Suisse: ce que pense notre président
Posté : lun. mai 22, 2006 10:39 am
Paru dimanche dans un de nos canards romands:
4x4: comme des molosses!
L'initiative populaire des jeunes Verts pour limiter les 4x4 n'est pas pour déplaire au président de la Confédération. Selon lui, ces «chars d'assaut» flattent les sentiments de domination et l'envie d'impressionner l'autre, comme la possession de chiens de combat.
Les jeunes écologistes en ont ras le bol de ces 4x4 qui polluent et qui sont dangereux. Ils veulent bannir, au moyen d'une initiative, ces voitures tous-terrains des routes helvétiques, sauf pour ceux qui en ont besoin professionnellement. De leur côté, les Verts genevois proposent la création d'une carte de mobilité qui coûterait 450 fr. par an. Une taxe qui frapperait les automobilistes qui utilisent les routes cantonales entre 6 heures et 21 heures. Par contre, les transports publics seraient gratuits pour les détenteurs de la carte. Des solutions qui ne sont pas pour déplaire à Moritz Leuenberger. Le ministre des Transports propose déjà d'envoyer les véhicules des chauffards à la casse.
Moritz Leuenberger, soutiendrez-vous l'initiative des jeunes écologistes?
La réalité est qu'on ne peut pas simplement éliminer les 4 x 4 de nos routes. Parler de ces engins est d'ailleurs trompeur. Il en existe de multiples catégories, de petites voitures aux vrais chars d'assaut. A mon sens, il faut plutôt retenir les critères de consommation ou de sécurité pour tous les véhicules et élaborer des systèmes incitatifs.
Le Conseil fédéral a rejeté le système bonus-malus. Rien à faire?
La politique consiste aussi dans la recherche constante de nouvelles voies. Mon département élabore en ce moment un ensemble de critères pour les véhicules. Il s'agit d'établir un bilan de la consommation, de la pollution, du bruit et de tenir compte des effets sur la santé. Ces critères permettront aux cantons de prendre des mesures incitatives, en adaptant par exemple leur système d'imposition.
C'est tout ce que propose l''Etat?
Il ne faut pas tout attendre de l'Etat. Il ne peut pas éliminer l'agressivité au volant, les comportements irresponsables, le désir de domination. L'Etat peut intervenir en définissant les règles du jeu. Il formule les prescriptions en matière de sécurité et d'environnement, par exemple. Il peut proposer des mesures de sécurité routière, comme le 0,5 pour mille. Mais tout ne se règle pas par des lois. La responsabilité individuelle reste essentielle.
Comprenez-vous cet engouement pour les gros 4x4?
Non, vraiment pas. La plupart du temps, il n'est pas nécessaire d'en posséder un. Tous les propriétaires de ces véhicules n'habitent pas un chalet de montagne à 2500 mètres d'altitude relié par un chemin en terre battue sur un versant en dévers. Il n'y a que des conducteurs vraiment inexpérimentés pour avoir besoin d'un gros 4x4 pour escalader les trottoirs ou vaincre les gendarmes couchés au coeur des cités.
Une mode plus qu'une nécessité?
A mon avis, c'est même plus profond que cela. On se trouve avec ces véhicules au-dessus des autres automobilistes, sur une sorte d'Olympe du trafic. Il en résulte un fort sentiment de domination. Il y a certainement aussi parfois cette volonté profonde de vouloir impressionner l'autre, un phénomène s'apparentant à la possession de chiens de combat.
A Genève, les Verts lancent l'idée d'un abonnement pour les voitures et les transports publics. La solution?
L'esprit des initiants me plaît. Ils veulent faire tomber les barrières entre défenseurs de la route et des transports publics. C'est absolument nécessaire pour résoudre aujourd'hui les questions de mobilité individuelle et les problèmes environnementaux. Toute notre politique des transports va dans ce sens. Transférer les camions de la route au rail, désengorger les agglomérations, améliorer le réseau des trains.
La Suisse est sur la bonne voie?
Absolument. L'Europe nous envie notre politique des transports. Je l'ai encore constaté récemment à Sedrun, lors de la visite du commissaire européen aux Transports, Jacques Barrot, et à Dublin, où les ministres européens des Transports se sont rencontrés.
