
Un froggy dans le bush australien
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re: Un froggy dans le bush australien
nuggets a écrit :
Rapport à une autre passion, dans la vraie vie. J'adore ces installations désaffectées

re: Un froggy dans le bush australien
Bonsoir,récit passionnant merçi de faire réver



SUZUKI VITARA ALLGRIP
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re: Un froggy dans le bush australien
« Deux heures P.M. mon voisin de camping, Bryan, me propose une sortie avec son véhicule à une trentaine de km.
Ca ne m’enchante guère, j’ai l’habitude de partir avec mon 4x4 avec tout mon barda
J’accepte, mais à contre cœur.
Le paysage devant nous est immense, à perte de vue des arbres. Je ne connaissais pas du tout ce coin.
Une fois arriver, je prépare mon matériel et constate que j’ai oublié mon GPS.
Il n’y pas trente six solutions, il va falloir que je prospecte à vue du véhicule.
Bryan part de son coté nous nous donnons rendez-vous vers cinq six heures
Première alerte, je creuse, un rubbish. (Poubelle, ne pas confondre avec rubis).
Je surveille toujours du coin de l’œil le 4x4.
Deuxième alerte, toujours du rubbish
Je m’éloigne de plus en plus et il arrive ce qu’il devait arriver
« BIPPP!!! !!! je ne vois plus le 4x4 »
Pas d’affolement.
J’essaie de retrouver le dernier trou creusé d’où je voyais encore le véhicule.
Ni trou. Ni 4x4
Cela fait une bonne demi heure que je suis dans la panasse, l’angoisse commence à me prendre.
J’appelle, mais l’autre tordu, (je commence à lui en vouloir), avec ses écouteurs sur les oreilles doit rien entendre
Je décide de bouger le moins possible, mais l’attente est très longue et je ne peux m’empêcher de temps en temps de faire quelques pas dans une direction pour revenir dans une autre, ce qui finit par complètement me désorienter.
Le jour baisse, mon collègue devrait avoir terminer de prospecter..
« HHHHHEEEELLLPPP !!!!HHHHHEEEEEELLLLLPPPP »
« BBBBRRRRYYYYAAAANNNNNNN »
Apres chaque appel, je fais le silence pendant quelques secondes pour intercepter une hypothétique réponse. Toujours rien.
La nuit est tombée, la température passe d’une trentaine de degrés à une vingtaine cela n’a l’air de rien mais moi je me caille.
La fatigue, l’angoisse, la soif, le froid, avec tout ça je commence à avoir le moral en dessous du zéro.
Je me dis que mon collègue va sûrement allumer un feu pour signaler sa présence.
Je grimpe à un arbre, pour essayer de mieux voir mais je me retrouve au milieu des feuillages.
Comme poste d’observation c’est pas la panacée !
Un petit vent c’est levé ce qui accentue la sensation de froid, en tee shirt, short et sandalettes c’est loin d’être le confort.
Pour me protéger de la froidure, je ramasse des branches mortes et je bâtis un semblant de paravent.
A l’abri le réconfort est de courte durée.
Je stresse à mort, recroquevillé sur moi-même adossé a un tronc d’arbre, à soixante berges je pleure comme un gosse.
Je maudis l’Australie, la détection, mon collègue, le monde entier.
Une ou deux fois l’an on retrouve un véhicule abandonné dans le bush mais rarement le gars.
J’ai du mal à me voir bouffer par un prédateur.
C’est pas possible je dois faire un cauchemar, tout à l’heure je vais me réveiller.
Je ravale mes larmes, je me lève, d’avoir chialé m’a fait du bien, j’ai vidé mon trop plein émotionnel.
J’analyse la situation, en lisant ça fait très académique, ordonné. Sur le terrain chaque pensées sont accompagnées d’une bordée de jurons.
Ca réconforte.
Allons-y pour l’analyse: En partant du village, je sais à peu prés la direction dans laquelle on s’est dirigé.
La difficulté c’est qu’avec la nuit, le ciel nuageux et les vires vires que je me suis payé en détectant, il est impossible de me situer.
Mes gros problèmes pour le moment c’est la soif et le froid et ce n’est pas en restant ici que je les dénouerais.
Des pistes, quelques direction que je me dirige, je tomberais fatalement sur une, maintenant, il se peut que celle ci ne soit pas fréquentée et qu’il ne passe personne pendant des jours.
J’opte quand même pour cette solution.
Mon détecteur sur l’épaule, je trace en me faufilant entre les arbres.
Au bout d’un certain temps, une idée me vient en tête.
Dans toute la région aurifère du West Australia (a peu près grande comme la France)on fait des milliers de carottages pour chercher différents minerais.
Je me dis que les gars doivent aussi travailler de nuit et qu’avec les phares et les bruit des moteurs cela devrait me guider.
A taton, j’essaie de trouver un arbre un peu plus haut que les autres mais dans cette nuit d’encre il est impossible de voir quoi que se soit.
Je me base donc sur le diamètre des troncs pour estimer leur hauteur.
Plus le tronc est large, plus il est haut. Une théorie qui en vaut une autre, mais apparemment ça marche.
Coincé dans une fourche je surplombe d’une courte tête la canopée avoisinante.
Au bout de dix minutes, les membres ankylosés par ma position on ne peut plus instable je décide de descendre et continuer mon « chemin »
De lumières et de bruits de moteur. Nenni.
Reprenant mon détecteur au passage me revoilà louvoyant entre les eucalyptus et autres callitris pyramidatis.
Ce qu’il y a bien dans l’action c’est que le positif l’emporte sur le négatif.
Il y a quelques heures je pleurais au pied d’un arbre me voyant déjà a moitié mort bouffait par une bande de charognard.
Maintenant j’ai un but.
Il faut que je m’en sorte.
Je la trouverais cette Put1n de piste.
Depuis un moment les arbres me semblent plus disperser.
Il est temps que je trouve un observatoire.
J’ai beau scruter, écouter rien du tout. J’attends encore un peu, puis repart en essayant de garder toujours le même cap.
Et cette soif qui me tenaille. Moi qui boit mes deux ou trois litre d’eau par jour, d’accord ce n’est pas toujours que de l’eau mais c’est du liquide.
Je rêve d’une bière, non deux. La première cul sec parce que je meurt de soif et la deuxième.
« Garçon une autre et bien fraîche »J’en ai les babines qui en bave.
que j’ai soif. »
Le terrain est plat mais pas mal accidenté et du bois mort en veux tu ? En voilà.
Avec mes sandalettes je n’ose même pas penser à l’état de mes pieds.
Cela fait un bon quart d’heure que je suis au sommet de mon arbre a l’affût du moindre bruit ou de lumière.
Le vent c’est calmé puis arrêté. Ce qui facilite ma chasse.
Tout devant moi.
Il m’a semblé entendre un bruit sourd?
Est ce le fruit de mon imagination? Ou le passage d’un oiseau nocturne?
J’attends encore un peu.
Plus rien.
Je reprends ma route en direction du bruit supposé.
La foret est plus clairsemée ce qui facilite ma marche d’aveugle.
Dans l’air flotte quelque chose de bizarre que je n’arrive pas à définir.
Le terrain a changé, les arbres ont disparu le sol est devenu plus sablonneux, j’accélère le pas et Bingo !!
Je suis embourbé jusqu’aux chevilles. Perdant l’équilibre me voilà affalé dans la vase.
