Et hop! Un nouvel article surr les 4x4 dans Le Temps-Suisse
Posté : jeu. août 26, 2004 6:50 pm
Le journal Le Temps ([url]http:///www.letemps.ch[/url]), de Suisse, publie aujourd'hui ces deux articles de Luc Debraine. Le second est particulièrement intéressent.
Les 4 x 4 s'achètent une conduite à Verbier
Par Luc Debraine
Jeudi 26 août 2004
La station valaisanne accueille un salon dédié aux seuls véhicules tout-terrain, dont la place est aujourd'hui contestée en ville. Conscients de l'actuel climat passionnel, mais refusant d'être récupérés par les uns ou les autres, les organisateurs font attention où ils mettent les pneus. Reportage
De plus en plus critiqué en ville, le 4x4 prend l'air à Verbier, en pleine nature. Une forme de retour aux sources, en quelque sorte, pour ce véhicule conçu pour le tout-terrain. La station valaisanne accueille en effet jusqu'à dimanche un salon dédié aux voitures à transmission intégrale. La manifestation, la seule du genre en Suisse, en est à sa quatrième édition. Elle a pour l'occasion changé d'emplacement, augmenté sa superficie et multiplié les nouveautés ou attractions pour drainer le public le plus large possible. L'ambition des organisateurs semble sans limites: «Nous voulons à terme devenir le salon de Genève du 4x4, ou presque», sourit Claude Urfer, dont la responsabilité est d'attirer à Verbier les marques automobiles, via leurs concessionnaires cantonaux.
De fait, la plupart des constructeurs qui produisent des 4x4 exposent leurs nouveautés dans la station. Il y a bien sûr les modèles qui catalysent l'actuelle polémique, les «gros 4x4» surmotorisés autant que surdimensionnés. Le club de gros bras compte d'ailleurs un nouveau venu, le disgracieux Cadillac SRX à moteur V8 de 324 ch.
Mais le salon est l'occasion de découvrir la diversité des 4x4, étiquette large qui couvre des réalités automobiles très différentes les unes des autres. Sous les trois grandes tentes du salon, le visiteur peut apercevoir des puces automobiles à transmission intégrale, comme la nouvelle Fiat Panda, la Daihatsu Sirion ou la Subaru Justy. De plus en plus de breaks rehaussent leur centre de gravité et se mettent au 4x4, à l'exemple des premières suisses présentées au salon, l'Alfa Crosswagon Q4 et la Volvo V50 AWD. Les tout-terrain rustiques sont toujours présents sur le marché, comme l'antédiluvienne Lada russe (la moins chère du salon: 13 900 francs) ou le Land Rover Defender. Mentionnons encore les 4x4 de taille moyenne, tel le récent BMW X3, qui connaissent un succès croissant. Ou les utilitaires comme le Renault Kangoo.
Verbier tient bien sûr à son salon automobile spécialisé, qui lui permet d'attirer des milliers de visiteurs dans une période touristique plutôt creuse. La station caresse également dans le sens du poil ses habitués, nombreux à posséder de volumineux 4x4.
Au contraire du salon 4x4 de Val-d'Isère, qui permet aux passionnés de se défouler sur 200 hectares de montagne à 2700 mètres d'altitude, Verbier ne propose que 30 kilomètres d'itinéraires routiers en pleine montagne, dûment fléchés et contrôlés par la police. Pas question d'ouvrir ces pistes à tout un chacun: elles sont réservées, le temps du salon, aux clients potentiels des nouveaux modèles. Ces clients trouveront là une occasion unique d'essayer un 4x4 en pleine nature, dans de vraies conditions tout-terrain, tant est restrictive la réglementation en Suisse, surtout en ce qui concerne les routes forestières. Le «retour à la nature» évoqué en préambule trouve donc dans la réalité de singulières limitations. Rappelons que Mercedes a connu de sérieux ennuis lorsque la marque a proposé à ses fidèles des cours de conduite hivernale dans les Alpes vaudoises.
Les organisateurs du salon de Verbier ont, eux aussi, eu maille à partir avec les écologistes au début de l'histoire de leur manifestation. De longues séances de conciliations ont permis jusqu'à maintenant d'apaiser les tensions. Les organisateurs se gardent bien d'entrer dans l'actuelle polémique sur les 4x4, il est vrai circonscrite au milieu citadin. «Nous comprenons les arguments des uns et des autres, mais nous ne prenons pas position, note Pierre-Yves Delèze, responsable des relations publiques de Verbier/Bagnes Tourisme. Le responsable de Pro4x4, qui défend les propriétaires de véhicules tout-terrain, nous a invités à une conférence de presse. Nous avons refusé.»