4x4: comme des molosses!
L'initiative populaire des jeunes Verts pour limiter les 4x4 n'est pas pour déplaire au président de la Confédération. Selon lui, ces «chars d'assaut» flattent les sentiments de domination et l'envie d'impressionner l'autre, comme la possession de chiens de combat.
Les jeunes écologistes en ont ras le bol de ces 4x4 qui polluent et qui sont dangereux. Ils veulent bannir, au moyen d'une initiative, ces voitures tous-terrains des routes helvétiques, sauf pour ceux qui en ont besoin professionnellement. De leur côté, les Verts genevois proposent la création d'une carte de mobilité qui coûterait 450 fr. par an. Une taxe qui frapperait les automobilistes qui utilisent les routes cantonales entre 6 heures et 21 heures. Par contre, les transports publics seraient gratuits pour les détenteurs de la carte. Des solutions qui ne sont pas pour déplaire à Moritz Leuenberger. Le ministre des Transports propose déjà d'envoyer les véhicules des chauffards à la casse.
Moritz Leuenberger, soutiendrez-vous l'initiative des jeunes écologistes?
La réalité est qu'on ne peut pas simplement éliminer les 4 x 4 de nos routes. Parler de ces engins est d'ailleurs trompeur. Il en existe de multiples catégories, de petites voitures aux vrais chars d'assaut. A mon sens, il faut plutôt retenir les critères de consommation ou de sécurité pour tous les véhicules et élaborer des systèmes incitatifs.
Le Conseil fédéral a rejeté le système bonus-malus. Rien à faire?
La politique consiste aussi dans la recherche constante de nouvelles voies. Mon département élabore en ce moment un ensemble de critères pour les véhicules. Il s'agit d'établir un bilan de la consommation, de la pollution, du bruit et de tenir compte des effets sur la santé. Ces critères permettront aux cantons de prendre des mesures incitatives, en adaptant par exemple leur système d'imposition.
C'est tout ce que propose l''Etat?
Il ne faut pas tout attendre de l'Etat. Il ne peut pas éliminer l'agressivité au volant, les comportements irresponsables, le désir de domination. L'Etat peut intervenir en définissant les règles du jeu. Il formule les prescriptions en matière de sécurité et d'environnement, par exemple. Il peut proposer des mesures de sécurité routière, comme le 0,5 pour mille. Mais tout ne se règle pas par des lois. La responsabilité individuelle reste essentielle.
Comprenez-vous cet engouement pour les gros 4x4?
Non, vraiment pas. La plupart du temps, il n'est pas nécessaire d'en posséder un. Tous les propriétaires de ces véhicules n'habitent pas un chalet de montagne à 2500 mètres d'altitude relié par un chemin en terre battue sur un versant en dévers. Il n'y a que des conducteurs vraiment inexpérimentés pour avoir besoin d'un gros 4x4 pour escalader les trottoirs ou vaincre les gendarmes couchés au coeur des cités.
Une mode plus qu'une nécessité?
A mon avis, c'est même plus profond que cela. On se trouve avec ces véhicules au-dessus des autres automobilistes, sur une sorte d'Olympe du trafic. Il en résulte un fort sentiment de domination. Il y a certainement aussi parfois cette volonté profonde de vouloir impressionner l'autre, un phénomène s'apparentant à la possession de chiens de combat.
A Genève, les Verts lancent l'idée d'un abonnement pour les voitures et les transports publics. La solution?
L'esprit des initiants me plaît. Ils veulent faire tomber les barrières entre défenseurs de la route et des transports publics. C'est absolument nécessaire pour résoudre aujourd'hui les questions de mobilité individuelle et les problèmes environnementaux. Toute notre politique des transports va dans ce sens. Transférer les camions de la route au rail, désengorger les agglomérations, améliorer le réseau des trains.
La Suisse est sur la bonne voie?
Absolument. L'Europe nous envie notre politique des transports. Je l'ai encore constaté récemment à Sedrun, lors de la visite du commissaire européen aux Transports, Jacques Barrot, et à Dublin, où les ministres européens des Transports se sont rencontrés.