De: Agir pour l'Environnement - Stéphen Kerckhove
Date: Lun 6 sep 2004 18:09 Cher-es ami-es,
Agir pour l'Environnement souhaite lancer une nouvelle campagne pour limiter le développement de l'usage des 4x4 en milieu urbain. Nous vous soumettons un projet de texte qui reste à enrichir de vos potentiels amendements, sachant que nous souhaiterions diffuser cette nouvelle campagne à l'occasion du prochain salon de l'automobile qui se déroulera à Paris à partir du 25 septembre 2004.
Les délais étant très courts, je vous serais gré de bien vouloir nous faire savoir si cette campagne vous intéresse et si nous pouvons compter sur votre soutien. Les modalités de partenariat reste inchangées : Les associations s'engageant à diffuser 500 exemplaires
(soit une contribution de 125 euros) de la campagne peuvent prétendre devenir soutien de campagne, au delà de 2000 exemplaires (soit 500 euros), les associations sont partenaires à part entière.
Vous remerciant par avance,
Stéphen Kerckhove,
Coordinateur des campagnes
Agir pour l'Environnement
http://www.agirpourlenvironnement.org
Tél. 0140310299
********** Projet de campagne [4x4 = Zéro de conduite !]
********** · Pourquoi cette campagne ?Avec une progression des ventes avoisinnant les 20% pour le premier semestre 2004, les véhicules à 4x4 roues motrices ont le vent en poupe. Bénéficiant d'une publicité incessante, les 4x4 représentent désormais 5% du parc automobile français. Contre toute attente et malgré les dénégations des turiféraires de ces véhicules, ils sont majoritairement utilisés en milieu urbain pour des trajets courts. Leur inadpation est donc criante mais un laissé-faire idéologique maintient une chappe de plomb anti-écologique.
C'est ainsi qu'un effet de mode purement compulsif tout droit venu des Etats-Unis peut prospérer dans et à proximité des zones urbaines en asphyxiant les citadins s'acharnant à y vivre ! Pire, ces véhicules parmi les plus gourmants en carburant assèchent les derniers litres de pétrole disponibles tout en accroissant encore un peu plus nos émissions de gaz à effet de serre, responsable du dérèglement climatique. Avec un poids dépassant la tonne et demi, une
dimense hors de proprotion et une certaine incivilité caractérisé par des stationnements anarchiques permises par un bas de caisse surélevé, les 4x4 sont en partie responsable de l'insécurité routière ambiante.
Alors que le Gouvernement se penche sur cette question épineuse en tergiversant à l'aide de mesures dilatoires, le 4x4 devient une normalité sociale dès plus contestable. L'épuisement des ressources naturelles, le dérèglement climatique et l'insécurité routière persistante réclament des responsables politiques courageux à même de contester les pulsions mercantiles de certains automobilistes adeptes du toujours plus.
********** · Les demandes
L'annonce précipitée, par le Ministre de l'Ecologie, de la mise en ouvre prochaine d'un bonus-malus à l'achat de véhicule neuf a connu un enterrement de première classe suite aux pressions conjointes exercées par certains ministres relayant les recriminations des constructeurs automobiles. Face à ce lobbying inacceptable, nous demandons au Ministre de l'Ecologie et du Développement Durable, au Président de l'association des Maires de Grandes Villes de France et aux principaux constructeurs automobiles :
- de généraliser un affichage clair identifiant les véhicules les plus émetteurs de CO2 grâce à un étiquetage de A pour les mois émetteurs à F pour les plus polluants ;
- de proscrire des centres urbains les véhicules étiquetés dans les catégories D,E et F et limiter l'accès des véhicules classés B et C lors des pics de pollution de niveau 2
- de réintroduire une taxe annuelle frappant tous les véhicules particliers proportionnelle aux émissions de gaz à effet de serre, incluant les différentes options comme la climatisation
- de promouvoir, par l'intermédiaire d'incitations financières attractives type crédit d'impôt, les modes de déplacement écologiques comme la marche à pieds, le vélo, les rollers, les bus, tramways et métros [n°4] - d'imposer un message explicite sur tout support promotionnel ventant les mérites des 4x4 et autres véhicules polluants concernant les conséquences des émissions de gaz à effet de serre sur le dérèglement climatique
- d'accroître sensiblement le finacement des plans de déplacement
urbain et d'inciter les collectivités locales à se doter de plan de déplacement d'entreprises
