Assez d'accord avec BipBip...
Ce qui gène GM, c'est pas directement le coût de la main d'oeuvre en europe de l'Ouest mais le fait que pour être encore plus vendre ils veulent baisser les prix en baissant les coûts de production plutôt que de baisser leur marge de bénéfice...De toutes façons en ce moment, plus les entreprise font du bénéfice, plus elles veulent encore en faire mais à un moment, cela ne marchera plus...
et bien c'est un peu plus compliqué que cela ....

dans un marché fortement concurrentiel comme l'automobile en Europe, la marge du constructeur n'est pas la donnée d'entrée du problème ....
En fait, les voitures se répartissent en segments de marché . Ce n'est pas une terminologie anodine . Ca veut dire que, telle clientèle est prête à mettre X euros et pas plus pour une voiture de tel type (segment), et plus ou moins suivant les gadgets qui sont avec. Il y a des enquêtes, des sondages, des études de marchés qui déterminent tout ça. Le prix de vente n’est pas fixé par le constructeur, mais par le marché / segment… On sait alors, par des études statistiques, dire quels sera le nombre maxi de véhicules qui seront vendus par pays et par centre de production. C’est quelque chose que l’on pourrait nommer la « stratégie » de l’entreprise.
De l’autre coté, il y a le prix de revient. Démarrer un nouveau véhicule, c’est un investissement énorme dés le départ. Il y a des budgets de recherche, d’étude, de développement, d’industrialisation etc … et ça, il faut l’avoir « en dispo » à chaque projet (c’est pas pour rien que les constructeurs se mettent tous à créer leur propre banque, car les banques peuvent emprunter beaucoup plus que les industriels ou particulier, en proportion des capitaux propres) . Cet investissement est à répartir sur toute la production (d’où l’importance énorme de savoir bien estimer son marché) Les fonds de roulements nécessaires au bon fonctionnement dépassent les 20 milliards d’euros annuel pour un constructeur Français par exemple. Et pourtant, les équipementiers en prennent une part de plus en plus grande…. (équipementier : fournisseur de composants ou sous ensembles, pouvant être fabriqués dans n’importe quel pays ) . A cela , rajouter le prix des pièces achetées (environ 80% du prix de revient, le prix de ces pièces incluant les coûts de fabrication du fournisseur et sa marge) , le coût d’assemblage du véhicule (usine terminale : assemblage sur la caisse + peinture) et vous avez le prix de revient.
Mais, il en reste … parce que là, avec le prix de revient, on est tout juste à 50% du prix de vente en concession …. Scoop hein ? qui c’est qui vient après ?
- la TVA …..
- la publicité (budgets énormes)
- les frais administratifs ( tous les locaux des sièges du groupe, des marques , et les gens qui vont avec dont le PDG… )
- et…. J’en passe …
je ne sais pas si vous arrivez à imaginer ce que représente la TVA dans le monde automobile …. L’état ne fait que encaisser , sans rien faire, sans rien construire, si ce n’est des lois à la con qui viennent foutre en l’air toutes les prévisions du départ …. Merci le gouvernement…. Et dire qu’on les paye …
Du prix du marché, vous déduisez ce prix calculé , et vous avez la marge du constructeur …. Et là, ou le projet est rentable, ou il ne l’est pas . S’il ne l’est pas, c’est soit poubelle, soit un véhicule « prestige » qui donnera une image de marque.
La marge moyenne des constructeurs en Europe se situe entre 3 et 5% du CA . Le constructeur le plus rentable, c’est TOYOTA (8 ou 9%) mais, Toyota n’est pas que sur le marché fortement concurrentiel européen…
Alors, vous vous doutez bien que l’on attend pas la veille du démarrage d’un véhicule pour s’apercevoir qu’il n’est pas rentable … (pas rentable : ne veut pas forcément dire qu’il est vendu à perte, mais que le retour sur investissement n’est pas assez tôt par exemple, pour pouvoir financer d’autres projets etc … ) C’est pour cela que la conception est dite « à coûts objectifs » . Dès l’amont du projet, les objectifs et répartitions des coûts sont figés pour une rentabilité donnée. Et chaque sortie de piste c’est la marge qui prend ….
Alors, quand je dis qu’il va falloir gérer la décroissance…. Ca veut dire en 1er : comment payer les dettes … Parce que, la fuite en avant, c’est ça ! ! ! et le 1er qui est dans la merde, c’est l’état…. rassurez vous, si nos politiciens « essayent » de trouver des solutions, c’est pas pour nous, c’est pour la dette de l’état (qui dépasse les 1000 milliards d’euros je crois…. Je sais même plus ) . La solution immédiate : réduire ses coûts, tout faire en chine… et la spirale de l’effondrement arrive. Le pire, c’est qu’on en est pas encore là, mais déjà en chine… Inutile de dire qu’il n’y aura plus que les fonctionnaires à travailler en France … et encore, même pas sûr….
C’est ça la politique de croissance : l’avancée inéluctable vers le chaos , comme Citroën en 1934.
Pourquoi suivons nous cette voie ? je vous le dirai un peu plus tard …. Mais nous sommes conditionnés pour ça.
Houp’s…… un peu long …
