christian.styling a écrit :l'idéal effectivement est que personne ne nous ait vu nous installer et que personne ne sache où on passe la nuit... s'installer assez tard et partir tôt c'est le top !...
Quand j'étais encore jeune, j'ai voulu réaliser un de mes rêves, qui était de faire la descente du Grand Canyon du Verdon (en kayak); Ce n'est pas à la portée de tout le monde, il faut un bon niveau, et surtout une équipe pour assurer les passages délicats, il y a des siphons mortels, et les passages changent d'une année sur l'autre. Donc, je m'étais mis en cheville avec une équipe de kayakistes parisiens, le club du CNRS, qui avaient accepté de m'intégrer à leur groupe.
Le vendredi soir (exceptionnellement j'ai pris mon samedi), je mets le matelas et mon kayak dans le C25, et roule ma poule, c'est parti. 900 bornes plus tard (Reims/Moustiers-Ste-Marie), je suis au point de RV, il est 10H30, j'ai raté le briefing mais les Parisiens m'ont attendu, on fait connaissance. Dimanche matin, après une navette fastidieuse par la route des gorges, on embarque pour 9H de kayak, un trip de rêve, mais bien crevant. Ensuite pot du Maire de Moustiers, c'est une organisation spéciale qui a lieu tous les ans, un truc international, avec un lâcher d'eau programmé. Ranger le matos, dire au revoir à mes nouveaux amis, du coup il est déjà tard quand je reprends enfin la route.
J'étais seul, donc seul à conduire, c'est donc parti pour 900 km de nuit, pour remonter à Reims. Vers minuit, je suis mort, je ne vois plus clair, je vais m'endormir au volant, il faut impérativement que je m'arrête pour dormir un peu. Pas facile, je suis quelque part sur la route Napoléon, parce que j'ai coupé au plus court. Finalement, je vois un embranchement à peu près plat, à la sortie d'un village, noir total, je vois de l'herbe, je me gare, je passe derrière, je me vautre sur le matelas et je m'endors comme une masse.
6H30 du matin, j'entends toquer contre la carrosserie du fourgon, il fait jour (on est en juin), j'émerge difficilement ! J'ouvre la porte latérale coulissante, et je me rends compte que je suis monté sur le terre-plein d'un îlot central, un espace vert avec des jeux d'enfants, sur une petite placette, au milieu d'un petit lotissement ! Le soir, j'étais tellement crevé que je n'ai rien vu ! Le gars, qui sortait son chien, me glisse :
"vous ne pouvez pas rester là" ...
Il ne me reste plus qu'à filer comme un péteux en m'excusant, pour aller faire chauffer mon café un peu plus loin ...
Je viens de percuter que si ça tombe, je vous gave avec mes histoires, tant pis, on va mettre ça sur le compte du confinement ...