********** · n°1 : 4x4. plus de pollution ?
Les véhicules à 4 roues motrices polarisent, à raison, l'attention des écologistes. Avec un argumentaire clef en main rédigé par leur fédération, les acharnés du 4x4 tentent de brouiller les pistes en comparant leur véhicule à des berlines et autres familiales dont les consomations avoisines parfois celles des 4x4. Loin de vouloir sombrer dans une stigmatisation, a priori, il est nécessaire d'objectiver la critique à l'aide de chiffres disponibles, en comparant ce qui peut être comparable.
A partir de données transmises par les constructeurs automobiles, il est ainsi possible d'établir un étiquetage incontestable reposant, non sur une catégorie de véhicules en particulier mais sur les émsissions de gaz à effet de serre et consommation de carburant de chaque véhicules.
Force est de constater que ces chiffres font apparaître les 4x4 en haut du classement des véhicules les plus polluants, quelque soient les dénégations maladroites des aficionados du macadame. Chiffres en main, il est ainsi possible d'identifier à l'aide d'un étiquetage clair et lisible les automobiles polluantes. Sans sombrer dans l'angélisme, il semble crédible de penser que nombre d'usagers de 4x4 n'ont pas eu accès à l'information leur permettant de savoir, préalablement à leur achat, que ce type de véhicule était plus polluant.
Grâce à un étiquetage complet et accessible, tout à chacun doit pouvoir comparer le prix d'achat ainsi que le prix de fonctionnement pour 10.000 kilomètres en cycle mixte et urbain ainsi que les rejets de CO2 et l'impact individuel que le futur acquéreur aura sur le climat et l'environnement. Sur le modèle des produits électroménagers, chaque véhicule doit être doté d'une lettre de A pour les moins polluants à F pour les plus émetteurs. Pour que cet étiquetage ne reste pas lettre morte, le Gouvernement doit aider
financièrement l'Ademe à organiser une grande campagne d'information sur le sujet.
********** · n°2 : Une société des pétrooliques anonymes
La jungle urbaine est peuplée d'Indiana Jones en mal d'espaces à conquérir. dont l'outil principal pour se déplacer est le 4x4 doté de pare buffle rutilant ! Cette mode grotesque prêterait à sourire si celle-ci 'entraînait pas une surconsommation démesuré de carburant frôlant pour certains modèles les 25 litres aux 100 kilomètres tout en rejetant pour chaque kilomètre parcouru l'équivalent d'un demi kilogramme de CO2 climatisation en fonctionnement !!!
Les collectivités locales ont le devoir de pallier l'absence de contrôle régalien en adoptant toutes les mesures permettant de limiter l'accès des véhicules particulièrement polluants. Sans attendre l'introduction d'un étiquetage permettant de séparer aisément le bon grain de livré, les agglomérations et villes densément peuplées peuvent, sur la base des données émises par l'Ademe, établir une liste des modèles très polluants à proscrire immédiatement de certaines zones et une deuxième liste moins
coercitive qui entrerait en application lors des pics de pollution de niveau 2.
Parce qu'il s'agit de sauver l'équivalent de 10.000 vies par an écourtées par une pollution atmosphérique de fond, parce qu'il s'agit également de limiter notre impact sur le dérèglement climatique et qu'enfin parce que nous n'avons pas le droit d'épuiser égoïstement les derniers barils de pétrole que nos enfants nous envierons en nous maudissant, un sevrage nécessaire doit nous conduire à réapprendre la simplicité, simplicité à mille lieux des chevauchées embouteillées des conducteurs de 4x4 en mal de paraître.
