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Posté : ven. oct. 31, 2008 7:31 pm
SSANGYONG EST LA MARQUE DONT LES VENTES ONT LE PLUS CHUTE
31 octobre 2008
Ssangyong est la marque dont les ventes ont le plus chuté en France sur les neuf premiers mois de l’année (- 85 %) ; le spécialiste coréen du 4x4 s’avère la première victime du malus écologique, devant Land Rover (- 44 %) et Jeep (- 39 %), souligne LE FIGARO (31/10/08
Jeudi 30 Octobre 2008
Le malus fait leur malheur !
Longtemps, Land Rover, Jeep, Subaru et SsangYong ont surfé sur la vague du 4 x 4. La déferlante contraire du malus écologique provoque maintenant leur reflux.
Un Noël extraordinaire en 2007 !
Ils étaient devenus la coqueluche du marché. Toutes les marques généralistes, même les françaises, ont donc ajouté un SUV à leur gamme. Mais, depuis janvier, le malus écologique a provoqué un brutal retournement des goûts du public. Hier triomphants, les 4 x 4 sont désormais regardés comme les moutons noirs de l'automobile. Une catastrophe pour les quatre marques à ne proposer en devanture que des véhicules à transmission intégrale. Sur les neuf premiers mois de l'année, leurs chiffres ont plongé dans le rouge : - 33% pour Subaru sans la petite Justy deux roues motrices lancée en octobre 2007, - 39% pour Jeep, - 44% pour Land Rover, - 85% pour SsangYong.
Effectifs réduits
« La chute a été supérieure à celle escomptée, témoigne Marc Luini, patron de Land Rover France. J'avais prévu 7 000 ventes en 2008, après 8 500 en 2007. Nous finirons l'année autour de 5 000 ». 750 € de malus sur un Freelander, voire 2 600 € sur un Range, ce n'est pourtant la mer à boire pour un 4 x 4 haut de gamme.
Et les constructeurs savent effacer l'ardoise par un geste commercial. « Oui, mais le malus a joué un rôle psychologique : cette taxe écologique est perçue par le public comme une taxe citoyenne, et celui qui la paie pour un mauvais citoyen.
Ensuite, son effet a été amplifié par un contexte défavorable : prix du pétrole, crise financière. Enfin, les opinions divergentes exprimées au sein du gouvernement par Jean-Louis Borloo, ministre de l'Écologie et de l'Énergie et par Éric Woerth, ministre du Budget, n'ont rien arrangé. Jusqu'à fin septembre, les automobilistes ne savaient pas si le malus serait payable une seule fois, ou chaque année. Ils ont donc différé leur achat ».
Dans la tempête, les marques spécialisées 4 x 4 ont réduit la voilure. « Compte tenu des immatriculations anticipées de décembre 2007 (lire encadré), nous sommes en 2008 sur un rythme de 100 factures par mois, poursuit Jean-François Pardé, président de SsangYong France. Soit 1 200 ventes, contre 3 873 en 2007. Nous avons réduit les effectifs du siège. Nos budgets sont dirigés vers le réseau, pour l'aider à compenser le malus. Et nous sommes très vigilants sur les stocks. Car arrivent en concession les modèles commandés quand nous vendions 300 voitures par mois... »
SsangYong et Subaru sont des compléments d'activité pour les concessionnaires qui les diffusent. Le réseau Jeep distribue aussi Chrysler et Dodge. Les concessions Land Rover sont couplées avec des points de ventes Jaguar ou Volvo. Le recul d'une marque peut ainsi être rattrapé par la bonne tenue d'une autre. Mais tous les intervenants le disent : baisse des ventes de 4 x 4, stocks en hausse, commissions réduites par la reprise du malus, les concessions juste à l'équilibre l'an passé risquent de passer sous la ligne de flottaison au bilan 2008...
