Qui connît le problème.... ?
Posté : ven. juil. 09, 2004 1:37 pm
Quand loi et loisirs ne font pas bon ménage
Moto en forêt : Les pilotes réclament la liberté de circuler
Pour Jacques Lestrade, la concertation est indispensable et l'excès de zèle des agents de l'ONCFS doit cesser
D'un côté, quelque 500 pilotes d'enduro qui revendiquent leur liberté de circuler sur les chemins et en forêt. De l'autre, la loi, qui interdit la circulation des véhicules à moteur dans les espaces naturels. Le débat est engagé.
Week-end du 19 juin : les agents de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage procèdent à des contrôles massifs et des verbalisations dans le site protégé Natura 2000 entre Chenôve et Gevrey. Quads, motos, 4X4 sont visés, leurs pilotes risquent de 300 à 1 500 euros d'amende.
Un travail sur le respect
Cette action, relatée dans nos colonnes, a déclenché la colère des pilotes de moto d'enduro, qui dénoncent « la répression sauvage » de l'ONCFS et refusent d'être considérés comme « un fléau de la forêt ». Ils viennent même de lancer une pétition pour promouvoir l'enduro, loisir vert et sauvegarder leur « liberté de circuler ».
Pour défendre cette position, Jacques Lestrade, président du Moto Club de Val Vergy, ne manque pas d'arguments. La Bourgogne est un des berceaux de l'enduro, une activité née dans les années 1965/70 et qui comporte un pôle compétition important.
« Il y a environ 500 pratiquants en Côte-d'Or. Nous-mêmes avons déjà organisé de grandes compétitions, par exemple le Mondial d'enduro en 1998, avec toutes les autorisations et nous n'avons jamais eu de problèmes. Plusieurs pilotes du secteur sont champions du monde, comme Jean-Paul Charles ; il y a aussi Olivier Samofal, champion d'Europe et multi champion de France. »
Deuxième point : le respect de la nature. Le président ne tarit pas d'exemples quant aux efforts entrepris par les pilotes : motos immatriculées et homologuées avec pneus spéciaux pour rouler dans les chemins, plaisir de la balade et non de la vitesse, sorties en groupes réduits pour éviter les nuisances, entretien des voies, chasse aux « mauvais » motards, éducation des plus jeunes, etc.
Excès de zèle
« Nous distribuons le code de la piste édité par l'ONF et nous travaillons actuellement à la mise en place d'une charte de bonne conduite, comme cela se fait ailleurs. »
D'après M. Lestrade en effet, d'autres départements, également riches en pratiquants ont su trouver des arrangements avec les autorités. « Ce sont des zones où les loisirs verts ont été pris en compte économiquement. En Lozère, en Ardèche, il existe beaucoup de structures pour accueillir les motards, les quads, les cavaliers aussi. Dans les sites protégés, ils ont le droit de traverser. » Et de déplorer la présence envahissante depuis quelques semaines des agents de l'ONCFS dans les zones Natura 2000 en Côte-d'Or. « Un pilote qui veut passer de Fixin à l'arrière-côte, coupe par la zone. Et prend un PV. Nos compétiteurs n'osent plus s'entraîner par peur de la sanction. Le club, situé à Arcenant, est en bout de site : aujourd'hui, quand on sort de la cour, on a une amende ! Il faut que les agents arrêtent leur excès de zèle, parce que ça va finir par produire l'effet inverse. Les pilotes respectueux des règles qui vont se faire sanctionner risquent d'adopter finalement un comportement dangereux. »
Reconnaissance et communication
Le président du MC2V demande donc deux choses : Une reconnaissance réelle de l'activité, « d'autant que tous nos adhérents sont affiliés à la Fédération française de moto. » Et une concertation avec les autorités. « On veut savoir où on a le droit de passer, d'autant que la signalisation est parfois défaillante. Nous sommes d'accord pour qu'il y ait des zones protégées, mais on veut pouvoir circuler librement. Car le plus important pour éviter les nuisances de tous ordres, c'est de pouvoir se diluer sur un maximum de surface. Il y a une carence énorme au niveau de la communication. Mais la discussion et les concessions représentent la seule voie raisonnable pour progresser. » De fait, une réunion entre tous les acteurs de cette affaire devrait se tenir après les vacances.