********** · n°3 : Malus gouvernemental ?
La supression de la vignette automobile a accru implicitement l'avantage de l'automobile sur d'autres modes de transport qui doivent directement payer leur infrastructure (comme le rail) ou n'entraînant pas de dommages environnemtaux collateraux que la société tente autant que faire se peut de réparer. Alors qu'il s'agirait au contraire d'internaliser les coûts environnementaux dans le prix d'achat et de fonctionnement d'un véhicule, les gouvernements successives s'acharnent à soutenir financièrement les usages polluants et ce au dépend de ceux préservant l'environnement.
Cette façon irresponsable de se défausser sur les générations futures relève d'un sentiment d'impuissance trop répendu chez les décideurs politiques. En considérant la possession de 4x4 et autres automobiles surpuissantes comme la reconnaissance d'une certaine réussite sociale plutôt que comme un état d'esprit générant une nuisance environnementale qu'il s'agit de limiter, notamment en zone urbaine, les ministres de l'économie, des transports et de l'environnement abdiquent devant la puissance d'un lobby regroupant les pétroliers, les constructeurs automobiles et les entreprises de travaux publics.
Une taxe annuelle aurait pourtant une véritable valeur pédagogique
en renchérissant les produits énergivores tout en guidant le consommateur vers des achats sans conséquences pour l'environnement. Cette taxe pour être acceptée doit être juste au regard d'un objectif politique reposant sur la préservation de notre planète. A ce titre, une taxe annuelle doit frapper les véhicules les plus polluants à partir de donnés objectives reposant sur les émissions de gaz à effet de serre de chaque véhicule mis sur le marché. Afin de ne pas minorer la réalité de ces émissions, le calcul des rejets doit prendre en compte l'ensemble des options qui ont un impact direct sur le dérèglement climatique, comme la climatisation installée de série sur plus de trois véhicules sur quatre !
********** · n°4 : Bonus écologique !
L'intérêt indiscutable du bonu/malus est le lien direct crée entre la taxe et son affectation. Par effet de vase communiquant, le malus équilibre le bonus. Pourtant, l'annonce de la création d'un bonus/malus doit être connexe de la prise de décision effective afin d'éviter des effets pervers difficilement contrôlables. En précipitant l'annonce de la création d'une telle taxe/incitation, le Gouvernement et le Ministre de l'Ecologie ont pri le risque de pousser les futurs acquéreurs de 4x4 à anticiper l'achat de véhicules
particulièrement polluants tout en incitant les automobilistes plus responsables à repousser le leur en attendant l'aide fiscale promise.
Il y a donc urgence à appliquer ce qui a été annoncé en juin 2004 ! D'autant que tout à chaucun mesure bien l'intérêt écologique à soutenir financièrement les pratiques écologiques comme la marche à pieds, les rollers, le vélo, les déplacements en bus, tramways et métros. Exclure ces modes déplacements du bonus reviendrait, une nouvelle fois, à aider des véhicules moins polluants. mais polluants quand même, et ce au dépend des modes de déplacement réellement écologiques.
Attendre un très hypothétique accord européen pour mettre en ouvre une telle mesure disqualifierait pour longtemps le Gouvernement auteur d'un tel effet d'annonce non suivi de mesures concrêtes.
********** · n°6 : Les financements en plan.
La gestion des transports en milieu urbain ne peut reposer exclusivement sur des incitations fiscales individuelles, fussent-t-elles très pertinentes ! C'est la raison pour laquelle les Plans de déplacement urbains, outil issu de la Loi sur l'Air adopté en 1995, obligent les villes de plus de 100.000 abitants à se doter de plan visant à réduire la pression automobile et offrir des alternatives écologiques.