Roland Pierroz, qui soutient la manifestation, juge, lui, que la polémique sur les 4x4 est avant tout politique, et doit être entrevue sous ce seul angle partisan. Le grand cuisinier de Verbier, travaillant en altitude, est lui-même un utilisateur de véhicules tout-terrain. D'opulents 4x4, genre Porsche Cayenne? Pas du tout: «Je n'aime pas être assis au-dessus des autres, dit Roland Pierroz. Cela vient peut-être de ma passion pour les voitures de sport, dans lesquelles on conduit au ras du sol. Moi, j'ai une Golf à transmission intégrale. Et notre service traiteur effectue ses livraisons partout dans la station en hiver avec une simple Subaru. Ces véhicules ne sont ni agressifs ni très chers, mais ils sont légers et ils passent partout.»
«4e salon 4x4», Verbier. Du 25 au 29 août, 10h-19h. Tél: 027/775 38 88
Plus dangereux que les véhicules traditionnels?
Selon une étude américaine, les occupants d'un véhicule automobile ont 11% plus de risque de se tuer à bord d'un 4 x 4 que dans une voiture conventionnelle.
L'a priori selon lequel les 4x4 sont plus sûrs que les autres véhicules est esquinté par les récentes statistiques de l'administration fédérale américaine. Selon la National Highway Traffic Safety Administration, les conducteurs ou passagers de 4x4 ont 11% plus de risque de se tuer que les occupants de voitures normales. Cet écart de sécurité est le plus important jamais enregistré aux Etats-Unis, pays d'où est partie l'actuelle mode européenne des véhicules tout-terrain, et où ils connaissent un succès toujours croissant (ils représentent aux Etats-Unis 27,2% des ventes automobiles sur les sept premiers mois de 2004, contre 26% pour 2003). Le fait que les Etats-Unis ne suivent pas, ou peu les progrès en matière de sécurité routière réalisés dans les pays développés est notamment imputé à la dangerosité des innombrables SUV (Sport Utility Vehicles) qui sillonnent les routes américaines.
La principale faiblesse de ces véhicules à haut centre de gravité, note l'administration fédérale, est leur propension à effectuer des tonneaux, un type d'accident qui peut avoir des conséquences particulièrement graves. Cette vulnérabilité a même été mise en évidence dans le cadre de l'actuelle campagne électorale aux Etats-Unis, lorsque rappel a été fait de la mort tragique du jeune fils de John Edwards, tué sur une autoroute après que son Jeep Grand Cherokee s'est retourné.
[¡]Ils partent facilement en tonneaux [/i]
Comme le résume Rae Tyson, un porte-parole du gouvernement cité par le New York Times, «Dans certains types de collisions, les occupants d'un 4x4 sont certes mieux protégés, mais ce gain est annulé par le fait que ces véhicules partent plus facilement en tonneaux.»
Selon l'agence américaine, il y a eu l'an dernier 16,42 morts parmi les occupants de 4x4 accidentés pour 100 000 immatriculations. La moyenne pour les voitures conventionnelles est plus faible avec 14,85 morts pour 100 000 immatriculations. Pour les pick-up, les statistiques pointent un taux de 15,17 morts par 100 000, alors que les monospaces s'avéraient plus sûrs avec 11,2 occupants tués, toujours par 100 000 véhicules enregistrés.
Le problème préoccupe tant le gouvernement américain qu'il a, pour la première fois, fait procéder à des tests de modèles de 4x4, qu'ils soient de grandes, moyennes ou petites tailles. Résultats: lors des tests de retournement, un tiers des modèles 2004 de 4x4 s'est dangereusement incliné sur deux roues. Notons qu'une part des véhicules testés n'est pas vendue en Suisse et que des modèles européens, comme le BMW X5, VW Touareg ou Porsche Cayenne n'ont pas été mis à l'épreuve par l'administration fédérale.
