Salut à tous,
Choses à ne pas faire : j’en ai faits l’expérience douloureuse ces derniers jours.
J’ai complètement remonté le véhicule. Le moteur n’avait plus tourné depuis 3 ans.
J’ai oublié de mettre un peu d’huile moteur dans le corps du turbo. Erreur fatale.
Une fois tout remonté, j’ai plusieurs jours durant, actionné la pompe manuelle à gasoil sur le corps du filtre, histoire de mettre en pression le circuit et de purger l’air. Tout cela pour éviter que la pompe à injection ne tourne à sec.
Je n’avais jamais fais cela lors des restaurations précédentes, cela faisait qu’il me fallait plusieurs tours de démarreurs avant que le moteur ne démarre. A l’époque j’avais vu que le voyant pression d’huile moteur s’éteint avant que le moteur ne démarre. J’aurai du rester sur cette procédure la. Je croyais bien faire en pompant un maximum pour pousser le gasoil dans la pompe à injection.
Bon, après 2 3 jours, j’ai tenté de démarrer. Il démarre après 10 secondes d’entrainement du démarreur
. Pas de voyants, tout se passe bien
. Je laisse tourner au ralenti pendant 30 secondes puis j’éteins. Je redémarre le lendemain, je laisse tourner 2 minutes, toujours au ralenti. J’essaye de déplacer le véhicule dans le garage pour vérifier que boite de vitesse, embrayage et freins fonctionnent bien. Tout va bien. Je suis fier de moi
et je me dis, laissons tourner le véhicule au ralenti pour que l’huile remonte bien dans le corps du turbo.
Rassuré sur le comportement du moteur, je me décide pour faire un essai routier. Je laisse le moteur monter en température lentement et enfonce un peu plus la pédale histoire de voir si tout va bien. Je n’ai pas fait 10km que j’entends le turbo qui commence à siffler.
Pourtant il pousse super bien.
Peut-être même un peu trop. Bizarre, je mets cela sur le compte d’une durite mal serré. Hop retour au garage, le turbo siffle de plus belle.
Le lendemain, dépose des durites et vérifications de celles-ci.
Je remarque que les durites sont grasses mais je ne m’en alerte pas plus que cela.
J’aurai du. Je remonte tout sans avoir trouvé le moindre indice de fissure sur les durites. Je repars faire un essai routier. A peine sorti de la rue, le turbo se mets à siffler ; un peu moins que la dernière fois. Je mets cela sur le compte d’une crasse sur les ailettes. Je continue de surveiller le mano. Il pousse bien. Le moteur tourne bien. Bon, cette crasse va bien partir à un moment.
Je n’ai pas fait 10km que je vois l’aiguille mano pression turbo tomber à
. Pourtant j’entends bien le turbo siffler et la je vois , dans mon rétro, des fumées grises sortir du pot d’échappement. J’ai enfin compris ce qui m’arrive. Le turbo est mort.
Je rentre aussi lentement que possible, ouf je n’étais plus qu’à 3km de chez moi quand cela s’est produit. Je ne vous raconte pas les fumées grises et le moteur qui ratatouille pour rentre dans le garage.
La commence la course contre la montre pour tout remettre en état : demain je dois prendre le véhicule pour aller au boulot.
Démontage de la durite entre le filtre à air et l’entrée turbo. Ca fume.
De l’huile au fond du corps du turbo.
J’en retirerai pas loin d’un verre à moutarde. Les ailettes coté étage primaire et secondaire se sont recourbées après avoir fraisé le corps. Je démonte toutes les durites, l’intercooler. Je sortirai un autre verre à moutarde d’huile de l’intecooler. Un turbo, tout neuf, à peine 140000 bornes HS.
Ouf, j’ai un turbo de 319000 bornes sur mon étagère. Je nettoie tant bien que mal tout le circuit d’air, intercooler .
Cette fois ci, je n’oublie pas de mettre de l’huile dans le corps du turbo que je vais monter.
Je l’entraine en utilisant la soufflette, histoire de bien graisser les paliers.
Je remonte le tout. Ouf, j’ai fini en un temps record : 2 heures pour monter le tout. Tout est propre. Nickel
Hop, on va redémarrer.
J’actionne la clé, le démarreur tourne environ 1/8 de tour moteur puis plus rien : bloqué.
Mince, le moteur aurait-il serré ? Je vérifie le niveau d’huile. Je suis passé du niveau max au niveau moitié. Donc il avait de l’huile, donc pas serrage. Nouvel essai. Ca bloque. J’en conclu qu’il y a autre chose dans les cylindres que de l’air. J’ai dû remplir les cylindres avec de l’huile.
Rebelote, démontage intercooler, et dépose des bougies de préchauffage.
Je ne vous raconte pas mon malheur, moi qui avait tout remonté amoureusement en faisant bien attention à ne rien salir et tout laisser bien propre. Je me doutais qu’il y allait avoir de l’huile qui allait sortir. J’ai couvert les orifices des bougies de préchauffage avec des morceaux d’étoffe. Au premier tour de clé, le démarreur part, un gros clac,
et un jet d’huile qui propulse le tissus au loin et un compartiment moteur imbibé d’huile moteur
. Vu le bruit, j’ai tout de suite lâché le démarreur. Pourvu que le gros crac ne soit pas le cylindre qui aura rendu l’âme.
Deuxième tour de démarreur. Un deuxième clac, la encore c’est les deux autres cylindres qui se sont vidés de leur huile moteur. La c’est bon, tout le compartiment moteur a été traité. Je refais tourner le démarreur histoire de bien vider les cylindres. De l’huile sous forme vapeur sort de tous les cylindres.
Je laisse le démarreur entrainer le moteur pendant bien 20 secondes. Tout va béné, pas de clac dissonant, tout semble tourner normalement. Ca fait un bruit de machine à vapeur et de l’huile qui se vaporise qui va se rependre aux alentours
Hop remontage après avoir tant bien que mal tout nettoyé.
Et à 5H30, essai routier. Cette fois ci j’ai réglé le turbo de telle sorte qu’il ne commence à pousser qu’à partir de 3000 t/min. Je surveille les pressions de turbo et de contre pression coté échappement comme le lait sur le feu. Je vois que la contre pression reste aux alentour de 0,5 bars alors que le turbo ne pousse qu’à 0,2 bars. Ouf, pour l’instant tout va bien. Je viens de faire 50km et pas de soucis, pas de bruit.
Comme quoi, il ne faut surtout pas négliger de mettre de l’huile dans le corps du turbo avant de le monter.
Je pense que même au ralenti, le turbo est entrainé, et comme mon réseau d’huile était vide, et bien j’ai du tuer le turbo dans les 20 premières secondes de rotation du moteur.
C’est une erreur à la con, un oubli qui m’aura couté cher.
En espérant que le moteur n’aura pas trop souffert de ce traitement à l’huile. Demain, je monterai lentement la pression du turbo et j’irai tout doucement vers les 0,8 bars à 3000t/min.
A plus
Vincent