Malgré l'intérêt d'outils reposant sur la subsidiarité, l'Etat, par son désengagement financier unilatéral, porte une lourde responsabilité. Depuis trois ans, les subventions d'investissement ont chuté, entraînant de fait une suspension d'un grand nombre de projets de transport en commun en site propre comme les tramways. Pourtant, tant que les infrastructures manqueront, les discours sur la pollution et ses conséquences resteront sans lendemain.
********** · + Encart sur l'accidentologie
L'insécurité routière produit des effets paradoxaux. A lieu de limiter une vitesse excessive en bridant des moteurs surpuissants, les constructeurs font preuve d'une imagination sans limite jouant la surenchère permanente entre les automobilistes et les autres usagers de la route. C'est ainsi que les 4x4 sont réputés plus sur pour le propriétaire dudit véhicule. sécurité acquise au dépend d'imprudents piétons ou cyclistes chez qui le risque de mortalité en trois fois supérieur si ce même 4x4 est impliqué dans un accident ! Claude GOT, accidentologue indique que « face à une Twingo ou une Clio, il y a une telle asymétrie de poids que l'on sait à l'avance où seront les morts en cas de collision. En ville, la prolifération de ces engins
polluants est une erreur manifeste. » En plaçant le conducteur au-dessus de la mêlé, celui-ci acquiert un sentiment de supériorité qui le conduit à accélérer imperceptiblement. Cette prise de hauteur aveugle corrélativement les autres usagers placés à l'arrière du 4x4. Les véhicules à quatre roues motrices ne sont donc ni plus sûr pour leur conducteur dont le
centre de gravité plus élevé entraîne un risque de tonneaux trois à quatre fois plus élevé, ni a fortiori pour les individus qui ont fait le choix de récuser la surenchère auto.tiste !
********** · Encart : PasDak !
Depuis 26 ans, le rallye ParisDakar fait l'apologie de véhicules surpuissants. A l'aide d'images scénarisées, les 4x4 transpercent des villages africains à des vitesses meurtrières ! Au travers d'étendus désertiques, le Rallye Dakar tente de contrebalancer la réalité triviale de l'embolie urbaine que connaissent chaque jour nombre de conducteurs dans des bouchons pestilentiels.
Par delà les mauvais exemples promus, ce rallye cherche à sublimer des véhicules surpuissants en opérant une synthèse un peu rapide entre l'usage quotidien des 4x4 et son image idéalisée par des partenaires télévisuels transformés en vulgaire VRP du secteur automobile.
Ces séances de publi-reportage, publicités déguisées de très longues durées, doivent connaître une réglementation équivalente aux spots publicitaires afin de limiter l'impact déplorable de ce type de spectacle.
********** · Pour en savoir plus :
Agence de l'environnement et de la Maîtrise de l'énergie :
http://www.ademe.fr
Ligue contre le violence routière :
http://www.violenceroutiere.org/
Réseau Action Climat France :
http://www.rac-f.org
Anti4x4 :
http://www.anti4x4.net
********** Les partenaires potentiels :
Clcv, Ligue contre la violence routière, Fnaut, Fubicy, Mdb, Greenpeace, Fondation JL Etienne, Fne, Rac-F, Que choisir, Amis de la
Terre, RAP, Le Publiphobe + Ligue de l'enseignement, Attac, Enda Tiers Monde, Confédération paysanne, 4D, FCPE, Mobilité piétonne, Rue de l'avenir, Les droits du piéton, La RevueDurable, Ekwo, Politis,
FFRP, FFCT, T&E, Legabiente, association suisse contre les 4x4, association belge contre les 4x4, association québécoise contre les 4x4...
********** Les cibles :
· Ministère de l'Ecologie et du développement durable
· Un constructeur automobile à choisir parmi une liste de cinq ou six possibles (Toyota, Mercedes, Land Rover, Jeep)
· Association des Maires des Grandes Villes de France
on va croiser des tas de nouveaux copains 
et pis on va devenir capables de faire un groupe de pression comme les chasseurs 