Mon trop fidèle détecteur ne m’a pas quitte d’un pouce et m’a suivi comme son ombre dans ce bain que certains diront de jouvence.
En d’autres temps cela aurait pu être une situation hilarante. Mais là pas trop.
Apres un court moment de désespoir je me relève avec un gros SFLEEUURT de succion et en quatre petits sfleurt a reculons je sors de ce merdier.
J’essaie, tant bien que mal, de me nettoyer mais je n’insiste pas trop, cela frise « Mission Impossible »
Je verrais avec l’age si c’était un bain de jouvence, mais pour le détecteur hormis le fait qu’il doit ressembler à une bouse, il se retrouve avec une fracture ouverte du manche. Pour l’instant c’est surtout moi qui vait souffrir pour le porter. Sur l’épaule ça aller mais maintenant il va falloir le porter sous le bras. Manière beaucoup moins pratique.
Qui dit boue ! Dit eau ! Non ?
Je contourne précautionneusement cette mare traîtresse et cherche à trouver le berceau de cette eau salvatrice. Car je creve de plus en plus de la soif..
Je la sens, elle n’est pas loin.
Un talus devant moi qui descend assez abruptement et enfin je la distingue, je devrais plutôt dire je la devine.
Quel plaisir de patauger !
Je me lave vite fait les mains, m’asperge la figure.
Catastrophe.
Je porte une poignée d’eau a ma bouche et la recrache aussitôt.
Je suis tombé sur un lac salé.
Désespoir, espoir.
Je ne vais pas m’appesantir sur le désespoir, vous en connaissez la raison. Il ne me reste plus qu’affaire avec.
Mais là vous vous dites « Il disjoncte le mec «
Il creves de soif a coté de trois millions de m3 d’eau SALEES et il parle encore d’espoir.
Eh Oui. Maintenant je sais ou je suis.
Par rapport à la ville ou je campe il n’y a qu’une région ou il y a des lacs salés.
Par contre le mystère : à quel endroit je me trouve au milieu de toute cette flotte.
Au nord, au sud, a l’est, l’ouest. Je vous épargne les nord/nord est etc. etc.
Apres m’être débarbouillé succinctement et de plus L’eau salée sur les égratignures ça pique, je reprends ma route.
A droite a gauche?
De toute façon il faut que j’aille de l’autre coté.
Dans mon grand malheur j’ai quand même la chance que tous ces lacs ne font que quelques centaines de mètres de diamètre.
Quelques centaines de mètres ça peut faire quand même entre cent et mille mètres.
Donc on a du petit qui peut être un peu grand.
Je ne sais pas si vous me suivez mais pendant que vous m’écoutiez, je suis partie sur la gauche et mon intuition me dit que j’ai bien fait.
Mentalement je me représente la courbe que je suis entrain de parcourir et toujours mon intuition me dit que je suis de l’autre coté et qu’il faut que je reparte perpendiculaire a la plage.
Aussitôt pensé, aussitôt fait.
Les arbres commencent à se faire plus présent il va falloir que je trouve un perchoir le plutôt possible.
Cela fait un bon moment que je suis à l’affût du moindre indice de vie. Mais rien.
Je prépare a descendre quand une légère brise m’apporte sur ces frêles ailes un vrombissement sourd qui n’a rien de naturel. J’attends encore un peu. Plus rien.
Je suis maintenant en pleine foret, ma vitesse est ralentie par les ramures.
Cela doit faire une dizaine d’heure que je suis perdu. Je dis une dizaine d’heure. Mais je n’en suis pas sur du tout.
La fatigue commence à gagner sur moi, je voudrais me reposer mais j’ai peur de m’endormir et demain de ne plus savoir dans quelle direction me diriger.
Le plus dur c’est la soif qui me tenaille, je n’aurais jamais cru que se serait si dur que ça à supporter.
La soif.
Mes pieds aussi me font souffrir pas quand je marche c’est surtout a l’arrêt ou alors quand je suis perché là haut.
Le terrain à l’air de s’élever, pas de beaucoup quelques mètres pas plus, il me semble être sur un mamelon.
Au sommet, je fais une petite halte.
Un flash devant moi.
Un éclair d’orage, une lumière parasite qui c’est faite en clignant des yeux.
Ou alors !!!
Toujours l’espoir.
J’ai le regard tellement scotché sur ce bout d’horizon que les yeux m’en piquent.
Les minutes passent le désarrois me gagne, j’en ai marre de tout.
Promis juré une fois que tout est terminé, je rentre en France et que l’on ne me parle plus de l’Australie.
Tout dans mes funestes pensées, une lueur apparaît et disparaît.
Cette fois ci je l’ai bien vu, un balayage plutôt qu’un éclair. Quelques secondes plus tard un bruit sourd mais lointain se fait entendre.
Il n’y a plus de doute, il y a de l’humain par la bas.
J’ai envie d’attendre pour voir si le phénomène se répète, mais je n’y tiens plus.
Mon détecteur sous le bras je descends vers la foret.
Sous les arbres je ne peux voir les lumières mais à intervalles réguliers me parvient le doux bruit d’un de camion diesel.
Maintenant je sais ou je suis.
Les camions transportent du minerai et font une rotation entre la mine et l’usine de traitement qui se trouve a quelques km du camping ou je crèche. Et je connais très bien ce track pour l’avoir pris plusieurs lorsque je partais en prospection.
Me voilà au bord de la piste, J’attends avec impatience le prochain passage.
Malgré la joie de m’en être sorti, la soif me tenaille tout autant. De plus avec le passage des véhicules l’air est saturé de poussière.
Enfin des phares, j’ai beau faire des signes le camion passe a toute berzingue sans s’arrêter.
Avec ma dégaine, couvert de boue, de poussière, en short et tee shirt hyper crade, ils doivent me prendre pour un Abo complètement défoncé.
A chaque passage je m’enhardis de plus en plus vers le milieu de la piste pour leur faire signe. Mais rien n’y fait. Si je ne m’écartais pas je crois que les gars me passeraient dessus.
Avec tout ce que j’avale mes poumons se sont fossilisés, j’ai du mal à respirer et mon gosier est
un enfer.
Le camion est a une dizaine de mètres pleins phares klaxon a fond, je dois commencer à le gonfler le mec a jouer au toréador. Je me jette de coté au dernier moment et me résigne a attendre le prochain passage.
C’est là que j’entends mon camion descendre ses vitesses suivies de grands coups de frein.
Enfin il s’est arrêté.
Je parcours en courrant, de peur qu’il ne reparte sans moi, les deux cent mètres qui nous séparent.
Je monte a bord. Je lui raconte ma mésaventure. Apparemment il n’en a rien à foutre, il faut dire que mon anglais est au ras des pâquerettes. Je lui parle de ma soif il s’en contrefout.
A trois km du village, lui, doit prendre la piste qui va vers l’usine et il me largue.
Le jour commence a se lever, il doit être vers les cinq six heures du matin cela fait donc une douzaine d’heures que je me suis paumé. Une douzaine d’heures que je marche.
La première maison apparaît.
Comme un voleur je me glisse dans le jardin. Par terre gît un tuyau d’arrosage comme un fil d’Ariane je le remonte jusqu’au robinet.
Ce n’est pas de la bière mais qu’est ce que c’est bon.
André et moi sommes autour du feu, les yeux rougis par l’émotion il fini de me narrer une mésaventure qu’il lui est arrivé il y a une dizaine d’année.
D’un revers de main il s’essuie une larme
"Putain!!! de fumée " Qu’il me dit