Au delà, même si les ventes de 4 x 4 n'atteindront plus jamais les niveaux atteints dans un passé récent, ces quatre marques entrevoient un avenir plus doux. SsangYong attend le C200 pour septembre 2009 : un SUV à caisse autoporteuse, traction ou 4 x 4, 2.0 TD 175 ch en position transversale. Jeep mise sur un hybride diesel en 2010. Land Rover travaille sur les moteurs hybrides, des carrosseries en aluminium afin de diminuer le poids, et peaufine le concept LRX : mêmes dimensions que le Freelander, en plus routier.
Subaru, enfin, a accueilli comme une bénédiction l'arrivée d'un diesel 2.0 : « Jusqu'au Mondial, il n'était disponible que sur la Legacy et n'a donc pas donné sa pleine mesure, constate Thierry Gillard, P-DG de Subaru France. Mais sans lui, entre malus et gamme 100% essence, Subaru serait devenu une secte d'adorateurs de l'Impreza STI... »
Deux roues motrices
A terme, il resterait bien une solution pour les spécialistes du 4 x 4 : renoncer au dogme de la transmission intégrale. Après tout, les versions deux roues motrices représentent 85% des ventes du Nissan Qashqai. Stéphane Labous, patron de Chrysler France, n'envisage pas cette issue : « Le Wrangler, icône de la marque, est la Jeep la moins touchée par la crise du 4 x 4, car il s'adresse à un public rationnel, qui veut un véritable tout-terrain. Les Jeep à venir seront hybrides, mais continueront d'avoir quatre roues motrices ».
Même opinion chez Marc Luini : « Je croise des regards hostiles quand je roule en Range Rover. En Defender, jamais, car son utilité est bien comprise. La clientèle passée au 4 x 4 par effet de mode ne reviendra peut-être pas, ce qui incitera à mon avis les marques généralistes à se retirer. Mais celle qui a vraiment besoin d'un tout terrain restera fidèle à Toyota, Jeep, et Land Rover. bien sûr ».
Xavier Chimits
© L'argus de l'automobile. Tous droits de reproduction réservés
31 octobre 2008
Ssangyong est la marque dont les ventes ont le plus chuté en France sur les neuf premiers mois de l’année (- 85 %) ; le spécialiste coréen du 4x4 s’avère la première victime du malus écologique, devant Land Rover (- 44 %) et Jeep (- 39 %), souligne LE FIGARO (31/10/08
Jeudi 30 Octobre 2008
Le malus fait leur malheur !
Longtemps, Land Rover, Jeep, Subaru et SsangYong ont surfé sur la vague du 4 x 4. La déferlante contraire du malus écologique provoque maintenant leur reflux.
Un Noël extraordinaire en 2007 !
Ils étaient devenus la coqueluche du marché. Toutes les marques généralistes, même les françaises, ont donc ajouté un SUV à leur gamme. Mais, depuis janvier, le malus écologique a provoqué un brutal retournement des goûts du public. Hier triomphants, les 4 x 4 sont désormais regardés comme les moutons noirs de l'automobile. Une catastrophe pour les quatre marques à ne proposer en devanture que des véhicules à transmission intégrale. Sur les neuf premiers mois de l'année, leurs chiffres ont plongé dans le rouge : - 33% pour Subaru sans la petite Justy deux roues motrices lancée en octobre 2007, - 39% pour Jeep, - 44% pour Land Rover, - 85% pour SsangYong.
Effectifs réduits
« La chute a été supérieure à celle escomptée, témoigne Marc Luini, patron de Land Rover France. J'avais prévu 7 000 ventes en 2008, après 8 500 en 2007. Nous finirons l'année autour de 5 000 ». 750 € de malus sur un Freelander, voire 2 600 € sur un Range, ce n'est pourtant la mer à boire pour un 4 x 4 haut de gamme.
