrés plus bas qui se frottaient les lèvres avec l’index pour essayer de me faire comprendre qu’ils aimeraient bien, si on en a, obtenir des crèmes anti gerçures. Ce bébé souffrait certainement de problèmes liés au froid sec dans les montagnes.

C’est un truc auquel on n’a pas pensé. Les adultes eux ont besoin de chaussures. Voilà les deux trucs qui me semblent les plus important pour le Maroc. Certainement plus important que les vêtements.
Par contre, la monnaie d’échange privilégiée, c’est la cigarette. Puis les jeunes et les plus agés demandent de l’argent mais ça nous l’avons toujours refusé. Ils n’insistent pas et ne sont pas du tout agressif, mais alors pas du tout.
Je pense que donner de l’argent est la pire des choses à faire. Les tunisiens, staf organisateur du rallye nous avaient tous déconseillés de laisser de l’argent et je crois bien qu’ils on raison. Ils perdent alors toute leur dignité.
A l’origine nous pensions déposer les médicaments dans les dispensaires, mais un, sans doute chercheur ou chimiste va savoir (La encore cela mériterai une anecdote) nous déconseillera de laisser les médicaments aux dispensaires qui sont bien souvent étatisé et ceux ci revendraient nos médicaments.

D’après lui, il est préférable de les laisser aux gens rencontrés au hasard des chemins mais encore faut il être certain que la personne comprendra bien l’utilisation du médicament. Pas simple. Le hasard a bien fait les choses, nous rencontrerons plus tard une personne qui avait une échoppe de souvenirs, il nous demandera si nous n’avons pas tel ou tel médicaments, voyant qu’il s’y connais un peu, nous lui laisserons des médicaments. Nous lui expliquons bien à quoi servent les différents baumes, crêmes et autres dolipranes. Il nous a fait de très bons prix sur pas mal d’articles de son échoppe. Naturellement nous avons sélectionné les médicaments en ne prenant que des trucs qui ne soient pas trop spécifiques. (des baumes pour les entorses, les brulures, les piqures, des médicaments contre les mals de ventres, le mal de tête, les anti diurétiques, des pansements en tous genre,… ) on espère être resté dans la gemme de médicaments basiques et connus chez eux. Naturellement tout ce que nous avons distribué était loin d’être périmé.
Voilà, cela a été notre façon de faire. Est-ce la bonne méthode ? Je n’en sais rien du tout . Je n’ai retenu qu’une seule chose, c’est que toutes les personnes avaient des sourires jusque derrière les oreilles et que d’autres nous promettaient des prières après ce geste. Même sans rien leur laisser ( a la fin du voyage, il n’y avait plus que le strict nécessaire pour nous et encore, les anti diurétiques nous manquaient cruellement) les gens rencontrés souriaient et nous faisaient des signes amicaux sur notre passage. Donc va savoir si c’est la bonne méthode.
Pas besoin de donner systématiquement. Cela a été un peu au hasard. Nous n’avons fait que distribuer ce qui est en excédent dans nos familles, et il en a encore pas mal. Pas besoin de faire de grosses démarches, en un rien de temps on se retrouve avec un immense paquet de choses inutilisé chez nous et fort utile labas.
Maintenant, qu’allons-nous emporter en Albanie. Je n’en sais rien.

On va faire de même certainement et on verra bien une fois sur place. Il n’y a pas d’obligation mais c’est quand même sympa de voir les gens heureux. Mais bon ils sont heureux même si on ne leur laisse rien. Ils ne demandent pas. Va savoir si c'est bien ou pas.
Le truc le plus farfelu demandé par un gardien de voiture comme tous les hôtels en on : Est une carte de France.

Je lui laisserai une carte et hop cela fut un bon troc.
Ce que nous avons fait, c’est remplir le véhicule avec ce que nous pensons être le strict minimum de ce qu’il nous faut. Malgré cela on en a toujours de trop puis on rempli les derniers espaces avec des vêtements et autres denrées que nous allons distribuer au hasard des rencontres. Au départ du voyage, le véhicule ressemble presque aux autochtones qui retournent au pays : plein de bordel partout et plus la moindre place pour un moineau. Au retour, c’est encore plein, mais cette fois ci de plein de babioles et de cadeaux pour la famille.

Moi j'ai trouvé du tissus pour faire de beaux rideaux chez moi. Vraiment un splendide tissus bien moins cher que par chez nous. Peut être du made in China, mais cela me plait de penser qu'il a été fabriqué au Maroc.
Voilà, je vais arrêter la ce long monologue.