Ca ne m’enchante guère, j’ai l’habitude de partir avec mon 4x4 avec tout mon barda
J’accepte, mais à contre cœur.
Le paysage devant nous est immense, à perte de vue des arbres. Je ne connaissais pas du tout ce coin.
Une fois arriver, je prépare mon matériel et constate que j’ai oublié mon GPS.
Il n’y pas trente six solutions, il va falloir que je prospecte à vue du véhicule.
Bryan part de son coté nous nous donnons rendez-vous vers cinq six heures
Première alerte, je creuse, un rubbish. (Poubelle, ne pas confondre avec rubis).
Je surveille toujours du coin de l’œil le 4x4.
Deuxième alerte, toujours du rubbish
Je m’éloigne de plus en plus et il arrive ce qu’il devait arriver
« BIPPP!!! !!! je ne vois plus le 4x4 »
Pas d’affolement.
J’essaie de retrouver le dernier trou creusé d’où je voyais encore le véhicule.
Ni trou. Ni 4x4
Cela fait une bonne demi heure que je suis dans la panasse, l’angoisse commence à me prendre.
J’appelle, mais l’autre tordu, (je commence à lui en vouloir), avec ses écouteurs sur les oreilles doit rien entendre
Je décide de bouger le moins possible, mais l’attente est très longue et je ne peux m’empêcher de temps en temps de faire quelques pas dans une direction pour revenir dans une autre, ce qui finit par complètement me désorienter.
Le jour baisse, mon collègue devrait avoir terminer de prospecter..
« HHHHHEEEELLLPPP !!!!HHHHHEEEEEELLLLLPPPP »
« BBBBRRRRYYYYAAAANNNNNNN »
Apres chaque appel, je fais le silence pendant quelques secondes pour intercepter une hypothétique réponse. Toujours rien.
La nuit est tombée, la température passe d’une trentaine de degrés à une vingtaine cela n’a l’air de rien mais moi je me caille.
La fatigue, l’angoisse, la soif, le froid, avec tout ça je commence à avoir le moral en dessous du zéro.
Je me dis que mon collègue va sûrement allumer un feu pour signaler sa présence.
Je grimpe à un arbre, pour essayer de mieux voir mais je me retrouve au milieu des feuillages.
Comme poste d’observation c’est pas la panacée !
Un petit vent c’est levé ce qui accentue la sensation de froid, en tee shirt, short et sandalettes c’est loin d’être le confort.
Pour me protéger de la froidure, je ramasse des branches mortes et je bâtis un semblant de paravent.
A l’abri le réconfort est de courte durée.
Je stresse à mort, recroquevillé sur moi-même adossé a un tronc d’arbre, à soixante berges je pleure comme un gosse.
Je maudis l’Australie, la détection, mon collègue, le monde entier.
Une ou deux fois l’an on retrouve un véhicule abandonné dans le bush mais rarement le gars.
J’ai du mal à me voir bouffer par un prédateur.
C’est pas possible je dois faire un cauchemar, tout à l’heure je vais me réveiller.
Je ravale mes larmes, je me lève, d’avoir chialé m’a fait du bien, j’ai vidé mon trop plein émotionnel.
J’analyse la situation, en lisant ça fait très académique, ordonné. Sur le terrain chaque pensées sont accompagnées d’une bordée de jurons.
Ca réconforte.
Allons-y pour l’analyse: En partant du village, je sais à peu prés la direction dans laquelle on s’est dirigé.
La difficulté c’est qu’avec la nuit, le ciel nuageux et les vires vires que je me suis payé en détectant, il est impossible de me situer.
Mes gros problèmes pour le moment c’est la soif et le froid et ce n’est pas en restant ici que je les dénouerais.
Des pistes, quelques direction que je me dirige, je tomberais fatalement sur une, maintenant, il se peut que celle ci ne soit pas fréquentée et qu’il ne passe personne pendant des jours.
J’opte quand même pour cette solution.
Mon détecteur sur l’épaule, je trace en me faufilant entre les arbres.
Au bout d’un certain temps, une idée me vient en tête.
Dans toute la région aurifère du West Australia (a peu près grande comme la France)on fait des milliers de carottages pour chercher différents minerais.
Je me dis que les gars doivent aussi travailler de nuit et qu’avec les phares et les bruit des moteurs cela devrait me guider.
A taton, j’essaie de trouver un arbre un peu plus haut que les autres mais dans cette nuit d’encre il est impossible de voir quoi que se soit.
Je me base donc sur le diamètre des troncs pour estimer leur hauteur.
Plus le tronc est large, plus il est haut. Une théorie qui en vaut une autre, mais apparemment ça marche.
Coincé dans une fourche je surplombe d’une courte tête la canopée avoisinante.
Au bout de dix minutes, les membres ankylosés par ma position on ne peut plus instable je décide de descendre et continuer mon « chemin »
De lumières et de bruits de moteur. Nenni.
Reprenant mon détecteur au passage me revoilà louvoyant entre les eucalyptus et autres callitris pyramidatis.
Ce qu’il y a bien dans l’action c’est que le positif l’emporte sur le négatif.
Il y a quelques heures je pleurais au pied d’un arbre me voyant déjà a moitié mort bouffait par une bande de charognard.
Maintenant j’ai un but.
Il faut que je m’en sorte.
Je la trouverais cette Put1n de piste.
Depuis un moment les arbres me semblent plus disperser.
Il est temps que je trouve un observatoire.
J’ai beau scruter, écouter rien du tout. J’attends encore un peu, puis repart en essayant de garder toujours le même cap.
Et cette soif qui me tenaille. Moi qui boit mes deux ou trois litre d’eau par jour, d’accord ce n’est pas toujours que de l’eau mais c’est du liquide.
Je rêve d’une bière, non deux. La première cul sec parce que je meurt de soif et la deuxième.
« Garçon une autre et bien fraîche »J’en ai les babines qui en bave.
que j’ai soif. »
Le terrain est plat mais pas mal accidenté et du bois mort en veux tu ? En voilà.
Avec mes sandalettes je n’ose même pas penser à l’état de mes pieds.
Cela fait un bon quart d’heure que je suis au sommet de mon arbre a l’affût du moindre bruit ou de lumière.
Le vent c’est calmé puis arrêté. Ce qui facilite ma chasse.
Tout devant moi.
Il m’a semblé entendre un bruit sourd?
Est ce le fruit de mon imagination? Ou le passage d’un oiseau nocturne?
J’attends encore un peu.
Plus rien.
Je reprends ma route en direction du bruit supposé.
La foret est plus clairsemée ce qui facilite ma marche d’aveugle.
Dans l’air flotte quelque chose de bizarre que je n’arrive pas à définir.
Le terrain a changé, les arbres ont disparu le sol est devenu plus sablonneux, j’accélère le pas et Bingo !!
Je suis embourbé jusqu’aux chevilles. Perdant l’équilibre me voilà affalé dans la vase.
Mon trop fidèle détecteur ne m’a pas quitte d’un pouce et m’a suivi comme son ombre dans ce bain que certains diront de jouvence.
En d’autres temps cela aurait pu être une situation hilarante. Mais là pas trop.
Apres un court moment de désespoir je me relève avec un gros SFLEEUURT de succion et en quatre petits sfleurt a reculons je sors de ce merdier.
J’essaie, tant bien que mal, de me nettoyer mais je n’insiste pas trop, cela frise « Mission Impossible »
Je verrais avec l’age si c’était un bain de jouvence, mais pour le détecteur hormis le fait qu’il doit ressembler à une bouse, il se retrouve avec une fracture ouverte du manche. Pour l’instant c’est surtout moi qui vait souffrir pour le porter. Sur l’épaule ça aller mais maintenant il va falloir le porter sous le bras. Manière beaucoup moins pratique.
Qui dit boue ! Dit eau ! Non ?
Je contourne précautionneusement cette mare traîtresse et cherche à trouver le berceau de cette eau salvatrice. Car je creve de plus en plus de la soif..
Je la sens, elle n’est pas loin.
Un talus devant moi qui descend assez abruptement et enfin je la distingue, je devrais plutôt dire je la devine.
Quel plaisir de patauger !
Je me lave vite fait les mains, m’asperge la figure.
Catastrophe.
Je porte une poignée d’eau a ma bouche et la recrache aussitôt.
Je suis tombé sur un lac salé.
Désespoir, espoir.
Je ne vais pas m’appesantir sur le désespoir, vous en connaissez la raison. Il ne me reste plus qu’affaire avec.
Mais là vous vous dites « Il disjoncte le mec «
Il creves de soif a coté de trois millions de m3 d’eau SALEES et il parle encore d’espoir.
Eh Oui. Maintenant je sais ou je suis.
Par rapport à la ville ou je campe il n’y a qu’une région ou il y a des lacs salés.
Par contre le mystère : à quel endroit je me trouve au milieu de toute cette flotte.
Au nord, au sud, a l’est, l’ouest. Je vous épargne les nord/nord est etc. etc.
Apres m’être débarbouillé succinctement et de plus L’eau salée sur les égratignures ça pique, je reprends ma route.
A droite a gauche?
De toute façon il faut que j’aille de l’autre coté.
Dans mon grand malheur j’ai quand même la chance que tous ces lacs ne font que quelques centaines de mètres de diamètre.
Quelques centaines de mètres ça peut faire quand même entre cent et mille mètres.
Donc on a du petit qui peut être un peu grand.
Je ne sais pas si vous me suivez mais pendant que vous m’écoutiez, je suis partie sur la gauche et mon intuition me dit que j’ai bien fait.
Mentalement je me représente la courbe que je suis entrain de parcourir et toujours mon intuition me dit que je suis de l’autre coté et qu’il faut que je reparte perpendiculaire a la plage.
Aussitôt pensé, aussitôt fait.
Les arbres commencent à se faire plus présent il va falloir que je trouve un perchoir le plutôt possible.
Cela fait un bon moment que je suis à l’affût du moindre indice de vie. Mais rien.
Je prépare a descendre quand une légère brise m’apporte sur ces frêles ailes un vrombissement sourd qui n’a rien de naturel. J’attends encore un peu. Plus rien.
Je suis maintenant en pleine foret, ma vitesse est ralentie par les ramures.
Cela doit faire une dizaine d’heure que je suis perdu. Je dis une dizaine d’heure. Mais je n’en suis pas sur du tout.
La fatigue commence à gagner sur moi, je voudrais me reposer mais j’ai peur de m’endormir et demain de ne plus savoir dans quelle direction me diriger.
Le plus dur c’est la soif qui me tenaille, je n’aurais jamais cru que se serait si dur que ça à supporter.
La soif.
Mes pieds aussi me font souffrir pas quand je marche c’est surtout a l’arrêt ou alors quand je suis perché là haut.
Le terrain à l’air de s’élever, pas de beaucoup quelques mètres pas plus, il me semble être sur un mamelon.
Au sommet, je fais une petite halte.
Un flash devant moi.
Un éclair d’orage, une lumière parasite qui c’est faite en clignant des yeux.
Ou alors !!!
Toujours l’espoir.
J’ai le regard tellement scotché sur ce bout d’horizon que les yeux m’en piquent.
Les minutes passent le désarrois me gagne, j’en ai marre de tout.
Promis juré une fois que tout est terminé, je rentre en France et que l’on ne me parle plus de l’Australie.
Tout dans mes funestes pensées, une lueur apparaît et disparaît.
Cette fois ci je l’ai bien vu, un balayage plutôt qu’un éclair. Quelques secondes plus tard un bruit sourd mais lointain se fait entendre.
Il n’y a plus de doute, il y a de l’humain par la bas.
J’ai envie d’attendre pour voir si le phénomène se répète, mais je n’y tiens plus.
Mon détecteur sous le bras je descends vers la foret.
Sous les arbres je ne peux voir les lumières mais à intervalles réguliers me parvient le doux bruit d’un de camion diesel.
Maintenant je sais ou je suis.
Les camions transportent du minerai et font une rotation entre la mine et l’usine de traitement qui se trouve a quelques km du camping ou je crèche. Et je connais très bien ce track pour l’avoir pris plusieurs lorsque je partais en prospection.
Me voilà au bord de la piste, J’attends avec impatience le prochain passage.
Malgré la joie de m’en être sorti, la soif me tenaille tout autant. De plus avec le passage des véhicules l’air est saturé de poussière.
Enfin des phares, j’ai beau faire des signes le camion passe a toute berzingue sans s’arrêter.
Avec ma dégaine, couvert de boue, de poussière, en short et tee shirt hyper crade, ils doivent me prendre pour un Abo complètement défoncé.
A chaque passage je m’enhardis de plus en plus vers le milieu de la piste pour leur faire signe. Mais rien n’y fait. Si je ne m’écartais pas je crois que les gars me passeraient dessus.
Avec tout ce que j’avale mes poumons se sont fossilisés, j’ai du mal à respirer et mon gosier est
un enfer.
Le camion est a une dizaine de mètres pleins phares klaxon a fond, je dois commencer à le gonfler le mec a jouer au toréador. Je me jette de coté au dernier moment et me résigne a attendre le prochain passage.
C’est là que j’entends mon camion descendre ses vitesses suivies de grands coups de frein.
Enfin il s’est arrêté.
Je parcours en courrant, de peur qu’il ne reparte sans moi, les deux cent mètres qui nous séparent.
Je monte a bord. Je lui raconte ma mésaventure. Apparemment il n’en a rien à foutre, il faut dire que mon anglais est au ras des pâquerettes. Je lui parle de ma soif il s’en contrefout.
A trois km du village, lui, doit prendre la piste qui va vers l’usine et il me largue.
Le jour commence a se lever, il doit être vers les cinq six heures du matin cela fait donc une douzaine d’heures que je me suis paumé. Une douzaine d’heures que je marche.
La première maison apparaît.
Comme un voleur je me glisse dans le jardin. Par terre gît un tuyau d’arrosage comme un fil d’Ariane je le remonte jusqu’au robinet.
Ce n’est pas de la bière mais qu’est ce que c’est bon.
André et moi sommes autour du feu, les yeux rougis par l’émotion il fini de me narrer une mésaventure qu’il lui est arrivé il y a une dizaine d’année.
D’un revers de main il s’essuie une larme
"Putain!!! de fumée " Qu’il me dit