Roselyne CHAPEAU
Les pratiquants de la moto d'enduro prônent le respect de l'environnement en général et de nombreux pilotes locaux détiennent des titres de championnat (photos BP-LD)
Moto en forêt : Les pilotes réclament la liberté de circuler
Pour Jacques Lestrade, la concertation est indispensable et l'excès de zèle des agents de l'ONCFS doit cesser
D'un côté, quelque 500 pilotes d'enduro qui revendiquent leur liberté de circuler sur les chemins et en forêt. De l'autre, la loi, qui interdit la circulation des véhicules à moteur dans les espaces naturels. Le débat est engagé.
Week-end du 19 juin : les agents de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage procèdent à des contrôles massifs et des verbalisations dans le site protégé Natura 2000 entre Chenôve et Gevrey. Quads, motos, 4X4 sont visés, leurs pilotes risquent de 300 à 1 500 euros d'amende.
Un travail sur le respect
Cette action, relatée dans nos colonnes, a déclenché la colère des pilotes de moto d'enduro, qui dénoncent « la répression sauvage » de l'ONCFS et refusent d'être considérés comme « un fléau de la forêt ». Ils viennent même de lancer une pétition pour promouvoir l'enduro, loisir vert et sauvegarder leur « liberté de circuler ».
Pour défendre cette position, Jacques Lestrade, président du Moto Club de Val Vergy, ne manque pas d'arguments. La Bourgogne est un des berceaux de l'enduro, une activité née dans les années 1965/70 et qui comporte un pôle compétition important.
« Il y a environ 500 pratiquants en Côte-d'Or. Nous-mêmes avons déjà organisé de grandes compétitions, par exemple le Mondial d'enduro en 1998, avec toutes les autorisations et nous n'avons jamais eu de problèmes. Plusieurs pilotes du secteur sont champions du monde, comme Jean-Paul Charles ; il y a aussi Olivier Samofal, champion d'Europe et multi champion de France. »
Deuxième point : le respect de la nature. Le président ne tarit pas d'exemples quant aux efforts entrepris par les pilotes : motos immatriculées et homologuées avec pneus spéciaux pour rouler dans les chemins, plaisir de la balade et non de la vitesse, sorties en groupes réduits pour éviter les nuisances, entretien des voies, chasse aux « mauvais » motards, éducation des plus jeunes, etc.
Excès de zèle
« Nous distribuons le code de la piste édité par l'ONF et nous travaillons actuellement à la mise en place d'une charte de bonne conduite, comme cela se fait ailleurs. »
D'après M. Lestrade en effet, d'autres départements, également riches en pratiquants ont su trouver des arrangements avec les autorités. « Ce sont des zones où les loisirs verts ont été pris en compte économiquement. En Lozère, en Ardèche, il existe beaucoup de structures pour accueillir les motards, les quads, les cavaliers aussi. Dans les sites protégés, ils ont le droit de traverser. » Et de déplorer la présence envahissante depuis quelques semaines des agents de l'ONCFS dans les zones Natura 2000 en Côte-d'Or. « Un pilote qui veut passer de Fixin à l'arrière-côte, coupe par la zone. Et prend un PV. Nos compétiteurs n'osent plus s'entraîner par peur de la sanction. Le club, situé à Arcenant, est en bout de site : aujourd'hui, quand on sort de la cour, on a une amende ! Il faut que les agents arrêtent leur excès de zèle, parce que ça va finir par produire l'effet inverse. Les pilotes respectueux des règles qui vont se faire sanctionner risquent d'adopter finalement un comportement dangereux. »
Reconnaissance et communication
Le président du MC2V demande donc deux choses : Une reconnaissance réelle de l'activité, « d'autant que tous nos adhérents sont affiliés à la Fédération française de moto. » Et une concertation avec les autorités. « On veut savoir où on a le droit de passer, d'autant que la signalisation est parfois défaillante. Nous sommes d'accord pour qu'il y ait des zones protégées, mais on veut pouvoir circuler librement. Car le plus important pour éviter les nuisances de tous ordres, c'est de pouvoir se diluer sur un maximum de surface. Il y a une carence énorme au niveau de la communication. Mais la discussion et les concessions représentent la seule voie raisonnable pour progresser. » De fait, une réunion entre tous les acteurs de cette affaire devrait se tenir après les vacances.
Roselyne CHAPEAU
Les pratiquants de la moto d'enduro prônent le respect de l'environnement en général et de nombreux pilotes locaux détiennent des titres de championnat (photos BP-LD)