Le pire résultat a été obtenu par un nouveau véhicule tout-terrain de General Motors, le Saturn Vue, dont les suspensions se sont carrément cassées lors du test, tant sur la version à deux roues motrices que sur celle à transmission intégrale. Le Chevrolet Tahoe et plusieurs versions du Ford Explorer se sont révélés mauvais lors de l'épreuve, avec 26% de risque de retournement lors d'un accident. Par comparaison, et pour prendre des modèles vendus en Suisse, le Nissan Murano obtient un risque de retournement de 15,1%, le Volvo XC90 17,9%, le Chevrolet Trailblazer 19,1% et le Mazda Tribute 20,9%. Les classements complets sont disponibles sur le site http://www.safercar.gov
Les 4 x 4 s'achètent une conduite à Verbier
Par Luc Debraine
Jeudi 26 août 2004
La station valaisanne accueille un salon dédié aux seuls véhicules tout-terrain, dont la place est aujourd'hui contestée en ville. Conscients de l'actuel climat passionnel, mais refusant d'être récupérés par les uns ou les autres, les organisateurs font attention où ils mettent les pneus. Reportage
De plus en plus critiqué en ville, le 4x4 prend l'air à Verbier, en pleine nature. Une forme de retour aux sources, en quelque sorte, pour ce véhicule conçu pour le tout-terrain. La station valaisanne accueille en effet jusqu'à dimanche un salon dédié aux voitures à transmission intégrale. La manifestation, la seule du genre en Suisse, en est à sa quatrième édition. Elle a pour l'occasion changé d'emplacement, augmenté sa superficie et multiplié les nouveautés ou attractions pour drainer le public le plus large possible. L'ambition des organisateurs semble sans limites: «Nous voulons à terme devenir le salon de Genève du 4x4, ou presque», sourit Claude Urfer, dont la responsabilité est d'attirer à Verbier les marques automobiles, via leurs concessionnaires cantonaux.
De fait, la plupart des constructeurs qui produisent des 4x4 exposent leurs nouveautés dans la station. Il y a bien sûr les modèles qui catalysent l'actuelle polémique, les «gros 4x4» surmotorisés autant que surdimensionnés. Le club de gros bras compte d'ailleurs un nouveau venu, le disgracieux Cadillac SRX à moteur V8 de 324 ch.
Mais le salon est l'occasion de découvrir la diversité des 4x4, étiquette large qui couvre des réalités automobiles très différentes les unes des autres. Sous les trois grandes tentes du salon, le visiteur peut apercevoir des puces automobiles à transmission intégrale, comme la nouvelle Fiat Panda, la Daihatsu Sirion ou la Subaru Justy. De plus en plus de breaks rehaussent leur centre de gravité et se mettent au 4x4, à l'exemple des premières suisses présentées au salon, l'Alfa Crosswagon Q4 et la Volvo V50 AWD. Les tout-terrain rustiques sont toujours présents sur le marché, comme l'antédiluvienne Lada russe (la moins chère du salon: 13 900 francs) ou le Land Rover Defender. Mentionnons encore les 4x4 de taille moyenne, tel le récent BMW X3, qui connaissent un succès croissant. Ou les utilitaires comme le Renault Kangoo.
Verbier tient bien sûr à son salon automobile spécialisé, qui lui permet d'attirer des milliers de visiteurs dans une période touristique plutôt creuse. La station caresse également dans le sens du poil ses habitués, nombreux à posséder de volumineux 4x4.
Au contraire du salon 4x4 de Val-d'Isère, qui permet aux passionnés de se défouler sur 200 hectares de montagne à 2700 mètres d'altitude, Verbier ne propose que 30 kilomètres d'itinéraires routiers en pleine montagne, dûment fléchés et contrôlés par la police. Pas question d'ouvrir ces pistes à tout un chacun: elles sont réservées, le temps du salon, aux clients potentiels des nouveaux modèles. Ces clients trouveront là une occasion unique d'essayer un 4x4 en pleine nature, dans de vraies conditions tout-terrain, tant est restrictive la réglementation en Suisse, surtout en ce qui concerne les routes forestières. Le «retour à la nature» évoqué en préambule trouve donc dans la réalité de singulières limitations. Rappelons que Mercedes a connu de sérieux ennuis lorsque la marque a proposé à ses fidèles des cours de conduite hivernale dans les Alpes vaudoises.
Les organisateurs du salon de Verbier ont, eux aussi, eu maille à partir avec les écologistes au début de l'histoire de leur manifestation. De longues séances de conciliations ont permis jusqu'à maintenant d'apaiser les tensions. Les organisateurs se gardent bien d'entrer dans l'actuelle polémique sur les 4x4, il est vrai circonscrite au milieu citadin. «Nous comprenons les arguments des uns et des autres, mais nous ne prenons pas position, note Pierre-Yves Delèze, responsable des relations publiques de Verbier/Bagnes Tourisme. Le responsable de Pro4x4, qui défend les propriétaires de véhicules tout-terrain, nous a invités à une conférence de presse. Nous avons refusé.»