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re: Un froggy dans le bush australien
Magnifique 

FIFITOY
Tembo Phase II - LC HZJ 78 - AM01 - 185 000 km - Voyage Long Cours \ www.Tembo-trip.com
Y’a une route..tu la prends..qu’est ce que ça coûte…
Tembo Phase II - LC HZJ 78 - AM01 - 185 000 km - Voyage Long Cours \ www.Tembo-trip.com
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re: Un froggy dans le bush australien
Apres un mois de prospection, j’ai pris mes habitudes .
Huit jours dans le bush et une petite journée au village, le temps de faire la lessive et de réapprovisionner le garde manger, sans oublier le carton de bière.
Huit jours en autonomie complète il faut avoir une gestion assez stricte mais non contraignante. D’abord la veille du départ qui correspond a quelque chose prés à l’arrivée au camping, Je fais cuire trois portions de riz sur le gaz de la cuisine commune. Toujours ça d’économisé.
Au shop le lendemain matin j’achète de la viande congelée, ce qui me permet de la garder deux jours de plus.
Des légumes, des fruits pour composer quelques recettes made in bush, et je termine invariablement mes courses par l’achat de trois bags de ice, (sac de glace) pour mon Eskit, glacière, au road house à la sortie du village .
Pyramide de Biere

Le Vieux campeur de Leonora

Je décide cette fois si d’aller un peu plus au nord dans un coin qui s’appelle Famous Blue Mine à cent cinquante km de Laverton.
Cette mine, comme toutes les autres de la région d’ailleurs ont connu leurs heures de gloire, il s’y est ramassé des tonnes d’or au siècle dernier.
Quand je pense qu’a l’époque les gars se tapaient tout ce chemin, Kalgoorie ce trouve a plus de cinq cent km, à pieds avec leur bardât sur le dos.
Avec mon 4x4 des fois je me sens tout petit. Me voici donc à Famous après trois heures de piste.
La première chose, c’est d’aller sur le site même et de s’éloigner de ce point de un à deux km, en général soit vers le nord ou le sud et de trouver un coin qui vous plaise, et a partir delà de promener sa poêle a frire.
Une fois le bon terrain trouvé et la voiture à l’ombre, les choses sérieuses peuvent commencer.
Apres deux alertes sur des bouts de ferrailles me voici propriétaires d’une belle nuggets de six grs.
Deux jours durant les alertes se multiplient sur de vielles boites de conserves, fourchettes, cuillers. De quoi me monter tout une ménagère.
En fait de bon terrain, je suis sur un ancien campement et la pépite trouvée a du tomber de la poche d’un mineur. Ce n’était pas la fortune, mais j’ai une pensée émue pour ce pauvre bougre.
Or

Le terrain s’y prêtant, je m’enfonce dans le bush en hors piste voir si sous d’autres cieux la fortune n’est pas plus souriante.
La conduite hors piste consiste, comme son nom l’indique à rouler hors de la piste.
Donc au bout de cinq minutes en se faufilant aux travers des arbres on se retrouve au milieu des arbres c’est à dire nulle part et partout à la fois.
Un petit objet du nom de GPS joue le rôle d’ange gardien. Sans lui la prospection moderne ne serait pas ce qu’elle est.
Aller plus loin en terre vierge et surtout revenir.
Au bout de vingt minutes à louvoyer, me voici a l’orée d’une grande plaine caillouteuse rendue inaccessible par un beau creek dont la profondeur empêche toute traversée.
Le matériel de détection sur le dos je franchis à pied le creek pour me retrouver devant l’immense plaine.
Waterloo ou Austerlitz ?
Tel Napoléon, avant d’attaquer, j’observe le terrain et déjà dans mon esprit les grandes lignes de ma stratégie se dessinent.
D’abord, plein Est.
Puis remonter vers le nord.
Surprendre l’ennemi en bifurquant vers l’Ouest.
Et fondre sur lui.
Le temps de deux tours de cadrant de la grosse aiguille d’une montre( maintenant avec le digital allez décrire ce majestueux mouvement) soit deux heures plus tard, l’or et moi on ne c’est toujours affronté.
Je dirais, si ce n’était la canicule qui m’oppresse que cet après midi ressemble à un remake de la Berezina.
Changement de stratégie.
Face à moi un mamelon d’une vingtaine de mètres de diamètre pour deux mètres de hauteurs, le sommet couronné de quelques arbustes et bon signe ceux ci entourent une résurgence de quartz appelée dans ce pays reef, qui s’ils ne sont pas stériles peuvent réserver de très bonnes surprises ! Auriferement parlant, s’entend.
A la première alerte, je creuse pour sortir un petit truc tout doré de deux grs. En fin d’après midi j’avais mes quatre pépites.
Petite anecdote. En contre bas de mon mamelon, un tronc d’arbre mort, sûrement victime de la foudre, est planté là comme une verrue au milieu de la figure. Dans ma tête défilent des images de trésor cachées sous ses racines. Je promène mon détecteur tout autours, et !!!!!
Le trésor n’est pas très gros mais bien là.
Ceci m’était aussi arrivé l’année d’avant ou dans une grande plaine constellée de petits arbustes, un arbre solitaire prônait au milieu et inconsciemment attiré par lui j’y avais découvert à proximité deux pépites.
Une autrefois encore, un arbre mort au pied d’un mamelon.
Ca sonne, je creuse, dix, vingt, trente cm, à cette profondeur il doit y en avoir pour 30grs au moins.
Résultat des courses une vielle boite de Pilchard. Pendant un instant j’avais été riche comme Crésus.
Retour vers le 4x4.
Gps en marche, fonction Return, je rejoins la piste. Direction Riccaboni Find Mine c’est à une dizaine de km, assez isolé, ce qui me laisse penser que le coin n’a pas été trop fréquenté.
En cours de route je croise une fence avec sa piste.
Petite explication : fence synonyme de clôture, et pour l’entretenir on la double d’une piste.
Pris de curiosité je me dis « je vais la suivre et arrivé à hauteur de Riccaboni je trouverais bien une transversale qui me ramènera à la mine »
Et vas-y que je roule, depuis belle lurette j’ai dépassé ma destination première.
D’après le GPS et le point sur la carte j’entreprends une grande boucle d’une cinquantaine de km mais a l’opposé de là ou je devais aller.
Ce n’est pas grave ; j’ai tout le temps devant moi et personne ne m’attend.
La piste est passée, au fil des kms, d’acceptable à passable.
Pas du tout fréquentée a part un véhicule il y a quelques jours vus les traces.
Je suis en limite du désert, sur ma droite je longe des dunes de sable rouge couvertes de spinnifex tandis que de l’autre coté les arbres prédominent.
Ceux ci autour de la piste forment de temps en temps un vrai tunnel de verdure. Bonjour la carrosserie. Malgré ma vitesse j’essaie d’éviter tant bien que mal les grosses branches et d’un coup c’est un grand boum.
Le choc me fait quitter la piste sur quelques mètres.
En surveillant trop assidûment les branches qui fouettaient le véhicule, je n’ai pas vu un tronc d’arbre qui dépassait sur la piste et qui vient de s’empaler sous l’échelle qui donne accès a la galerie.
Je m’arrête pour constater que la dite galerie à une drôle de gueule.
On redressera ce soir au bivouac.
D’ailleurs le bivouac il va falloir que j’y pense dare dare car le soleil décline.
Quelques km plus loin c’est devant un dénivelé d’une vingtaine de mètres que la piste emprunte que je décide de m’arrêter pour la nuit.
Tout seul j’hésite a prendre ce chemin par contre il n’est pas question que je face demi tour.
Ce n’est pas dans ma nature.
On verra demain.
Reef


