Forum 4x4

Particules fines :
le tabac pollue-t-il plus que les voitures ?

Pacez une voiture moteur allumé dans un garage fermé puis comparer avec des cigarettes qui se consument dans le même espace. Qui rejettent le plus de particules fines dans l’air ?… Le tabac, affirment des chercheurs italiens, montrant que l’air intérieur peut être plus pollué que l’air extérieur.

Les chercheurs ont choisi un garage de 60m2 dans une petite ville de montagne du nord de l’Italie pour mener leur expérience. L’endroit a été choisi pour la faible teneur en particules fines de son environnement. Un moteur turbo diesel a tourné au ralenti pendant 30 minutes dans le garage portes closes. Après quatre bonnes heures d’aération, trois cigarettes se sont consumées en permanence pendant 30 minutes.

Les cigarettes ont produit des taux de particules fines dans l’air confiné jusqu’à 10 fois supérieurs à ceux du moteur diesel et 15 fois supérieurs à ceux de l’air extérieur, contre deux fois pour le moteur, ont constaté les chercheurs. Ceux-ci, qui publient leurs conclusions dans Tobacco Control, espèrent convaincre les fumeurs qui prennent prétexte de la pollution ambiante pour continuer à fumer.

C.D.
(24/08/04)

Le patronat européen
contre Kyoto

Il demande à Bruxelles de réviser sa politique de lutte contre le réchauffement climatique pour ne pas nuire à la compétitivité de l'économie.

Le patronat européen a demandé vendredi à l'UE de réviser sa politique de lutte contre le réchauffement climatique, en l'absence de ratification du protocole de Kyoto par la Russie, pour ne pas nuire à la compétitivité de l'économie européenne. Dans une lettre adressée à la présidence irlandaise de l'UE, le syndicat patronal européen Unice demande aux chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE d'avoir un débat lors de leur sommet de printemps fin mars sur "le lien entre la politique climatique et la politique de compétitivité de l'UE". L'Unice appelle les dirigeant européens "à demander à la Commission européenne de lancer immédiatement une révision des politiques actuelles sur le changement climatique pour la période 2008-2012". Ce réexamen "devrait envisager le cas d'une non-ratification pour les grandes aires économiques et regarder les conséquences négatives d'une politique unilatérale européenne, à la fois en termes environnementaux et économiques (diminution de la compétitivité européenne)", selon le patronat européen.

Réduire de 8% les émissions de CO2

L'Unice exprime ainsi le même avis que la commissaire à l'Energie Loyola de Palacio qui estime que l'UE doit chercher dès maintenant des solutions alternatives au protocole de Kyoto au cas où la Russie, dont l'accord est indispensable à son entrée en vigueur, ne le ratifierait pas. Jusqu'à présent, la commissaire est minoritaire au sein de l'exécutif européen qui jeudi a encore "rejeté fermement tout appel à modifier sa position concernant la ratification du protocole de Kyoto et son application complète par les Etats membres de l'UE". Dans le cadre du protocole, l'UE s'est engagée à réduire de 8% les émissions de CO2 et autres gaz à effet de serre pour 2008-2012 par rapport aux niveaux de 1990.

Climat : les avions nous réchauffent deux fois

Si le trafic aérien contribue à l’effet de serre, ce n’est pas seulement à cause du carburant qu’il consomme mais aussi à cause des nuages que les avions créent dans leur sillage, affirme le chercheur américain Patrick Minnis du Centre de recherche Langley de la NASA.

Les traînées de condensation visibles dans le ciel après le passage d’un avion à très haute altitude peuvent se transformer en cirrus, ces fins nuages effilochés. Formés de cristaux de glace, ces petits nuages situés à 7 ou 8.000 mètres d’altitude ne font pas ou peu obstacle aux rayons du Soleil alors qu’ils retiennent en partie la chaleur qui remonte du sol. Patrick Minnis, passionné par ce sujet depuis plus de 20 ans, a donc cherché à évaluer l’impact du trafic aérien sur l’augmentation des températures.

Minnis a profité pour cela d’une circonstance exceptionnelle : les avions civils ont été cloués au sol après les attentats de New York du 11 septembre 2001. L e 12 septembre, seuls quelques appareils militaires ont été autorisés à voler. Minnis a ainsi pu observer que 6 avions avaient suffi à une zone nuageuse de 20.000 km2 entre la Virginie et la Pennsylvanie. Une zone habituellement traversée chaque jour par des centaines d’avions.

Entre 1975 et 1994, le volume des cirrus aurait ainsi augmenté de 1% dans le ciel américain, d’après les calculs de Patrick Minnis publiés ce mois-ci dans le Journal of Climate, contribuant au réchauffement climatique observé au sol.

Cécile Dumas
(28/04/2004)