Une soiréee bien arrosée.
Depuis deux jours je suis dans un creek.
Ce n’est pas possible, j’ai du retourner des tonnes de sables et toujours rien.
Apres 20000km en avion.
4500km de route.
50km de piste.
6 h de marche.
A un moment T, en un point X sur le globe terrestre, je me pose la question.
<>(What I do in this creek)
Le mois dernier, un gars est sûrement passé par là, comme l’a fait un autre deux mois auparavant comme l’ont fait des dizaines, sinon des centaines d’autres le siècle dernier.Et toi t’es là encore à espérer.
.Si c’est à un moment T et un endroit X que je me suis posé The Question.
C’est au moment T+ 5 secondes ( le temps de réflexion) et au même endroit X que je me hisse hors du creek.
Pourquoi à cet endroit et pas plus loin?
La chance ?
Un prospecteur qui à du nez ?
Disons que pour contenter tout le monde.
Je suis un prospecteur chanceux qui a du nez.
Et de bons yeux.
Car a peine sorti de mon trou je me trouve yeux à yeux avec un beau quartz, de la grosseur d’un abricot, tout veiné d’or.
Tout simplement posé sur le sol.
Je pense à cette pierre qui devait être là depuis des milliers d’années en pleine nature, bravant les intempéries, qui a vu passer des centaines de prospecteurs et qui se retrouve en l’espace d’un instant au fond de la poche d’un gars qui n’est même pas du pays.
La suite vous vous en doutez.
Plus rien de toute la journée.
D’ailleurs j’ai remarqué que je marche par cycle de trois jours.
Deux négatifs pour un positif. Le contraire eut été mieux.
Mais comme le dit le fameux adage.
« Qui vivra verra ».
Lessive, ménage, douche, c’est dans l’ordre les taches hebdomadaires qui m ‘attendent au camping.
N’allez pas croire que je me lave qu’une seule fois par semaine. Dans le bush c’est douche tout les soirs et souvent le midi en rentrant de prospection.
Le grand bain du soir, trois litres d’eau maximum.
Un litre pour ce mouiller. Deux litres pour ce rincer.
Pour le midi, disons que c’est plutôt un rafraîchissement. Un litre suffit largement. Mais qu’est ce que ça fait du bien.
Pour le moment, oublié le bush pour quelques heures me voici au camplng de laverton.
En parlant d’heure cela me fait penser que c’est celui de l’apéro, un coca rhum en main et bien installé dans mon fauteuil, j’attends.
Je dis toujours que le monde appartient à ceux qui osent, mais t’en fait pas si tu n’oses pas les autres le feront pour toi.
Un gars arrive. Je suis sur le passage qui mène aux cuisines endroit stratégique pour lier conversation.
La cuisine c’est très bien car le gars qui y va, il a le temps, en général vers cinq heures c’est le moment de chercher sa bière ou son coke au frigo du camping.
Sur le chemin des toilettes ce n’est pas pareil, le gars était tranquillos dans sa caravane occupé à ce que vous voulez et d’un coup il a une envie pressante, donc à l’aller il languit d’arriver et au retour sa seule préoccupation c’est de reprendre l’activité qu’il avait laissé tomber disons avec précipitation ;
Ceci dit, j’en reviens à mon gars celui de tout à l’heure, arrivé a ma hauteur, question de parler car moi je suis assis et lui du haut de ses un mètre quatre vingt dix, il me domine plutôt.
Nous entamons la conversation.
Je lui propose un verre de ma mixture, on trinque et nous voilà parti sur des chemins cousus d’or.
Tout fier je lui montre ma récolte de la semaine.
Il trouve le cailloux magnifique, pour les pépites, je me demande s’il les a vues.
« Wait a minut « qu’il me dit.
Va vers sa caravane et revient, comme il me l’avait dit, une minute plus tard, un boite a la main.
La renverse sur la table, et moi de mon coté manque de me renversé du fauteuil tellement le choc est violent, choc visuel s’entend .
Devant moi, étalé, plus d’un demi-kg d’or, j’en crois pas mes yeux, la plus grosse pépite doit faire dans les cent grs, de toutes les formes, la couleur de l’or change suivant la région ou il est trouvé, là je peux vous dire que toutes les régions aurifères d’Australie sont représentées.
Je pense encore a la misère que je lui ais montrée. Oh la honte.
Bon le gars est sympa il fait ne pas trop le cador, mais pour moi c’est quand même la honte.
Et puis je vais vous dire si nous les petits on n’existait pas les grands y s’auraient même pas qu’ils sont grands.
Indéniablement devant ce gars je ne fais pas le poids.
Mais comme le disait un grand bon homme de Gaule
« On a perdu une bataille mais pas la guerre »
« Wait a minut. » Que je lui dis.
Et je vais chercher mon ami André.
A ma gauche l’australo, un mètre quatre vingt dix, quatre vingt quinze kgs.
A ma droite Dédé le parigot, un mètre soixante dix, quatre vingt cinq kgs
Moi, un mètre soixante quinze, soixante deux kgs.
Vous l’avez deviné. J’arbitre.
DONGGG…(C’est le gong)
L’australien a déjà étalé son jeu sur la table. Grosso modo cinq cent grs d’or.
Je peux vous dire que c’est beau.
Maintenant à Dédé.
Dans sa main, un vrai battoir, d’ailleurs je lui disais que la prochaine fois que je revenais ici, je ne prendrais qu’un billet aller. Pour le retour, une bonne torgnole de sa part et je rentrais au pays sans toucher le sol et gratuitement en plus.
Revenons au match, donc je disais, dans sa main un pot de confiture.
Et vlan !!! Le voilà qu’il le renverse (le pot) sur sa moitié de table.
Cinq cent plus cinq cent, mille grs, soit un kilo d’or devant mes yeux.
Entre cent cinquante mille et deux cent mille francs étales sur une table de camping même plus coté à l’argus.
Toutes les formes, tous les poids, toutes les variantes de jaune s’offrent à moi.
Toute l’Australie Orpitheque sur un demi-mètre carré de formica. Ne cherchez pas le mot orpitheque dans le dico, je viens de l’inventer.
DONGGG…. Match terminé
Le vainqueur?
Il n’y en à qu’un.
L’OR.
Pendant l’heure qui suit, je vais faire le tour de l’Australie, auriferement parlant.
Le coca/rhum coule à flot ce qui a pour effet de délier les langues surtout celle de notre autochtone.
Une pépite de deux onces, soixante grs, dans les mains, il nous explique qu’il l’a trouvée dans un endroit qui s’appelle Anchor Mine.
Ni André, ni moi connaissons cette mine.
L’alcool aidant, d’un coté à posé des questions et de l’autre à y répondre.
Nous demandons, pas innocemment du tout ou se trouve ce coin.
Et là, la chance joue pour nous.
La carte que possède André, date de mathusalem, éditée pas mal d’années avant que la mine ne soit découverte. Donc pas d’Anchor Mine
Ni une ni deux notre ami va chercher la sienne.
La déroule, un vrai prospecteur ne plie pas sa carte, il la roule.
Bien déployée sur le capot du 4x4 nous suivons ce doigt indicateur qui nous amene peut être vers un hypothétique futur Eldorado.
« Anchor Mine, it is here”
En effet, la mine existe bien, mais moi ce qui m’intéresse, c’est les cinq ou six petites croix tracées au crayon qui l’entourent.
Le lendemain, je ne vous dirais pas vers ou je partais.