C'est un grand plaisir pour moi de vous faire rever.
C'est quand meme mieux de le vivre
A+
Huit jours dans le bush et une petite journée au village, le temps de faire la lessive et de réapprovisionner le garde manger, sans oublier le carton de bière.
Huit jours en autonomie complète il faut avoir une gestion assez stricte mais non contraignante. D’abord la veille du départ qui correspond a quelque chose prés à l’arrivée au camping, Je fais cuire trois portions de riz sur le gaz de la cuisine commune. Toujours ça d’économisé.
Au shop le lendemain matin j’achète de la viande congelée, ce qui me permet de la garder deux jours de plus.
Des légumes, des fruits pour composer quelques recettes made in bush, et je termine invariablement mes courses par l’achat de trois bags de ice, (sac de glace) pour mon Eskit, glacière, au road house à la sortie du village .
Pyramide de Biere

Le Vieux campeur de Leonora

Je décide cette fois si d’aller un peu plus au nord dans un coin qui s’appelle Famous Blue Mine à cent cinquante km de Laverton.
Cette mine, comme toutes les autres de la région d’ailleurs ont connu leurs heures de gloire, il s’y est ramassé des tonnes d’or au siècle dernier.
Quand je pense qu’a l’époque les gars se tapaient tout ce chemin, Kalgoorie ce trouve a plus de cinq cent km, à pieds avec leur bardât sur le dos.
Avec mon 4x4 des fois je me sens tout petit. Me voici donc à Famous après trois heures de piste.
La première chose, c’est d’aller sur le site même et de s’éloigner de ce point de un à deux km, en général soit vers le nord ou le sud et de trouver un coin qui vous plaise, et a partir delà de promener sa poêle a frire.
Une fois le bon terrain trouvé et la voiture à l’ombre, les choses sérieuses peuvent commencer.
Apres deux alertes sur des bouts de ferrailles me voici propriétaires d’une belle nuggets de six grs.
Deux jours durant les alertes se multiplient sur de vielles boites de conserves, fourchettes, cuillers. De quoi me monter tout une ménagère.
En fait de bon terrain, je suis sur un ancien campement et la pépite trouvée a du tomber de la poche d’un mineur. Ce n’était pas la fortune, mais j’ai une pensée émue pour ce pauvre bougre.
Or

Le terrain s’y prêtant, je m’enfonce dans le bush en hors piste voir si sous d’autres cieux la fortune n’est pas plus souriante.
La conduite hors piste consiste, comme son nom l’indique à rouler hors de la piste.
Donc au bout de cinq minutes en se faufilant aux travers des arbres on se retrouve au milieu des arbres c’est à dire nulle part et partout à la fois.
Un petit objet du nom de GPS joue le rôle d’ange gardien. Sans lui la prospection moderne ne serait pas ce qu’elle est.
Aller plus loin en terre vierge et surtout revenir.
Au bout de vingt minutes à louvoyer, me voici a l’orée d’une grande plaine caillouteuse rendue inaccessible par un beau creek dont la profondeur empêche toute traversée.
Le matériel de détection sur le dos je franchis à pied le creek pour me retrouver devant l’immense plaine.
Waterloo ou Austerlitz ?
Tel Napoléon, avant d’attaquer, j’observe le terrain et déjà dans mon esprit les grandes lignes de ma stratégie se dessinent.
D’abord, plein Est.
Puis remonter vers le nord.
Surprendre l’ennemi en bifurquant vers l’Ouest.
Et fondre sur lui.
Le temps de deux tours de cadrant de la grosse aiguille d’une montre( maintenant avec le digital allez décrire ce majestueux mouvement) soit deux heures plus tard, l’or et moi on ne c’est toujours affronté.
Je dirais, si ce n’était la canicule qui m’oppresse que cet après midi ressemble à un remake de la Berezina.
Changement de stratégie.
Face à moi un mamelon d’une vingtaine de mètres de diamètre pour deux mètres de hauteurs, le sommet couronné de quelques arbustes et bon signe ceux ci entourent une résurgence de quartz appelée dans ce pays reef, qui s’ils ne sont pas stériles peuvent réserver de très bonnes surprises ! Auriferement parlant, s’entend.
A la première alerte, je creuse pour sortir un petit truc tout doré de deux grs. En fin d’après midi j’avais mes quatre pépites.
Petite anecdote. En contre bas de mon mamelon, un tronc d’arbre mort, sûrement victime de la foudre, est planté là comme une verrue au milieu de la figure. Dans ma tête défilent des images de trésor cachées sous ses racines. Je promène mon détecteur tout autours, et !!!!!
Le trésor n’est pas très gros mais bien là.
Ceci m’était aussi arrivé l’année d’avant ou dans une grande plaine constellée de petits arbustes, un arbre solitaire prônait au milieu et inconsciemment attiré par lui j’y avais découvert à proximité deux pépites.
Une autrefois encore, un arbre mort au pied d’un mamelon.
Ca sonne, je creuse, dix, vingt, trente cm, à cette profondeur il doit y en avoir pour 30grs au moins.
Résultat des courses une vielle boite de Pilchard. Pendant un instant j’avais été riche comme Crésus.
Retour vers le 4x4.
Gps en marche, fonction Return, je rejoins la piste. Direction Riccaboni Find Mine c’est à une dizaine de km, assez isolé, ce qui me laisse penser que le coin n’a pas été trop fréquenté.
En cours de route je croise une fence avec sa piste.
Petite explication : fence synonyme de clôture, et pour l’entretenir on la double d’une piste.
Pris de curiosité je me dis « je vais la suivre et arrivé à hauteur de Riccaboni je trouverais bien une transversale qui me ramènera à la mine »
Et vas-y que je roule, depuis belle lurette j’ai dépassé ma destination première.
D’après le GPS et le point sur la carte j’entreprends une grande boucle d’une cinquantaine de km mais a l’opposé de là ou je devais aller.
Ce n’est pas grave ; j’ai tout le temps devant moi et personne ne m’attend.
La piste est passée, au fil des kms, d’acceptable à passable.
Pas du tout fréquentée a part un véhicule il y a quelques jours vus les traces.
Je suis en limite du désert, sur ma droite je longe des dunes de sable rouge couvertes de spinnifex tandis que de l’autre coté les arbres prédominent.
Ceux ci autour de la piste forment de temps en temps un vrai tunnel de verdure. Bonjour la carrosserie. Malgré ma vitesse j’essaie d’éviter tant bien que mal les grosses branches et d’un coup c’est un grand boum.
Le choc me fait quitter la piste sur quelques mètres.
En surveillant trop assidûment les branches qui fouettaient le véhicule, je n’ai pas vu un tronc d’arbre qui dépassait sur la piste et qui vient de s’empaler sous l’échelle qui donne accès a la galerie.
Je m’arrête pour constater que la dite galerie à une drôle de gueule.
On redressera ce soir au bivouac.
D’ailleurs le bivouac il va falloir que j’y pense dare dare car le soleil décline.
Quelques km plus loin c’est devant un dénivelé d’une vingtaine de mètres que la piste emprunte que je décide de m’arrêter pour la nuit.
Tout seul j’hésite a prendre ce chemin par contre il n’est pas question que je face demi tour.
Ce n’est pas dans ma nature.
On verra demain.
Reef


C'est un grand plaisir pour moi de vous faire rever.
C'est quand meme mieux de le vivre

A+
le téléphone portable c\'est le nouvel animal de compagnie, quand il sonne c\'est le maitre qui dresse l\'oreille. (Phil Marso)


