SONDAGE SUISSE
Posté : dim. août 01, 2004 2:15 am
SONDAGE 73% des Suisses opposés à une interdiction des véhicules tout-terrain en ville
GILLES MARTIN
31 juillet 2004
En Images
» Les sondages
Si vous avez manqué le début
» Les 4x4 ont leurs croisés
Sur le web
» Stop aux gros 4x4
» Pro 4x4
» WWF Vaud
» ATE
» Link
Le maire de Londres veut interdire les 4x4 en ville. Bertrand Delanoë, à Paris, y a songé aussi. En Suisse, la députée verte Sylvia Leuenberger est intervenue au Parlement genevois et le conseiller communal veveysan Serge Ansermet a proposé une série de mesures pour limiter l'accès en ville aux gros véhicules tout-terrain. Relayées par un abondant courrier des lecteurs dans la presse, ces propositions ne séduisent cependant pas les Suisses, comme le montre un sondage réalisé pour «Le Matin dimanche». Ainsi, seuls 19% des Suisses sont favorables à une interdiction des 4x4 en ville. Toutes catégories confondues, le rejet est unanime. Mais les Romands (31%) sont néanmoins plus réceptifs que les Alémaniques (15%). «En Suisse allemande, les gens sont encore plus qu'ici harcelés par les talibans de l'écologie, ils en ont marre», commente Jean-Charles Kollros, porte-parole de Pro 4x4. Et d'ajouter: «Regardez la dernière proposition de la directrice des Travaux zurichoise, Dorothée Fierz, qui veut maintenant imposer un véritable péage sur les autoroutes et routes à fort trafic.»
Budgets disproportionnés
Les mesures dissuasives proposées notamment à Vevey par le secrétaire du WWF Vaud, Serge Ansermet, n'ont pas plus la cote: 64% des sondés se disent opposés à des mesures de découragement (taxes de parking ou prix des macarons plus élevé) pour les propriétaires de 4x4. Le secrétaire du WWF Vaud, qui préconise précisément de telles dispositions, se dit «étonné et surpris par ce résultat», qui s'explique, selon lui, par le manque d'information sur la consommation de ces véhicules et leur impact sur l'environnement, mais aussi le «matraquage publicitaire» des distributeurs automobiles, «aux budgets démesurés comparés à ceux des défenseurs de l'environnement comme l'ATE ou le WWF».
Si les mesures dissuasives n'ont pas la cote, Sylvia Leuenberger suggère, pour sa part, des mesures incitatives favorisant les petits véhicules, comme des places de parc de gabarit réduit à un prix plus avantageux ou une prime aux véhicules utilisant des énergies propres. Des mesures à financer, selon elle, par... des taxes plus élevées sur les grosses voitures. Pas sûr que les citoyens y soient prêts: d'une manière générale, le principe du pollueur-payeur (pourtant déjà largement pratiqué par le biais des taxes liées à la puissance des véhicules) ne convainc pas les Suisses. Ils sont 54% à le rejeter dans le cas particulier des 4x4. Les jeunes de 15 à 29 ans (44%) et les citadins (43%) sont néanmoins les plus favorables.
Représentant 16% du parc automobile suisse, les gros SUV (sport utility vehicles) donnent des boutons aux défenseurs de l'environnement. «Ces véhicules sont non seulement dangereux pour la couche d'ozone, mais aussi pour les autres usagers et les piétons», assène Sylvia Leuenberger, par qui le débat est arrivé sur la scène politique romande. «Malheureusement, il n'y a pas de réelle prise de conscience des dangers que représentent ces grosses voitures», déplore-t-elle. Pour Jean-Charles Kollros, la conclusion est tout autre: «Les automobilistes en ont marre de cet intégrisme, ces mesures sont anticonstitutionnelles. Ce sont les libertés individuelles qui sont bafouées.» Le propos est radical, certes, mais ce sondage tend à prouver qu'une majorité des Suisses partagent son opinion.
