

Autour de l'auto - 20/11/2008
Le gouvernement adopte l’annualisation du malus pour les plus de 250g
Les véhicules dont les émissions de CO2 dépassent 250 g/km devront payer un malus annuel de 160 euros à partir du 1er janvier 2010. Pour un bénéfice environnemental marginal, cette mesure accentuera encore les difficultés de certaines marques.
32 000 immatriculations en 2007, probablement 15 000 en 2008. Le marché des véhicules dont les émissions de CO2 dépassent plus de 250g était déjà marginal en France, il va probablement disparaître.
Paradoxalement, c’est certainement ce faible poids qui a pesé dans la balance au moment de l’arbitrage budgétaire en faveur de l’annualisation du malus pour cette catégorie de véhicules.
En termes macro économiques, alors que l’automobile traverse une crise majeure, la perte de 15 000 immatriculations pèse peu.
Tant pis pour les distributeurs dont les gammes sont majoritairement sur ce segment et qui ne pourront plus tenir. Dans des marques comme Land Rover (-49% sur 10 mois), Mitsubishi (-49%), Chrysler (-32%), Jeep (-43%), Porsche (-36%), Ssangyong (-83%) où les volumes ont été laminés par le bonus/malus, la fin de l’année s’annonce difficile et 2009 sera pire encore.
Pas sûr que tous les distributeurs aient la chance de durer en attendant que leur constructeur adapte la gamme à cette nouvelle donne.
Une considération qui n’est visiblement pas prise en compte par le gouvernement qui considère que la clientèle de ce type de véhicule aura les moyens d’assurer le paiement de cette nouvelle taxe.
Son coût d’ailleurs est modique puisqu’il se situe en dessous du montant initialement prévu de 10% du malus. Les chiffres qui avaient circulé ces derniers mois avançaient un coût de 260 euros, qui a donc été ramené à 6% des 2 600 euros de malus la première année.
Avec une hypothèse de 10 000 immatriculations, ce malus annuel rapporterait 1,6 million d’euros et ce n’est clairement pas ce qui motive sa mise en œuvre. Il s’agit bien d’une décision politique.
Ceux qui pensait que la déclaration de Nicolas Sarkozy, le 9 octobre dernier au Mondial de l’automobile, de ne plus modifier le dispositif du bonus malus signifiait l’enterrement de la mesure avaient sous estimé l’entêtement du ministre de l’Ecologie.
"Pour Jean-Louis Borloo, cette mesure n’a jamais été abandonnée. Il s’agit d’un engagement du Grenelle dont le but est de donner un signal prix au moment de l’achat", note un conseiller du ministre.
Présenté dans le projet de loi de finance rectificative pour 2008, cette disposition s’appliquerait sur les véhicules vendus à partir du 1er janvier 2009 et serait donc payable à partir du 1er janvier 2010 (date anniversaire de la première carte grise). Elle doit désormais être validée par les parlementaires.
Florence Lagarde