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- Quatre-Quatreux
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re: Un froggy dans le bush australien
iAu petit matin, je fais un repérage de cette foutue piste qui m’a l’air plus adapté a une chèvre qu’au 4x4.
A deux véhicules le problème ne se poserait même pas.
A la limite, avec un coéquipier on met ses appréhensions de coté.
Mais tout seul, en cas de pépin c’est tout pour ma pomme.
Peut être une autre solution.
Un large plateau s’étend sur ma droite.
Déception.
Si de loin il semblait uniforme, de près, c’est tout un enchevêtrement de ravines infranchissable.
Verdict: la piste.
Première difficulté des le départ.
Un virage à quatre vingt dix degrés avec deux marches d’une trentaine de cm.
Ce n’est pas large et il y a le ravin.
Ca secoue mais je passe.
A partir de maintenant, il n’est plus question de revenir en arrière, techniquement et moralement.
J’aime bien ces situations ou la seule fuite c’est d’aller vers l’avant.
Obligé de ce surpasser, avec cette montée d’adrénaline qui nous fait dire.
« I am the king of the road. »
Plus rien ne peut nous résister. Jusqu'à la prochaine misère.
Devant moi, coté gauche, le ravin est a droite, un rognon de rocher dépasse du sol d’au moins deux pans de main.
Impossible de l’éviter la piste a été taillée sur mesure, une largeur de 4x4 pas plus.
La roue avant attaque a la vitesse d’escargot le roc, que dis je ? La montagne. Plus j’avance plus je penche.
Cela m’a toujours impressionné les dévers que peuvent supporter ces véhicules.
Tout doucement je me redresse.
Maintenant la roue arrière.
Pour vous donner une image, des quarantes prochaines secondes.
Vous êtes sur un petit voilier avec un vent de force quatorze au moins avec un horizon qui se balade à la verticale ou presque et c’est l’impression que j’ai à ce moment là. Je me demande ou est placé mon centre de gravité. Puis tout doucement mon horizon s’horizontalise et moi je reprends ma verticale.
Deux autres ressauts et voilà mon calvaire terminé.
OUF !!!
J’ai décidé qu’aujourd’hui serais une journée tourisme.
Un petit break dans la détection.
Avec ce passage ma dose d’émotion est saturée.
La piste traverse une région de colline, des paysages de rêve.
On aime ou on aime pas.
Beaucoup vous diront qu’il n’y a rien à voir, que du sable, des pierres et des arbres. C’est vrai pas très folichon.
Mais ajoutez-y un brin d’ambiance et vous vous retrouvez dans le paysage le plus beau du monde.
On aime ou on aime pas. Moi j’aime.
Tout doucement je quitte mes collines et fonds de vallée pour attaquer la grande plaine du bush.
Au loin se profile un village aborigène.
Nurra Kurramano.
Avant de traverser le hameau je cache ma camera qui est fixée en permanence sur le tableau de bord du 4X4 sous une serviette. Déjà qu’ils n’aiment pas trop que l’on se balade par chez eux il est inutile d’en rajouter en se pavanant avec ses appareils photo.
La rue principale n’est pas goudronnée, en fait c’est la continuité de la piste.
Je roule au ralenti pour ne soulever que le minimum de poussière.
Dans tous les coins, des voitures les quatre roues en l’air, de vieux meubles, des maisons éventrées, un boxon pas possible.
Et au milieu de ce bric à brac une ribambelle de gosses joue.
Pas à l’aise, je ne m’attarde pas trop.
Me voici revenu à mon point de départ de la veille et c’est par le plus court chemin que je rejoins Riccaboni Find Mine.
On est en plein milieu de l’après midi, vous dire qu’il fait très chaud serait un euphémisme.
Pas un brin d’herbe, que des arbustes, des cailloux, de la terre rouge, noire.
Une terre de désolation.
Je sens l’angoisse qui monte, cela m’est arrivé quelque fois déjà. La solution, le téléphone satellite. Deux trois minutes de discussion avec la famille en France et tout rentre dans l’ordre.
Mais là perdu au milieu de cette immensité le stress est trop fort. Je plie bagage et décide de rentrer sur Laverton
Trois heures de route et la nuit tombe.
Pour les Kangourous, rien a craindre, le bullbar devant mon véhicule est largement suffisant, deux expériences en ce domaine se sont révellées concluantes à mon avantage. Ce que je crains, les bœufs, et il y en a pas mal dans cette région. Heureusement il y a un bon dieu pour les bêtes et pour moi.
Au loin les premières lumière de la ville.
Il était temps.
Reconnaissance

que c’est beau l’or

Petit fils d’emigré italien

Riccaboni

Le 4x4

Couchant sur le bush

A deux véhicules le problème ne se poserait même pas.
A la limite, avec un coéquipier on met ses appréhensions de coté.
Mais tout seul, en cas de pépin c’est tout pour ma pomme.
Peut être une autre solution.
Un large plateau s’étend sur ma droite.
Déception.
Si de loin il semblait uniforme, de près, c’est tout un enchevêtrement de ravines infranchissable.
Verdict: la piste.
Première difficulté des le départ.
Un virage à quatre vingt dix degrés avec deux marches d’une trentaine de cm.
Ce n’est pas large et il y a le ravin.
Ca secoue mais je passe.
A partir de maintenant, il n’est plus question de revenir en arrière, techniquement et moralement.
J’aime bien ces situations ou la seule fuite c’est d’aller vers l’avant.
Obligé de ce surpasser, avec cette montée d’adrénaline qui nous fait dire.
« I am the king of the road. »
Plus rien ne peut nous résister. Jusqu'à la prochaine misère.
Devant moi, coté gauche, le ravin est a droite, un rognon de rocher dépasse du sol d’au moins deux pans de main.
Impossible de l’éviter la piste a été taillée sur mesure, une largeur de 4x4 pas plus.
La roue avant attaque a la vitesse d’escargot le roc, que dis je ? La montagne. Plus j’avance plus je penche.
Cela m’a toujours impressionné les dévers que peuvent supporter ces véhicules.
Tout doucement je me redresse.
Maintenant la roue arrière.
Pour vous donner une image, des quarantes prochaines secondes.
Vous êtes sur un petit voilier avec un vent de force quatorze au moins avec un horizon qui se balade à la verticale ou presque et c’est l’impression que j’ai à ce moment là. Je me demande ou est placé mon centre de gravité. Puis tout doucement mon horizon s’horizontalise et moi je reprends ma verticale.
Deux autres ressauts et voilà mon calvaire terminé.
OUF !!!
J’ai décidé qu’aujourd’hui serais une journée tourisme.
Un petit break dans la détection.
Avec ce passage ma dose d’émotion est saturée.
La piste traverse une région de colline, des paysages de rêve.
On aime ou on aime pas.
Beaucoup vous diront qu’il n’y a rien à voir, que du sable, des pierres et des arbres. C’est vrai pas très folichon.
Mais ajoutez-y un brin d’ambiance et vous vous retrouvez dans le paysage le plus beau du monde.
On aime ou on aime pas. Moi j’aime.
Tout doucement je quitte mes collines et fonds de vallée pour attaquer la grande plaine du bush.
Au loin se profile un village aborigène.
Nurra Kurramano.
Avant de traverser le hameau je cache ma camera qui est fixée en permanence sur le tableau de bord du 4X4 sous une serviette. Déjà qu’ils n’aiment pas trop que l’on se balade par chez eux il est inutile d’en rajouter en se pavanant avec ses appareils photo.
La rue principale n’est pas goudronnée, en fait c’est la continuité de la piste.
Je roule au ralenti pour ne soulever que le minimum de poussière.
Dans tous les coins, des voitures les quatre roues en l’air, de vieux meubles, des maisons éventrées, un boxon pas possible.
Et au milieu de ce bric à brac une ribambelle de gosses joue.
Pas à l’aise, je ne m’attarde pas trop.
Me voici revenu à mon point de départ de la veille et c’est par le plus court chemin que je rejoins Riccaboni Find Mine.
On est en plein milieu de l’après midi, vous dire qu’il fait très chaud serait un euphémisme.
Pas un brin d’herbe, que des arbustes, des cailloux, de la terre rouge, noire.
Une terre de désolation.
Je sens l’angoisse qui monte, cela m’est arrivé quelque fois déjà. La solution, le téléphone satellite. Deux trois minutes de discussion avec la famille en France et tout rentre dans l’ordre.
Mais là perdu au milieu de cette immensité le stress est trop fort. Je plie bagage et décide de rentrer sur Laverton
Trois heures de route et la nuit tombe.
Pour les Kangourous, rien a craindre, le bullbar devant mon véhicule est largement suffisant, deux expériences en ce domaine se sont révellées concluantes à mon avantage. Ce que je crains, les bœufs, et il y en a pas mal dans cette région. Heureusement il y a un bon dieu pour les bêtes et pour moi.
Au loin les premières lumière de la ville.
Il était temps.
Reconnaissance

que c’est beau l’or

Petit fils d’emigré italien

Riccaboni

Le 4x4

Couchant sur le bush

le téléphone portable c\'est le nouvel animal de compagnie, quand il sonne c\'est le maitre qui dresse l\'oreille. (Phil Marso)


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re: Un froggy dans le bush australien
Parle nous des mouches dans le bush, il parait que c'est insupportable par endroit ... je pense a ca en te voyant cuisiner avec le chapeau moustiquaire