Sondage réalisé par l'institut Link, de Lausanne, du 19 au 20 juillet 2004, auprès d'un échantillon représentatif de 629 personnes.
Marge d'erreur: ± 4,1%.
© Le Matin Online
GILLES MARTIN
31 juillet 2004
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Le maire de Londres veut interdire les 4x4 en ville. Bertrand Delanoë, à Paris, y a songé aussi. En Suisse, la députée verte Sylvia Leuenberger est intervenue au Parlement genevois et le conseiller communal veveysan Serge Ansermet a proposé une série de mesures pour limiter l'accès en ville aux gros véhicules tout-terrain. Relayées par un abondant courrier des lecteurs dans la presse, ces propositions ne séduisent cependant pas les Suisses, comme le montre un sondage réalisé pour «Le Matin dimanche». Ainsi, seuls 19% des Suisses sont favorables à une interdiction des 4x4 en ville. Toutes catégories confondues, le rejet est unanime. Mais les Romands (31%) sont néanmoins plus réceptifs que les Alémaniques (15%). «En Suisse allemande, les gens sont encore plus qu'ici harcelés par les talibans de l'écologie, ils en ont marre», commente Jean-Charles Kollros, porte-parole de Pro 4x4. Et d'ajouter: «Regardez la dernière proposition de la directrice des Travaux zurichoise, Dorothée Fierz, qui veut maintenant imposer un véritable péage sur les autoroutes et routes à fort trafic.»
Budgets disproportionnés
Les mesures dissuasives proposées notamment à Vevey par le secrétaire du WWF Vaud, Serge Ansermet, n'ont pas plus la cote: 64% des sondés se disent opposés à des mesures de découragement (taxes de parking ou prix des macarons plus élevé) pour les propriétaires de 4x4. Le secrétaire du WWF Vaud, qui préconise précisément de telles dispositions, se dit «étonné et surpris par ce résultat», qui s'explique, selon lui, par le manque d'information sur la consommation de ces véhicules et leur impact sur l'environnement, mais aussi le «matraquage publicitaire» des distributeurs automobiles, «aux budgets démesurés comparés à ceux des défenseurs de l'environnement comme l'ATE ou le WWF».
Si les mesures dissuasives n'ont pas la cote, Sylvia Leuenberger suggère, pour sa part, des mesures incitatives favorisant les petits véhicules, comme des places de parc de gabarit réduit à un prix plus avantageux ou une prime aux véhicules utilisant des énergies propres. Des mesures à financer, selon elle, par... des taxes plus élevées sur les grosses voitures. Pas sûr que les citoyens y soient prêts: d'une manière générale, le principe du pollueur-payeur (pourtant déjà largement pratiqué par le biais des taxes liées à la puissance des véhicules) ne convainc pas les Suisses. Ils sont 54% à le rejeter dans le cas particulier des 4x4. Les jeunes de 15 à 29 ans (44%) et les citadins (43%) sont néanmoins les plus favorables.
Représentant 16% du parc automobile suisse, les gros SUV (sport utility vehicles) donnent des boutons aux défenseurs de l'environnement. «Ces véhicules sont non seulement dangereux pour la couche d'ozone, mais aussi pour les autres usagers et les piétons», assène Sylvia Leuenberger, par qui le débat est arrivé sur la scène politique romande. «Malheureusement, il n'y a pas de réelle prise de conscience des dangers que représentent ces grosses voitures», déplore-t-elle. Pour Jean-Charles Kollros, la conclusion est tout autre: «Les automobilistes en ont marre de cet intégrisme, ces mesures sont anticonstitutionnelles. Ce sont les libertés individuelles qui sont bafouées.» Le propos est radical, certes, mais ce sondage tend à prouver qu'une majorité des Suisses partagent son opinion.
Sondage réalisé par l'institut Link, de Lausanne, du 19 au 20 juillet 2004, auprès d'un échantillon représentatif de 629 personnes.
Marge d'erreur: ± 4,1%.
© Le Matin Online