Je suis contre cet acte qu est lache et couilleux...
Il faudrait leur poser la question pourquoi ils sont contre et pourquoi pas le sinviter pour une petite ballade nature et montrer la bonne ambiance. mais ceci dit les jeter dans un ravin peut être sympa....
Celui qui touche à mes propriétés se verra passer un mauvais moment...
Mais ...
Le sentiment de vengeance est un désir que nous ressentons lorsque nous sommes victimes d'un tort et que nous souhaitons que celui-ci soit réparé. Nous considérons donc qu'il faut, en contrepartie de ce tort, causer un autre tort à la partie adverse pour être dédommagé.
Lorsque l'on ressent un tel désir peut-on impunément passer à l'acte ?
Est-on autorisé par la loi des hommes ou par une loi supérieure à obtenir réparation des torts que nous pouvons subir ?
Du point de vue de la loi des hommes le problème ne se pose pas, c'est un fait que la plupart des législations aujourd'hui nous interdisent de nous venger. Mais est-ce encore vrai du point de vue du droit naturel ?
Est-ce la loi des hommes ou la vengeance qui est légitime ? De quel droit la justice de la société prétend-elle punir une faute dont je fus la victime en fixant la nature de la peine à ma place ?
Avoir le droit signifie tout d'abord : avoir la liberté de..., cependant cette liberté peut nous être accordée selon deux modalités, soit légalement lorsque la loi en vigueur dans la société dans laquelle je vis m'autorise à accomplir ou non tel ou tel acte, soit légitimement lorsque rien ne justifie l'impossibilité morale d'accomplir une action, voire même quand cette action correspond à une aspiration inscrite dans la nature même de la conscience humaine.
L'une de ces modalités pourrait-elle s'accorder avec un acte de vengeance ?
Se venger, comme nous l'avons déjà précisé, consiste à commettre un acte ne réponse à un tort subi et consistant à faire subir au coupable un tort au moins équivalent dans le but de se dédommager des souffrances dont on a été victime, c'est d'ailleurs pourquoi se venger consiste comme le laisse entendre l'expression consacrée à obtenir réparation .
La vengeance est donc souvent considérée comme l'équivalent d'une sanction ou d'une punition. Peut-on pour autant assimiler sans faire de contresens tous ces termes ?
La vengeance est l'objet d'un désir intense, d'une passion, d'un sentiment pouvant même être ressenti comme un devoir.
Ce désir et la satisfaction de ce désir sont-ils légitimes ?
Cette question nous conduit donc à poser le problème du rapport entre vengeance et justice.
Ce problème ne se pose en terme de légalité, de conformité au droit positif, car de fait la plupart des lois interdisent la vengeance privée, la question est donc de savoir si cette interdiction de fait se justifie en droit (c'est-à-dire du point de vue du droit naturel).
Tout d'abord il faut partir du fait que toute vengeance est physiquement possible et qu'en cela elle peut conformément à une certaine conception du droit naturel être considérée comme juste. En effet si l'on considère que la vengeance est une aspiration de la conscience autorisée par un principe inhérent à la conscience humaine et si l'on suppose que le droit naturel est ce qui détermine les rapports entre les hommes vivant à l'état de nature, il est possible d'en déduire que le droit de chacun s'étend jusqu'où s'étend sa puissance et qu'en conséquence le plus fort est toujours dans son droit, surtout lorsqu(il se venge d'un tort qui lui a été causé
Cependant cette conception de la justice, qui s'apparente à celle défendue par Calliclès dans le Gorgias de Platon, ne conçoit les rapports entre les hommes que comme des rapports de force et l'on peut se demander si un ordre humain fondé sur de tels principes a encore quelque chose à voir avec le droit et la justice, comme l'écrit Rousseau dans Le Contrat Social : le droit n'ajoute rien à la force , autrement dit une société fonctionnant selon de tels principes serait gouvernée par des hommes n'auraient que faire de savoir si leur pouvoir est légitime ou non dans la mesure où celui-ci ne reposerait que sur la force.
Si la règle est que le plus fort l'emporte sur le plus faible, les notions de droit et de justice perdent toute signification, et en conséquence la question de savoir si l'on a ou non le droit de se venger n'a plus lieu d'être.
Le droit naturel ne peut donc se limiter aux principes qui déterminent les rapports entre les hommes dans un hypothétique état de nature, il faut entendre par cette notion un ensemble de libertés et d'obligations définies en fonction de ce qu'il y a de spécifique en l'homme, c'est-à-dire la conscience et la raison.
Avoir le droit désigne donc une possibilité morale et non physique, si la vengeance est un droit elle s'enracine, s'inscrit dans la conscience humaine.
Il est d'ailleurs vrai que seul un être conscient peut avoir le désir de se venger, cela suppose en effet la mémoire et le désir de s'affirmer aux dépens de celui qui nous a fait du mal.
La vengeance répond à un désir personnel ne pouvant être satisfait que dans une réalité sociale, mais le droit quant à lui n'a de sens également que dans un contexte social. Toute action régie par le droit concerne ou implique autrui et plus largement la société.
Le droit garantit les libertés de l'individu dans la société tout en garantissant l'unité du corps social, selon Rousseau le droit est l'expression de la volonté générale.
Le droit peut-il réaliser ses fins s'il tolère la vengeance ?
La vengeance ne risque-t-elle pas de produire des effets contraires aux fins poursuivies par le droit ?
La vengeance apparaît en effet comme une violence dans la mesure où elle se traduit toujours par la domination du puissant sur le faible, en effet seuls les plus forts peuvent se venger.
D'autre part la vengeance est arbitraire, la proportion entre le tort subi et le tort causé en réponse est fixée par le bon vouloir de celui qui se venge, la vengeance correspond donc à une passion s'opposant à la raison, celui qui veut se venger ne prend aucun recul, aucune distance par rapport à la situation qu'il a vécue, il ne peut la juger avec l'objectivité nécessaire pour évaluer la mesure de la sanction méritée par le coupable.
De plus la vengeance est un germe de désordre dans pour la société, car étant issue d'un rapport personnel elle ne met pas fin au conflit mais l'entretient et l'envenime.
En revanche la justice punit mais ne venge pas, la punition en effet est infligée au nom de la société, le rapport personnel est supprimé et dépassé. La justice défendra le plus fort comme le plus faible, et si elle recourt à la force c'est légitimement et non violemment.
La punition sera issue d'un jugement et non d'une impulsion, c'est pourquoi elle sera mesurée et proportionnelle à la faute.
La vengeance se distingue de la punition en ce que l'une est une réparation obtenue par un acte de la partie lésée tandis que l'autre est l'œuvre d'un juge impartial.
C'est pourquoi nous n'avons pas le droit de nous venger, la vengeance est en totale contradiction avec les idées de loi et de droit, la vengeance n'est qu'une manifestation de la violence privée tandis que le droit fait régner la justice afin que les rapports entre les hommes ne soient pas que des rapports de force.