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- Quatre-Quatreux
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re: Un froggy dans le bush australien
Depuis deux jours je sillonne les pistes autour de Riccaboni. Je n’arrive pas à trouver le terrain qui m’interpelle.
Un coup il est trop comme çi un autre coup il est trop comme ça.
Jusqu’au moment, ou à quelques centaines de mètres d’une mine je trouve un coin ou sous chaque pierre devrait se cacher une pépite..
Pas mal d’arbre, je m’installe à l’ombre et déballe mon matériel.
Des trous (diggings.), des traces de chaînage, je ne suis pas le premier à fouler ce spot.
Ce qui est intéressant se sont les trous, gold or rubbish, that is the question.
La meilleure façon de savoir c’est de déblayer la terre à l’intérieur et de voir jusqu’ou le gars a creusé.
Jusqu’a cinq cm c’est à coup sur une merdouille, en dessous, presque toujours de l’or.
Sur ce trou quinze cm, le type n’est pas reparti les mains vides.
Je commence mes vas et viens, .
Pour le moment, balles en plomb, boites de conserves, agrafes.
Pour celles ci, j’ai vraiment la haine, il y en a de partout. Cela vient qu’à l’époque, pour marquer les concessions, ils plantaient des piquets en bois aux quatre coins du terrain et sur un morceau de fer blanc ils inscrivaient une suite de numéros et fixaient cette étiquette à l’aide des fameuses agrafes.
Les années passant et le bois se dégradant nos gentilles petites attaches ont retrouvé leur liberté au grand dam des détecteurs et de leurs utilisateurs.
Ce qu’il y a de bien avec la détection c’est que ton avenir il est toujours devant toi.
Si tu n’as rien trouvé les cinq dernières minutes, tu as toutes tes chances pour les cinq suivantes. Donc tu vas vers l’avant..
Apres quatre heures sous la chaleur et les doux murmures stridulant de ton détecteur, il arrive un moment ou il faut que tu décompresses.
Pour certains, ils se fument un joint, d’autres, plient tout leur matériel et font un arrêt bistrot pour finir la journée. Personnellement, je philosophe.
Je refais mon monde.
Pas part, snobisme ou autre dandysme intellectuel, mais tout simplement:
Je ne fume pas et le premier pub est à cent cinquante bornes.
Un simple changement dans les tonalités du détecteur, te remet vite les pieds sur terre.
Quelque chose de ferreuxnonferreux ce trouve enfoui devant toi.
Alors au boulot.
Pour les non initiés, grosso modo, le détecteur fait de la discrimination, il va te dire si l’objet enterré contient du fer ou non.
S’il en a ce n’est pas de l’or et s’il n’en a pas ça peut être de l’or.
Maintenant coté dialogue, il ne faut pas s’attendre à : « Salut, salut. On est aujourd’hui le lundi 3 octobre c’est la St Gérard, Le soleil c’est levé à 6h 15 et se couchera à 19h 27. Il est 11h AM et la température est de 32°. En collaboration avec votre détecteur nous venons de déceler à cinq cm de profondeur une capsule de canette de bière. Veuillez ne pas creuser inutilement. Nous vous remercions de votre confiance » Et s’ensuit trente secondes de pub.
Peut être dans quelques années cela se passera comme ça, mais aujourd’hui c’est.
« TUUUUUUUUuuuuUUUUUUUU » Pour les ferreux et TUUUUUUUUuuUUUUUUUU « Pour l’or
Vous avez entendu ou plutôt vu que la différence est infinitésimale.
Deux petits « u «
Les « u « représentent le sommet d’une sinusoïde.
Pour les ferreux c’est un son continu qui va crescendo jusqu’aux « uuuu » et décrescendo après
Et pour l’or c’est le même principe sauf qu’arrivé au sommet de ma sinusoïde les deux « u » sont plus brefs.
Pour faire simple, car je vois que vous êtes complètement paumé.
En musique on dirait.
Trois blanches pour tout ce qui est rubbish.
Une blanche, une noire, une blanche pour l’or. Soit, un demi-temps de moins.
Pour les pas très férus de solfège vous avez tous entendu le célèbre « Une blanche vaut deux noires » ?.
Non ???
Alors vous faites comme moi, vous creusez comme je le fais dans quatre vingt quinze pour cent des cas.
St Thomas ne croyait que ce qu’il voyait, moi je creuse sur presque tout ce qui sonne.
Ce qui m’a permis une fois de trouver, sur un signal de quatre « u » ou trois blanches, un quartz avec soixante trois grs d’or à l’intérieur.
Donc, je reviens quelques lignes plus hautes, au moment ou mon détecteur me prévenait qu’un objet non ferreux sollicitait ma bienveillance de le sortir de sa gangue terreuse.
Piochon en main, je nettoie d’un balayage du pied la surface convoitée.
Passage du détecteur, ça sonne.
Je creuse, recontrolle, le signal est plus forte.
Dix centimètres plus tard, silence total.
A coté du trou un tas de terre ou se trouve obligatoirement la Chose.
Vu la profondeur je n’ai aucun doute de son origine aurifère.
Et le rite tant de fois répété commence.
D’abord du plat du pied, presque nonchalamment, on fait durer le plaisir, je partage l’amas de terre en deux parties.
Un petit coup de détecteur sur les deux tas, on écarte le mauvais et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il ne reste plus que quelques poignées de terre.
A partir de là, le plaisir qui n’était qu’auditif devient physique.
Poignée par poignée on finit de passer la terre devant le détecteur.
Obligatoirement a un moment la main que vous présentez va déclencher le signal.
Et c’est là que ça devient jouissif.
Je n’ouvre pas la main en regardant à l’intérieur, en disant bêtement «Tiens une pépite»
Lentement, la main fermée, je fais écouler la terre dans mon autre main.
Et quel que soit son poids, lorsque la pépite passe d’un coté pour aller de l’autre, vous sentez, moment sublime, le choc qu’elle génère dans la main réceptrice.
Opération que je répète plusieurs fois simplement pour l’extase qu’elle me procure.
Tout ce roman pour deux grs d’or.
Je ne vous ai jamais dis que je faisais ça pour faire fortune..
Fin d’après midi.
Je déplace mon véhicule un peu plus bas vers le creek. Je décide d’aller sur le terrain une paire d’heure avant que le soleil ne se couche.
La rivière et large ce qui permet d’augmenter ses chances de passer là où personne n’a mis les pieds ; mais j’ai beau brasser des tonnes de sable pas la moindre molécule d’or.
En remontant vers le 4x4 je balade sans trop y croire le détecteur et.. TUUUU…….. Avec, il me semble les deux fameux petits » u ». Deux ou trois ? De toute manière je vais creuser alors deux ou trois !!!
Eh bien mes loulous !!!! C’était deux petits « u » et s’ils étaient petits, la pépite, elle fait bien ses dix grammes. Apres ces instants magiques, je remonte vers le campement.
Eh là, une dizaine de mètres plus loin !!!!!
Rebelotte. »TUUU… »
Premier geste, nettoyer la surface du sol d’un balayage du pied.
Je repasse le détecteur, rien.
Sûrement une BIPPP!!! qui traînait parterre, et comme d’habitude je contrôle toujours ce qui a mis en alerte mon appareil, on ne sait jamais on peut tomber sur un objet insolite, une pièce de monnaie ou pourquoi pas une pépite
Bingo !!!! Quinze grammes qu’elle fait.
Posée à même le sol. Incrustée d’ironstone (pierre noire).
Une beauté.
Combien de coup de pied au cul elle a du recevoir car à l’endroit ou elle est, il est impossible qu’elle n’ait pas été détectée !
Toujours contrôler.
Le soleil se couche et pour moi commence une longue nuit d’attente car il me tarde le lendemain pour ratisser le terrain.
Environ vingt cinq grammes d’or. Combien y en a t’il encore ?
Dans la soirée avec le Satphone je préviens mon ami André de ma découverte et que demain matin au lever du jour et même un peu avant, je commence à chaîner l’endroit et que je l’invite donc à venir partager cet olympe.
Cette nuit là, j’ai bien du regarder la montre au moins un million de fois. Pour être honnête disons deux millions. Des secondes qui duraient des heures. Minuit cinq minutes trente quatre secondes et si mon horloge avait eu les dixièmes ou même les centièmes je les aurais comptés.
Enfin quelques milliards de secondes plus tard, le jour se lève.
Pas de beaucoup, . Mais suffisamment pour m’inciter à aller sur le terrain.
Vers dix heures du mat, j’aperçois un peu plus bas vers le creek un 4x4 qui tourne, en rond. C’est mon ami qui à l’air de me chercher.
Je lui fais de grands gestes et il fonce vers moi.
Il m’a vu.
Malgré les coordonnées que je lui ai données, il a eu du mal à me trouver.
Apres contrôle nos deux Gps ont une différence de cent quarante mètres. Une broutille, mais dans le bush it. is very important. Vous pouvez passer à quelques dizaine de mètres de votre véhicule sans le voir.
Il est parti très tôt ce matin de Leonora à quatre cent km et c’est un peu perdu en voulant prendre des raccourcis.
Je lui montre mes trouvailles et l’endroit ou je les ai dénichées
Assis autours du feu de bois, bien calés dans nos fauteuils de camping, un gobelet de rhum dans la main, on fait le bilan de la journée. Zéro !!!
Mais ou est donc passé l’or. ?
J’ajoute du bois dans le foyer, André refait le niveau dans les verres, on n’est pas près de se coucher. Demain matin c’est la bouteille qui va avoir une drôle de gueule.
Nous aussi.
Camera