Et les constructeurs savent effacer l'ardoise par un geste commercial. « Oui, mais le malus a joué un rôle psychologique : cette taxe écologique est perçue par le public comme une taxe citoyenne, et celui qui la paie pour un mauvais citoyen.
Ensuite, son effet a été amplifié par un contexte défavorable : prix du pétrole, crise financière. Enfin, les opinions divergentes exprimées au sein du gouvernement par Jean-Louis Borloo, ministre de l'Écologie et de l'Énergie et par Éric Woerth, ministre du Budget, n'ont rien arrangé. Jusqu'à fin septembre, les automobilistes ne savaient pas si le malus serait payable une seule fois, ou chaque année. Ils ont donc différé leur achat ».
Dans la tempête, les marques spécialisées 4 x 4 ont réduit la voilure. « Compte tenu des immatriculations anticipées de décembre 2007 (lire encadré), nous sommes en 2008 sur un rythme de 100 factures par mois, poursuit Jean-François Pardé, président de SsangYong France. Soit 1 200 ventes, contre 3 873 en 2007. Nous avons réduit les effectifs du siège. Nos budgets sont dirigés vers le réseau, pour l'aider à compenser le malus. Et nous sommes très vigilants sur les stocks. Car arrivent en concession les modèles commandés quand nous vendions 300 voitures par mois... »
SsangYong et Subaru sont des compléments d'activité pour les concessionnaires qui les diffusent. Le réseau Jeep distribue aussi Chrysler et Dodge. Les concessions Land Rover sont couplées avec des points de ventes Jaguar ou Volvo. Le recul d'une marque peut ainsi être rattrapé par la bonne tenue d'une autre. Mais tous les intervenants le disent : baisse des ventes de 4 x 4, stocks en hausse, commissions réduites par la reprise du malus, les concessions juste à l'équilibre l'an passé risquent de passer sous la ligne de flottaison au bilan 2008...
Au delà, même si les ventes de 4 x 4 n'atteindront plus jamais les niveaux atteints dans un passé récent, ces quatre marques entrevoient un avenir plus doux. SsangYong attend le C200 pour septembre 2009 : un SUV à caisse autoporteuse, traction ou 4 x 4, 2.0 TD 175 ch en position transversale. Jeep mise sur un hybride diesel en 2010. Land Rover travaille sur les moteurs hybrides, des carrosseries en aluminium afin de diminuer le poids, et peaufine le concept LRX : mêmes dimensions que le Freelander, en plus routier.
Subaru, enfin, a accueilli comme une bénédiction l'arrivée d'un diesel 2.0 : « Jusqu'au Mondial, il n'était disponible que sur la Legacy et n'a donc pas donné sa pleine mesure, constate Thierry Gillard, P-DG de Subaru France. Mais sans lui, entre malus et gamme 100% essence, Subaru serait devenu une secte d'adorateurs de l'Impreza STI... »
Deux roues motrices
A terme, il resterait bien une solution pour les spécialistes du 4 x 4 : renoncer au dogme de la transmission intégrale. Après tout, les versions deux roues motrices représentent 85% des ventes du Nissan Qashqai. Stéphane Labous, patron de Chrysler France, n'envisage pas cette issue : « Le Wrangler, icône de la marque, est la Jeep la moins touchée par la crise du 4 x 4, car il s'adresse à un public rationnel, qui veut un véritable tout-terrain. Les Jeep à venir seront hybrides, mais continueront d'avoir quatre roues motrices ».
Même opinion chez Marc Luini : « Je croise des regards hostiles quand je roule en Range Rover. En Defender, jamais, car son utilité est bien comprise. La clientèle passée au 4 x 4 par effet de mode ne reviendra peut-être pas, ce qui incitera à mon avis les marques généralistes à se retirer. Mais celle qui a vraiment besoin d'un tout terrain restera fidèle à Toyota, Jeep, et Land Rover. bien sûr ».
Xavier Chimits
© L'argus de l'automobile. Tous droits de reproduction réservés