Roland Pierroz, qui soutient la manifestation, juge, lui, que la polémique sur les 4x4 est avant tout politique, et doit être entrevue sous ce seul angle partisan. Le grand cuisinier de Verbier, travaillant en altitude, est lui-même un utilisateur de véhicules tout-terrain. D'opulents 4x4, genre Porsche Cayenne? Pas du tout: «Je n'aime pas être assis au-dessus des autres, dit Roland Pierroz. Cela vient peut-être de ma passion pour les voitures de sport, dans lesquelles on conduit au ras du sol. Moi, j'ai une Golf à transmission intégrale. Et notre service traiteur effectue ses livraisons partout dans la station en hiver avec une simple Subaru. Ces véhicules ne sont ni agressifs ni très chers, mais ils sont légers et ils passent partout.»
«4e salon 4x4», Verbier. Du 25 au 29 août, 10h-19h. Tél: 027/775 38 88
Plus dangereux que les véhicules traditionnels?
Selon une étude américaine, les occupants d'un véhicule automobile ont 11% plus de risque de se tuer à bord d'un 4 x 4 que dans une voiture conventionnelle.
L'a priori selon lequel les 4x4 sont plus sûrs que les autres véhicules est esquinté par les récentes statistiques de l'administration fédérale américaine. Selon la National Highway Traffic Safety Administration, les conducteurs ou passagers de 4x4 ont 11% plus de risque de se tuer que les occupants de voitures normales. Cet écart de sécurité est le plus important jamais enregistré aux Etats-Unis, pays d'où est partie l'actuelle mode européenne des véhicules tout-terrain, et où ils connaissent un succès toujours croissant (ils représentent aux Etats-Unis 27,2% des ventes automobiles sur les sept premiers mois de 2004, contre 26% pour 2003). Le fait que les Etats-Unis ne suivent pas, ou peu les progrès en matière de sécurité routière réalisés dans les pays développés est notamment imputé à la dangerosité des innombrables SUV (Sport Utility Vehicles) qui sillonnent les routes américaines.
La principale faiblesse de ces véhicules à haut centre de gravité, note l'administration fédérale, est leur propension à effectuer des tonneaux, un type d'accident qui peut avoir des conséquences particulièrement graves. Cette vulnérabilité a même été mise en évidence dans le cadre de l'actuelle campagne électorale aux Etats-Unis, lorsque rappel a été fait de la mort tragique du jeune fils de John Edwards, tué sur une autoroute après que son Jeep Grand Cherokee s'est retourné.
[¡]Ils partent facilement en tonneaux [/i]
Comme le résume Rae Tyson, un porte-parole du gouvernement cité par le New York Times, «Dans certains types de collisions, les occupants d'un 4x4 sont certes mieux protégés, mais ce gain est annulé par le fait que ces véhicules partent plus facilement en tonneaux.»
Selon l'agence américaine, il y a eu l'an dernier 16,42 morts parmi les occupants de 4x4 accidentés pour 100 000 immatriculations. La moyenne pour les voitures conventionnelles est plus faible avec 14,85 morts pour 100 000 immatriculations. Pour les pick-up, les statistiques pointent un taux de 15,17 morts par 100 000, alors que les monospaces s'avéraient plus sûrs avec 11,2 occupants tués, toujours par 100 000 véhicules enregistrés.
Le problème préoccupe tant le gouvernement américain qu'il a, pour la première fois, fait procéder à des tests de modèles de 4x4, qu'ils soient de grandes, moyennes ou petites tailles. Résultats: lors des tests de retournement, un tiers des modèles 2004 de 4x4 s'est dangereusement incliné sur deux roues. Notons qu'une part des véhicules testés n'est pas vendue en Suisse et que des modèles européens, comme le BMW X5, VW Touareg ou Porsche Cayenne n'ont pas été mis à l'épreuve par l'administration fédérale.
Le pire résultat a été obtenu par un nouveau véhicule tout-terrain de General Motors, le Saturn Vue, dont les suspensions se sont carrément cassées lors du test, tant sur la version à deux roues motrices que sur celle à transmission intégrale. Le Chevrolet Tahoe et plusieurs versions du Ford Explorer se sont révélés mauvais lors de l'épreuve, avec 26% de risque de retournement lors d'un accident. Par comparaison, et pour prendre des modèles vendus en Suisse, le Nissan Murano obtient un risque de retournement de 15,1%, le Volvo XC90 17,9%, le Chevrolet Trailblazer 19,1% et le Mazda Tribute 20,9%. Les classements complets sont disponibles sur le site http://www.safercar.gov