vieilles mines

Red Back

150grs d’or

25grs

Un peu d’ombre

Anti mouche

Les mouches c'est le fleau de l'Australie.
Le seul moment ou l'on est tranquille c'est en hiver(juin,juillet ,aout)
Sinon le restant de l'année c'est le calvaire.
Pour y remedier, le filet ou l'anti mouche (repelant}.
A+
Un coup il est trop comme çi un autre coup il est trop comme ça.
Jusqu’au moment, ou à quelques centaines de mètres d’une mine je trouve un coin ou sous chaque pierre devrait se cacher une pépite..
Pas mal d’arbre, je m’installe à l’ombre et déballe mon matériel.
Des trous (diggings.), des traces de chaînage, je ne suis pas le premier à fouler ce spot.
Ce qui est intéressant se sont les trous, gold or rubbish, that is the question.
La meilleure façon de savoir c’est de déblayer la terre à l’intérieur et de voir jusqu’ou le gars a creusé.
Jusqu’a cinq cm c’est à coup sur une merdouille, en dessous, presque toujours de l’or.
Sur ce trou quinze cm, le type n’est pas reparti les mains vides.
Je commence mes vas et viens, .
Pour le moment, balles en plomb, boites de conserves, agrafes.
Pour celles ci, j’ai vraiment la haine, il y en a de partout. Cela vient qu’à l’époque, pour marquer les concessions, ils plantaient des piquets en bois aux quatre coins du terrain et sur un morceau de fer blanc ils inscrivaient une suite de numéros et fixaient cette étiquette à l’aide des fameuses agrafes.
Les années passant et le bois se dégradant nos gentilles petites attaches ont retrouvé leur liberté au grand dam des détecteurs et de leurs utilisateurs.
Ce qu’il y a de bien avec la détection c’est que ton avenir il est toujours devant toi.
Si tu n’as rien trouvé les cinq dernières minutes, tu as toutes tes chances pour les cinq suivantes. Donc tu vas vers l’avant..
Apres quatre heures sous la chaleur et les doux murmures stridulant de ton détecteur, il arrive un moment ou il faut que tu décompresses.
Pour certains, ils se fument un joint, d’autres, plient tout leur matériel et font un arrêt bistrot pour finir la journée. Personnellement, je philosophe.
Je refais mon monde.
Pas part, snobisme ou autre dandysme intellectuel, mais tout simplement:
Je ne fume pas et le premier pub est à cent cinquante bornes.
Un simple changement dans les tonalités du détecteur, te remet vite les pieds sur terre.
Quelque chose de ferreuxnonferreux ce trouve enfoui devant toi.
Alors au boulot.
Pour les non initiés, grosso modo, le détecteur fait de la discrimination, il va te dire si l’objet enterré contient du fer ou non.
S’il en a ce n’est pas de l’or et s’il n’en a pas ça peut être de l’or.
Maintenant coté dialogue, il ne faut pas s’attendre à : « Salut, salut. On est aujourd’hui le lundi 3 octobre c’est la St Gérard, Le soleil c’est levé à 6h 15 et se couchera à 19h 27. Il est 11h AM et la température est de 32°. En collaboration avec votre détecteur nous venons de déceler à cinq cm de profondeur une capsule de canette de bière. Veuillez ne pas creuser inutilement. Nous vous remercions de votre confiance » Et s’ensuit trente secondes de pub.
Peut être dans quelques années cela se passera comme ça, mais aujourd’hui c’est.
« TUUUUUUUUuuuuUUUUUUUU » Pour les ferreux et TUUUUUUUUuuUUUUUUUU « Pour l’or
Vous avez entendu ou plutôt vu que la différence est infinitésimale.
Deux petits « u «
Les « u « représentent le sommet d’une sinusoïde.
Pour les ferreux c’est un son continu qui va crescendo jusqu’aux « uuuu » et décrescendo après
Et pour l’or c’est le même principe sauf qu’arrivé au sommet de ma sinusoïde les deux « u » sont plus brefs.
Pour faire simple, car je vois que vous êtes complètement paumé.
En musique on dirait.
Trois blanches pour tout ce qui est rubbish.
Une blanche, une noire, une blanche pour l’or. Soit, un demi-temps de moins.
Pour les pas très férus de solfège vous avez tous entendu le célèbre « Une blanche vaut deux noires » ?.
Non ???
Alors vous faites comme moi, vous creusez comme je le fais dans quatre vingt quinze pour cent des cas.
St Thomas ne croyait que ce qu’il voyait, moi je creuse sur presque tout ce qui sonne.
Ce qui m’a permis une fois de trouver, sur un signal de quatre « u » ou trois blanches, un quartz avec soixante trois grs d’or à l’intérieur.
Donc, je reviens quelques lignes plus hautes, au moment ou mon détecteur me prévenait qu’un objet non ferreux sollicitait ma bienveillance de le sortir de sa gangue terreuse.
Piochon en main, je nettoie d’un balayage du pied la surface convoitée.
Passage du détecteur, ça sonne.
Je creuse, recontrolle, le signal est plus forte.
Dix centimètres plus tard, silence total.
A coté du trou un tas de terre ou se trouve obligatoirement la Chose.
Vu la profondeur je n’ai aucun doute de son origine aurifère.
Et le rite tant de fois répété commence.
D’abord du plat du pied, presque nonchalamment, on fait durer le plaisir, je partage l’amas de terre en deux parties.
Un petit coup de détecteur sur les deux tas, on écarte le mauvais et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il ne reste plus que quelques poignées de terre.
A partir de là, le plaisir qui n’était qu’auditif devient physique.
Poignée par poignée on finit de passer la terre devant le détecteur.
Obligatoirement a un moment la main que vous présentez va déclencher le signal.
Et c’est là que ça devient jouissif.
Je n’ouvre pas la main en regardant à l’intérieur, en disant bêtement «Tiens une pépite»
Lentement, la main fermée, je fais écouler la terre dans mon autre main.
Et quel que soit son poids, lorsque la pépite passe d’un coté pour aller de l’autre, vous sentez, moment sublime, le choc qu’elle génère dans la main réceptrice.
Opération que je répète plusieurs fois simplement pour l’extase qu’elle me procure.
Tout ce roman pour deux grs d’or.
Je ne vous ai jamais dis que je faisais ça pour faire fortune..
Fin d’après midi.
Je déplace mon véhicule un peu plus bas vers le creek. Je décide d’aller sur le terrain une paire d’heure avant que le soleil ne se couche.
La rivière et large ce qui permet d’augmenter ses chances de passer là où personne n’a mis les pieds ; mais j’ai beau brasser des tonnes de sable pas la moindre molécule d’or.
En remontant vers le 4x4 je balade sans trop y croire le détecteur et.. TUUUU…….. Avec, il me semble les deux fameux petits » u ». Deux ou trois ? De toute manière je vais creuser alors deux ou trois !!!
Eh bien mes loulous !!!! C’était deux petits « u » et s’ils étaient petits, la pépite, elle fait bien ses dix grammes. Apres ces instants magiques, je remonte vers le campement.
Eh là, une dizaine de mètres plus loin !!!!!
Rebelotte. »TUUU… »
Premier geste, nettoyer la surface du sol d’un balayage du pied.
Je repasse le détecteur, rien.
Sûrement une BIPPP!!! qui traînait parterre, et comme d’habitude je contrôle toujours ce qui a mis en alerte mon appareil, on ne sait jamais on peut tomber sur un objet insolite, une pièce de monnaie ou pourquoi pas une pépite
Bingo !!!! Quinze grammes qu’elle fait.
Posée à même le sol. Incrustée d’ironstone (pierre noire).
Une beauté.
Combien de coup de pied au cul elle a du recevoir car à l’endroit ou elle est, il est impossible qu’elle n’ait pas été détectée !
Toujours contrôler.
Le soleil se couche et pour moi commence une longue nuit d’attente car il me tarde le lendemain pour ratisser le terrain.
Environ vingt cinq grammes d’or. Combien y en a t’il encore ?
Dans la soirée avec le Satphone je préviens mon ami André de ma découverte et que demain matin au lever du jour et même un peu avant, je commence à chaîner l’endroit et que je l’invite donc à venir partager cet olympe.
Cette nuit là, j’ai bien du regarder la montre au moins un million de fois. Pour être honnête disons deux millions. Des secondes qui duraient des heures. Minuit cinq minutes trente quatre secondes et si mon horloge avait eu les dixièmes ou même les centièmes je les aurais comptés.
Enfin quelques milliards de secondes plus tard, le jour se lève.
Pas de beaucoup, . Mais suffisamment pour m’inciter à aller sur le terrain.
Vers dix heures du mat, j’aperçois un peu plus bas vers le creek un 4x4 qui tourne, en rond. C’est mon ami qui à l’air de me chercher.
Je lui fais de grands gestes et il fonce vers moi.
Il m’a vu.
Malgré les coordonnées que je lui ai données, il a eu du mal à me trouver.
Apres contrôle nos deux Gps ont une différence de cent quarante mètres. Une broutille, mais dans le bush it. is very important. Vous pouvez passer à quelques dizaine de mètres de votre véhicule sans le voir.
Il est parti très tôt ce matin de Leonora à quatre cent km et c’est un peu perdu en voulant prendre des raccourcis.
Je lui montre mes trouvailles et l’endroit ou je les ai dénichées
Assis autours du feu de bois, bien calés dans nos fauteuils de camping, un gobelet de rhum dans la main, on fait le bilan de la journée. Zéro !!!
Mais ou est donc passé l’or. ?
J’ajoute du bois dans le foyer, André refait le niveau dans les verres, on n’est pas près de se coucher. Demain matin c’est la bouteille qui va avoir une drôle de gueule.
Nous aussi.
Camera

vieilles mines

Red Back

150grs d’or

25grs

Un peu d’ombre

Anti mouche

Les mouches c'est le fleau de l'Australie.
Le seul moment ou l'on est tranquille c'est en hiver(juin,juillet ,aout)
Sinon le restant de l'année c'est le calvaire.
Pour y remedier, le filet ou l'anti mouche (repelant}.
A+
le téléphone portable c\'est le nouvel animal de compagnie, quand il sonne c\'est le maitre qui dresse l\'oreille. (Phil Marso)


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- Quatre-Quatreux
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re: Un froggy dans le bush australien
Une mini Cooper dans le bush.
Rencontre peu ordinaires.
Ici une mine abandonnée.
Remarquer l'ingeniosite du prospecteur.










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Rencontre peu ordinaires.
Ici une mine abandonnée.
Remarquer l'ingeniosite du prospecteur.










A+
le téléphone portable c\'est le nouvel animal de compagnie, quand il sonne c\'est le maitre qui dresse l\'oreille. (Phil Marso)

